"Je suis convaincu que trop peu de banques européennes ont été démantelées et ont disparu du marché". C'est ce qu'affirme le président du régulateur européen du secteur EBA, Andrea Enria, dans un entretien publié ce lundi dans le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung.
"Les gouvernements ont voulu maintenir en vie leurs banques, et cela a freiné le processus de convalescence du secteur financier en Europe"
Selon Andrea Enria :
Il y en a eu à peine 40 (qui ont disparu), et aux Etats-Unis par comparaison environ 500. Les gouvernements ont voulu maintenir en vie leurs banques, et cela a freiné le processus de convalescence du secteur financier en Europe.
A noter que l'EBA a organisé une série de tests de résistance sur les banques européennes ces dernières années. Ces tests ont été critiqués car jugés trop indulgents.
Dans le cadre de l'union bancaire en gestation, qui doit permettre de renforcer le paysage bancaire en Europe, Andrea Enria est favorable à des mécanismes et structures véritablement européens, indique-t-il dans un autre entretien au Financial Times.
Trop de "garde-fous nationaux" sur les missions de l'EBA
Nous avons besoin de mécanismes de décision européens plutôt que des décisions prises par des comités (..) On nous donne des responsabilités mais avec tellement de garde-fous nationaux sur toutes nos missions que parfois je suis inquiet de ne pas pouvoir arriver à les effectuer.
L'union bancaire doit instituer des mécanismes de restructuration et démantèlement des banques non viables, mais à ce jour les Européens n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur la forme que prendra cette "résolution", à qui sera confié le pouvoir de décision et qui en assurera le financement.
L'Allemagne notamment est favorable à une coopération des autorités nationales, tandis que d'autres, dont la Banque centrale européenne (BCE), militent en faveur d'une autorité centrale distincte.
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