2013, la meilleure année pour Wall Street depuis… 1997

L’indice S&P 500 a grimpé de 28% depuis le 1er janvier, sa meilleure performance des 16 dernières années. Les stratèges de marchés tablent en moyenne sur une hausse de 10%, pour 2014.
Christine Lejoux
Depuis 1927, l'indice S&P 500 a connu à 23 reprises une croissance annuelle de 20% ou plus, selon Birinyi Associates. REUTERS.

La Bourse de New York s'apprête à terminer l'année comme elle l'avait commencée. En beauté. Lundi 23 décembre, le Dow Jones et le S&P 500 - l'indice de référence de Wall Street - ont clôturé à leurs plus hauts niveaux historiques, à 16.294,61 points pour le premier et à 1.827,99 points pour le second.

 Quant au Nasdaq, l'indice des valeurs technologiques a terminé à 4.148,90 points, retrouvant son niveau de septembre 2000, au moment de l'éclatement de la bulle Internet. Résultat, Wall Street affiche des performances spectaculaires depuis le début de l'année. Le Nasdaq s'envole de 37%, le Dow Jones bondit de 24% et le S&P 500 grimpe de 28%, signant ainsi sa plus forte hausse depuis…1997.

 Le moral des consommateurs américains au plus haut depuis juillet

 Des performances à côté desquelles celles, pourtant honorables, du CAC et du Dow Jones Euro Stoxx 50 font pâle figure : l'indice vedette de la Bourse de Paris a gagné 15,7% "seulement" depuis le 1er janvier, et l'indice des 50 premières capitalisations boursières européennes, 16,5%. Mais à quoi carbure donc Wall Street ? Aux bonnes nouvelles en provenance de l'économie américaine, d'abord. D'après des chiffres publiés le 23 décembre, la consommation des ménages a progressé de 0,5% aux Etats-Unis, en novembre, sa plus forte hausse des cinq derniers mois.

 Et les consommateurs américains pourraient continuer sur leur lancée, au cours des prochains mois, puisqu'ils affichaient en décembre un moral au plus haut depuis juillet, selon l'enquête mensuelle menée par Thomson Reuters et l'Université du Michigan. D'ailleurs, dimanche 20 décembre, le Fonds monétaire international (FMI) a prévenu qu'il s'apprêtait à relever son estimation de la croissance de l'économie américaine pour 2014, estimation qui était de 2,6% en octobre.

 L'indice S&P 500 a rebondi de 170% depuis son plancher de 2009

 La multiplication des signes de reprise économique aux Etats-Unis depuis le début de l'année n'est pas le seul moteur de Wall Street. Il y en a un deuxième, qui s'appelle la Fed (Réserve fédérale américaine). En effet, depuis la crise financière de 2008/2009, la Banque centrale des Etats-Unis soutient l'économie du pays en déversant régulièrement des tombereaux de liquidités sur les marchés financiers. Ce qui a permis au S&P 500 de rebondir de 170% depuis mars 2009, date à laquelle l'indice était tombé à son plus bas niveau depuis 12 ans.

 Certes, embellie de l'économie oblige, la Fed a annoncé mi-décembre qu'elle lèverait le pied à partir de janvier. Mais de façon légère, puisqu'elle continuera à acheter chaque mois 75 milliards de dollars de Bons du trésor et de titres adossés à des créances hypothécaires, contre 85 milliards jusqu'à présent. De plus, la Réserve fédérale a précisé que ses taux directeurs resteraient encore longtemps proches de zéro, d'où un coût du crédit qui demeurera faible pour les entreprises et les ménages, favorisant ainsi les dépenses d'investissement et de consommation. Et, partant, la croissance économique.

