2014, année du grand retour des introductions en Bourse ?

Quelque 239 sociétés ont fait leurs premiers pas en Bourse, au cours des trois premiers mois de 2014, levant ainsi 44,3 milliards de dollars, selon EY (ex Ernst & Young). Des chiffres qui font de ce premier trimestre le meilleur depuis 2011.
Christine Lejoux
Au premier trimestre 2014, l'indice CAC 40 a atteint son plus haut niveau depuis mars 2009. REUTERS.

King Digital Entertainment s'apprête à tâter de Wall Street pour la première fois, ce mercredi 26 mars. L'éditeur de Candy Crush, ce fameux jeu auquel nombre de détenteurs de smartphones sont "accros", aurait tort de se priver. Le marché mondial des introductions en Bourse s'avère en effet des plus porteurs en ce début 2014, dans le sillage d'une année 2013 qui avait vu les IPOs (initial public offerings) rebondir de 27%, à 163 milliards de dollars, après deux années consécutives de baisse.

 En effet, à l'échelle mondiale, pas moins de 239 sociétés ont fait leurs premiers pas en Bourse, au premier trimestre 2014, levant ainsi 44,3 milliards de dollars, au total, selon le cabinet d'audit EY (ex Ernst & Young). Des chiffres respectivement en hausse de 47% et de 82% par rapport à la même période de 2013, et qui font de ces trois premiers mois de l'année 2014 le meilleur premier trimestre depuis 2011. Au cours du seul mois de janvier, une centaine d'entreprises ont toqué à la porte de la Bourse, où elles ont levé 18,5 milliards de dollars, du jamais vu depuis plus de dix ans.

 L'indice MSCI World Equities a atteint son plus haut niveau historique, en mars

 A l'origine de ces performances : "une hausse des marchés actions, couplée à une baisse de la volatilité", explique Franck Sebag, associé chez EY. De fait, en raison, notamment, de l'amélioration de la conjoncture économique dans certains pays matures, l'indice MSCI World Equities a atteint ce mois-ci un plafond historique. Tout comme l'indice américain S&P 500, désormais valorisé au niveau confortable de 16 fois les bénéfices attendus pour 2014. Le marché britannique n'est pas en reste, le FTSE 100 londonien ayant renoué avec un niveau jamais vu depuis 14 ans, pas plus que le CAC 40 français et le DAX francfortois, tous deux à leur plus haut niveau depuis mars 2009.

 Parallèlement, le VIX - l'indice "de la peur", indicateur mondial de la volatilité des marchés - est passé sous le seuil de 20, témoignant d'une sérénité retrouvée de la part des investisseurs. Des investisseurs qui, dans un environnement de taux bas, sont en outre à la recherche de rendement, d'où leur appétit retrouvé pour le risque et, partant, pour les actions.

 Les fonds de capital-investissement à l'origine du tiers des introductions en Bourse

 Autant de conditions qui forment une fenêtre de tir inespérée pour les candidats à une introduction en Bourse. A commencer par les fonds de capital-investissement, nombreux à désirer se désengager enfin de participations acquises au prix fort durant les années d'euphorie de 2005 à 2007. Participations qui avaient perdu une grande partie de leur valeur en raison de la crise financière de 2008, et avec lesquelles les fonds étaient donc restés "scotchés." Les acteurs du capital-investissement ne se le sont pas fait dire deux fois : ils ont été à l'origine du tiers des introductions en Bourse réalisées au premier trimestre 2014, dans le monde.

 Autre moteur du marché des IPOs, la réouverture, début 2014, du marché chinois, fermé depuis novembre 2012 pour éviter une surchauffe boursière. Quelque 44 sociétés se sont introduites en Bourse en Chine continentale, au premier trimestre, levant 5,3 milliards de dollars. Et 700 entreprises environ font encore le pied de grue devant les portes de la Bourse chinoise.

 Le reste de l'année 2014 devrait s'inscrire dans la lignée du premier trimestre

 Conséquence, c'est l'Asie qui a été la zone géographique la plus active, sur le front des IPOs, au cours des trois premiers mois de 2014, avec 103 introductions en Bourse - dont celle du groupe d'électricité HK Electric Investments, propriété de Li Ka-shing, l'homme le plus riche d'Asie - et 16,9 milliards de dollars levés. Un montant qui représente 38% du total de 44,3 milliards de dollars récoltés à l'échelle mondiale. Viennent ensuite la région Europe-Moyen-Orient-Inde-Afrique et les Etats-Unis, avec des proportions respectives de 32,5% et de 26%.

 Pour Franck Sebag, il n'y aucune raison pour que cette dynamique faiblisse :

 "Le deuxième trimestre et le second semestre 2014 devraient s'inscrire dans la lignée des trois premiers mois de l'année. Exception faite des chocs géopolitiques, le pipeline d'introductions en Bourse semble très sain, compte tenu de la qualité des fondamentaux économiques et de l'abondance de liquidités."

Les secteurs les plus en vogue ? Encore et toujours, la technologie, l'énergie, l'immobilier et la santé.

 

 

Christine Lejoux

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Commentaires 4
à écrit le 27/03/2014 à 16:49
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Et paf !!! A dégagé !!!

à écrit le 26/03/2014 à 21:45
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Vive la titrisation des actifs pourris!

le 27/03/2014 à 1:42
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Votre commentaire est sans rapport avec l'article

le 27/03/2014 à 9:44
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Et d'une banalité mortifère...

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