Finsquare, la "fintech"qui veut se substituer aux banques sur les crédits de trésorerie

Finsquare annonce ce jeudi 5 février l’entrée de la société d’investissement H20 Participations dans son capital. Cette "fintech" veut octroyer 10 millions d’euros de crédits de trésorerie aux PME, au cours de sa première année d’exercice.
Christine Lejoux
Depuis sa pré-ouverture en septembre, Finsquare a reçu 2.000 demandes de financement et la plateforme compte aujourd'hui 700 prêteurs.
Depuis sa pré-ouverture en septembre, Finsquare a reçu 2.000 demandes de financement et la plateforme compte aujourd'hui 700 prêteurs.

Unilend, Lendopolis, Lendix, et maintenant Finsquare... Les plateformes de crowdfunding spécialisées dans les prêts aux PME et TPE se multiplient comme des petits pains, en France. A cela près que Finsquare, la petite dernière arrivée le 1er décembre, présente l'originalité d'être axée non pas sur les crédits d'investissement mais sur les crédits de trésorerie. Ce qui tombe bien, car c'est justement ce type de prêts à court terme (3 à 24 mois) que les petites et moyennes entreprises peinent à décrocher auprès des banques.

"Le montant des prêts sur Finsquare débute à 3.000 euros et la moyenne des prêts est de 30.000 euros. Les banques se désengagent de plus en plus de ces financements car elles préfèrent traiter des dossiers plus importants, à partir de 300.000 euros",

explique Polexandre Joly, président et co-fondateur de Finsquare.

Via la plateforme, ces PME en quête de financements sont mises en relation avec des épargnants, certes désireux de prêter une partie de leurs économies à de petites entreprises, mais également attirés par les perspectives de rendement de ce placement. Le taux moyen des prêts ressort en effet à 8%. Un niveau qui ne rebute nullement les PME et TPE : depuis sa préouverture, en septembre, Finsquare a reçu 2.000 demandes de financement.

Un fonds de 150 millions d'euros sera lancé en juin

Les prêteurs, eux, sont au nombre de 700. C'est que les épargnants français ne sont pas réputés pour leur capacité à prendre des risques, et que le "crowdlending" est encore tout jeune, dans l'Hexagone.

"Nous croyons à un business model avec 100% de prêteurs particuliers mais, à court terme, nous avons besoin d'acteurs traditionnels de la finance, concomitamment à l'évangélisation du marché",

reconnaît Polexandre Joly. C'est pourquoi Finsquare annonce, ce jeudi 5 février, l'entrée de H20 Participations dans son capital. Cette société d'investissement, spécialisée dans le secteur de la gestion financière, devient ainsi actionnaire à hauteur de 30% de Finsquare, pour un montant non dévoilé. "L'entrée de H20 Participations dans notre capital permettra à Finsquare de voir son offre commercialisée par les 4.500 CGPI (conseillers en gestion de patrimoine indépendants) auxquels H20 s'adresse en direct", explique Polexandre Joly. Des CGPI qui ont pour clients des investisseurs dits qualifiés, par opposition aux investisseurs particuliers.

Toujours pour élargir la base de ses prêteurs, Finsquare lancera en juin un fonds de 150 millions d'euros, souscrit par des family offices (gestionnaires de fortunes familiales) français, britanniques et américains, ainsi que par des fonds de pension, l'ensemble de ces investisseurs institutionnels étant alléchés par les rendements de cette classe d'actifs que représentent les prêts aux entreprises. Ce fonds aura en effet pour vocation de prêter aux PME membres de Finsquare, au côté des particuliers. Aussi Finsquare, qui se rémunère via une commission de l'ordre de 4% sur les sommes empruntées, s'estime-t-il en mesure de prêter 10 millions d'euros aux PME dès sa première année d'exercice.

Christine Lejoux

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Commentaires 3
à écrit le 05/02/2015 à 21:20
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Le crowdfunding va-t-il tuer les banques. Pas les banques islamiques qui pretent sans intéret en tout cas.

le 10/08/2015 à 13:47
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Je pense que "tuer" une banque est un grand mot pour un secteur embryonnaire comme celui du crowdfunding. Le secteur bancaire est un service universel, le crowdfundng ne fait que le compléter sur la partie crédit.

à écrit le 05/02/2015 à 9:54
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Mais quel scandale !!! Ou sont les banques ??? Quand est ce que l état va ce bouger pour les forcer a faire leurs travail ????

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