 Les sociétés du S&P 500 valent 17 fois leurs bénéfices

 Alors Wall Street, en piste pour un nouveau "rally" en 2014 ? "Les années extraordinaires sont généralement suivies d'années simplement bonnes", prévient Sam Stovall, responsable de la stratégie actions chez S&P Capital IQ. La preuve avec une étude du cabinet Birinyi Associates, qui montre que, depuis 1927, le S&P 500 a connu à 23 reprises une croissance annuelle de 20% ou plus. Et que ces 23 très belles performances ont été suivies, en moyenne, par une hausse de 6,4% seulement l'année suivante. De fait, les dix stratèges de marchés interrogés par Marketwatch (The Wall Street Journal) pronostiquent en moyenne un gain de 10% pour le S&P 500, en 2014. Honorable, mais sans plus.

 Il faut dire qu'après le train d'enfer mené par Wall Street ces quatre dernières années, les sociétés du S&P 500 valent 17 fois leurs bénéfices. Un multiple certes très éloigné de celui de 25 qui prévalait en période de bulle, rappelle le courtier Pictet. Mais sans doute trop élevé pour espérer une nouvelle hausse de près de 30% du S&P 500, l'an prochain. Quoique… Sur les 23 années où l'indice américain a gagné plus de 20%, une a tout de même été suivie d'une année encore meilleure, souligne Birinyi Associates. C'était en 1997, justement, quand le S&P avait bondi de 31%, après s'être envolé de 20% en 1996.

 

 

Christine Lejoux

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 10
à écrit le 22/01/2014 à 20:40
Signaler
Voila c'est bien cela action bourses histoires de riches si d'autres personnes meurent de faim

à écrit le 27/12/2013 à 6:26
Signaler
Qui a dit que c'était la crise ??? La crise est une grosse arnaque pour faire payer au peuple l'enrichissement des plus riches....

à écrit le 25/12/2013 à 20:04
Signaler
Nous sommes au même niveau que 97. différences : un niveau de croissance mondial divisé par 2, un taux de chômage dans les pays développé doublé, les pauvres : itou et un endettement privé largement supérieur. Prévision : krack en 2014 ( restructurat...

à écrit le 25/12/2013 à 17:17
Signaler
Mais sans vouloir jouer les candides il faudra bien un jour que cette dette quelqu'un la paie. Sur la consommation des ménages c'est pas avec ce qu'ils gagnent qu'ils vont acheter. Mais par contre si ça explose j'espère qu'ils ne vont pas nous dema...

à écrit le 25/12/2013 à 12:40
Signaler
Oui la bourse se porte bien et comme investisseur patient et tenace les résultats de placements sont bien supérieurs à l'assurance vie et autres. En 20 ans rien de mieux que la bourse sans jouer le spéculateur ou l'investisseur alléché par des rendem...

le 26/12/2013 à 22:21
Signaler
Mais en France, on préfère la caisse d'épargne, la pierre et l'assurance vie. Personne ne veut surtout pas prendre de risque et en plus l'on revendique bien sûr un taux d'intérêt supérieur.

à écrit le 25/12/2013 à 10:23
Signaler
"Les sociétés du S&P 500 valent 17 fois leurs bénéfices" ... C'est dans la fourchette de l'intervalle usuel de ratio pour des titres cotés sur les marchés principaux. C'est plutôt les hausses à venir (et qui ont déjà commencées pour certains titres) ...

à écrit le 25/12/2013 à 9:47
Signaler
allez encore un petite cricrise et les comptes en banque de certains vont exploser , et nos cher dirigeants remette ca assez souvent , et en plus les soit disant économistes et autres qui en remettent une couche , la crise nous allons nous en sorti...

à écrit le 24/12/2013 à 23:12
Signaler
Je ne comprend pas pourquoi la FED est la deuxième raison expliquant cet record. Elle est la seule et unique raison de la montée des marchés rachetant à tour de bras des MBS et accumulant dans son bilan des billions en t-bonds, obligations qu'il faud...

à écrit le 24/12/2013 à 20:09
Signaler
Et en 1998 c'était un krach boursier, précédé d'un krach en Asie...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.