Quand banque rime avec… philanthropie

BNP Paribas Wealth Management a décerné le 17 juin ses prix de la philanthropie, pour la septième année consécutive. La philanthropie est devenue un outil de conquête et de fidélisation des clients, pour les banques privées.
Christine Lejoux
La philanthropie permet de diversifier son patrimoine, au même titre que les placements dans l'art ou le foncier. REUTERS.

"Business as usual" au 3, rue d'Antin, à Paris, où se trouve le siège social de BNP Paribas, menacée d'une amende record par la justice américaine. Mardi 17 juin dans l'après-midi, les équipes de la division de banque privée - qui gère les patrimoines de clients aisés - fignolaient les préparatifs de la soirée de remise des prix de la philanthropie, que l'établissement bancaire décerne depuis sept ans.

 Cette année, un jury indépendant composé, entre autres, du photographe Yann Arthus-Bertrand et de Louis Schweitzer, ancien président de Renault et de la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité), a remis le Grand Prix à un couple d'américains, Charly et Lisa Kleissner, au titre de leur activité dans "l'impact investing", une nouvelle classe d'actifs alliant rendement et impact social.

 La crise a favorisé le souhait de donner plus de sens aux investissements

 Le Prix spécial du jury a été remis à un autre couple, Tomasz et Barbara Sadowski, pour leur rôle dans la réinsertion sociale de personnes marginalisées, via l'éducation et l'entrepreneuriat. Des prix "importants pour promouvoir la philanthropie auprès de nos clients", explique Vincent Lecomte, co-président de BNP Paribas Wealth Management. Autrement dit, pour favoriser leur prise de conscience que la philanthropie peut leur permettre de diversifier leur patrimoine, au même titre que les placements dans l'art ou le foncier rural, par exemple.

 Ce n'est pas un hasard si BNP Paribas Wealth Management, et, dans son sillage, Société générale Private Banking et autre Neuflize OBC, initie depuis 2008 ses clients à la philanthropie. La crise, financière puis économique, a en effet suscité chez certaines grandes fortunes une prise de conscience plus aiguë des difficultés que pouvaient rencontrer certaines populations. D'où leur souhait de donner davantage de sens à leurs placements, en investissant dans des projets au service de l'environnement, de l'éducation ou de la santé. Des velléités d'investissement responsable particulièrement prégnantes chez les jeunes entrepreneurs des nouvelles technologies qui ont fait fortune en revendant leur start-up, constate un banquier français.

 Des solutions sur-mesure pour les patrimoines supérieurs à 1 million d'euros

 Chez BNP Paribas Wealth Management, les clients disposant d'un patrimoine supérieur à 1 million d'euros se voient ainsi proposer des solutions sur-mesure, de la définition précise du projet philanthropique au choix du véhicule idoine (fondation ou fonds de dotation, par exemple), en passant par les conseils en matière juridique et fiscale. La Fondation de l'Orangerie permet également d'investir un minimum de 10.000 euros dans une dizaine de projets d'intérêt général sélectionnés par la banque.

Mais pourquoi les banques privées en font-elles autant alors que la philanthropie ne leur rapporte pas d'argent ? "Cela nous permet de connaître beaucoup mieux nos clients car les démarches philanthropiques revêtent un caractère personnel. De leur côté, les clients se sentent plus « confortables » avec nous, grâce à ce type de relation", explique le responsable d'une grande banque privée française. En clair, la philanthropie est devenue un outil de conquête et de fidélisation des clients, pour les banques privées.

Christine Lejoux

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Commentaires 6
à écrit le 20/06/2014 à 8:49
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Philanthropie bancaire : principe de communication publicitaire

à écrit le 18/06/2014 à 13:42
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philanthropie!! escroquerie!!! c'est du pareil au même !!! ça dépend juste du temps qu'il fait!!!

à écrit le 18/06/2014 à 12:01
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Merci à La Tribune d'avoir recopié en grande partie le dossier de presse envoyé par BNP. Il est vrai qu'emmetre des critiques est complétement inutile surtout pour un journaliste...

à écrit le 18/06/2014 à 10:47
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Ben voyons, la BNP fait de la philanthropie, elle est quand même bien bonne. C'est la BNP qui finance la tribune ?

à écrit le 18/06/2014 à 8:10
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C est de la com Arrêtez de présenter ça comme de la générosité Ils pensent juste a soigné leur image

le 18/06/2014 à 8:59
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... Et a payer moins d'impôts

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