Introductions en Bourse : 2014 s’annonce comme une année record

Après deux années de baisse, le marché mondial des introductions en Bourse a rebondi de 27% en 2013, selon Ernst & Young. Qui prédit une année 2014 "record."
Christine Lejoux
En Europe, les introductions en Bourse se sont élevées à 25,4 milliards de dollars, au total, en 2013, une somme plus de deux fois supérieure à celle de l’an dernier. REUTERS.

La fin de l'année sonne l'heure des bilans. Celui des introductions en Bourse est excellent. Après deux années consécutives de baisse, le marché mondial des IPO (Initial public offerings) a rebondi de 27% en 2013, à 163 milliards de dollars (118 milliards d'euros), selon une récente étude du cabinet Ernst & Young. Le nombre des introductions en Bourse est lui aussi reparti à la hausse, passant de 837 en 2012 à 864 cette année.

 Sur le plan géographique, ce sont les Etats-Unis qui mènent la danse, avec 222 IPOs réalisées, pour un montant total de 59,6 milliards de dollars, des chiffres respectivement en hausse de 67% et de 28% par rapport à l'an dernier. Des chiffres qui confèrent également aux Etats-Unis une part de marché de 26% en volume, et de 37% en valeur, à l'échelle mondiale. Il faut dire que l'année 2013 a été marquée, outre-Atlantique, par les entrées en Bourse du réseau social Twitter, qui a levé 1,82 milliard de dollars, et du groupe hôtelier Hilton, lequel a engrangé quelque 2,35 milliards.

 Les fonds de private equity à l'origine de plus du tiers des introductions en Bourse

 "Le marché américain des IPOs n'a jamais été aussi actif depuis 2004, et cette tendance positive se poursuivra en 2014. Nous nous attendons à ce qu'un nombre croissant de fonds de capital-investissement et de capital-risque introduisent des sociétés en Bourse",

indique Franck Sebag, associé chez Ernst & Young.

 De fait, les fonds de private equity ont été l'un des principaux moteurs du marché des introductions en Bourse, cette année. Et pas seulement aux Etats-Unis. Sur les 163 milliards de dollars générés par les IPOs en 2013, à l'échelle mondiale, plus du tiers (35%) est allé à des fonds de capital-investissement. Eux qui avaient souvent investi des sommes faramineuses dans des entreprises avant la crise financière de 2008, et qui s'étaient ensuite retrouvés "collés" avec des participations ne valant plus grand-chose, ont profité de la remontée des cours de Bourse pour céder enfin certaines de leurs participations.

 Le marché parisien au plus haut depuis 2007

 Résultat, au sein de la seule Europe, les fonds de private equity ont été à l'origine de près de 60% (en valeur) des introductions en Bourse réalisées en 2013, selon PricewaterhouseCoopers. Des IPOs qui se sont élevées à 25,4 milliards de dollars, au total, une somme plus de deux fois supérieure à celle de l'an dernier. Le marché français n'est pas en reste, avec une trentaine d'introductions en Bourse, pour un montant global de l'ordre de 2 milliards d'euros, son plus haut niveau depuis 2007 (3,4 milliards d'euros).

 La place de Paris a en effet renoué avec des IPOs de grande taille, à l'image de celle du câblo-opérateur Numericable, initiée par les fonds de private equity Carlyle et Cinven, et qui a permis de lever 749 millions d'euros. De la même façon, le géant américain du capital-investissement KKR s'est désengagé partiellement de Tarkett, dans le cadre de l'introduction en Bourse du fabricant français de revêtements de sol, une opération de près de 483 millions d'euros.

 L'indice S&P 500 signe sa meilleure performance depuis 1997

 Si les actionnaires de ces sociétés ont fait le pari de l'introduction en Bourse, c'est d'abord grâce à la hausse des marchés, et, partant, des valorisations boursières. L'indice américain S&P 500 a grimpé de 29% cette année, signant ainsi sa meilleure performance depuis 1997. Et le Dow Jones Euro Stoxx 50, qui regroupe les principales capitalisations boursières européennes, affiche un très honorable gain de 17,8%.

 Des progressions qui valorisent les grandes entreprises américaines pas moins de 16,7 fois leurs bénéfices estimés pour les douze prochains mois. Un multiple certes inférieur dans le cas des sociétés européennes, mais qui s'élève tout de même à 14,2.

 Le marché chinois des IPOs rouvrira en janvier

 Ensuite, la multiplication des signes de reprise économique aux Etats-Unis et la sortie de récession de la zone euro ont redonné une certaine visibilité sur l'activité et les résultats des entreprises, encourageant les patrons qui avaient remisé leurs projets d'IPOs ces dernières années à les ressortir des cartons. Et ce ne sont pas les candidats qui manquent pour les prochains mois : rien qu'en France, l'opérateur de télécommunications SFR, l'assureur-crédit Coface, le groupe de restauration collective Elior, la filiale d'ingénierie navale de GDF Suez et de Total - GTT -, et Wordline, la filiale de paiements électroniques d'Atos, planchent sur leurs introductions en Bourse.

 Aussi Franck Sebag, chez Ernst & Young, prédit-il une année 2014 "record" sur le front des IPOs, à l'échelle mondiale. L'expert attend 250 à 350 opérations au cours du seul premier trimestre, pour un montant global compris entre 35 milliards et 45 milliards de dollars. Un optimisme d'autant plus fort que le marché chinois des IPOs - fermé depuis novembre 2012 afin de freiner la surchauffe boursière, et où quelque 700 candidats à la cotation en Bourse rongent leur frein - rouvrira en janvier prochain.

Christine Lejoux

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Commentaires 2
à écrit le 30/12/2013 à 19:09
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C'est le moment de vendre (avant les autres) si l'on veut vraiment en profiter!

le 05/01/2014 à 11:00
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Je le pense egalement -

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