La Belgique se désendette en se désengageant de BNP Paribas Fortis

BNP Paribas a trouvé un accord avec l'Etat Belge. La banque va débourser 3,25 milliards d'euros et détiendra dès lors 100% de BNP Paribas Fortis, sa filiale belge. Cette cession contribue au désendettement de la Belgique, qui réalise au passage une plus-value de 900 millions d'euros.

Belle opération pour l'Etat belge: il réussit, malgré un contexte difficile, à récupérer ses investissements dans la banque Fortis. Il vient de passer un accord avec BNP Paribas pour lui céder les 25% de parts qu'il détenait dans sa filiale belge, et empochera ainsi 3,25 milliards d'euros qui contribueront à son désendettement.

"Le gouvernement belge et BNP Paribas annoncent avoir trouvé un accord sur la cession à BNP Paribas de la participation de 25% du capital de l'Etat belge dans BNP Paribas Fortis pour un montant de 3,25 milliards d'euros", ont annoncé les deux parties mercredi soir dans un communiqué commun. Cette participation résultait des opérations menées en 2008-2009 dans le cadre du sauvetage de Fortis Bank Belgium, devenue alors BNP Paribas Fortis, au début de la crise financière. L'Etat belge avait injecté 2,35 milliards d'euros et pris 25% des parts de Fortis. Les 75% restants étaient détenus par BNP Paribas.

900 millions d'euros de plus-value

Avec l'opération annoncée mercredi, le groupe français va donc devenir l'actionnaire unique de BNP Paribas Fortis. "Cette opération marque une nouvelle étape de la récupération des investissements de l'Etat belge réalisés dans Fortis Bank Belgium", soulignent les deux parties. L'Etat doit réaliser un gain en capital d'environ 900 millions d'euros à la clôture de la transaction.

"Les objectifs que le gouvernement s'était fixé lors de son investissement initial ont été pleinement atteints. La banque a tenu ses engagements malgré un contexte difficile. Le moment était dès lors venu de désengager l'Etat belge de BNP Paribas Fortis", ont déclaré à l'issue d'un conseil des ministres le Premier ministre belge, Elio Di Rupo, et le ministre des Finances, Koen Geens.

Le produit de la cession, soit 3,25 milliards d'euros, "va aider l'Etat belge à atteindre ses objectifs en terme de dette publique", ont-ils ajouté. Cette cession devrait en effet permettre à la Belgique de faire passer sa dette publique sous la barre des 100% du PIB.

L'Etat belge reste actionnaire à 10,3% de BNP Paribas

L'annonce est intervenue à deux jours du rapport que doit publier vendredi la Commission européenne sur les budgets et les efforts de réduction des déficits des Etats membres de la zone euro, dont la Belgique.

Cette revente des actions Fortis s'inscrit dans la politique du gouvernement belge visant à progressivement récupérer sa mise après les efforts financiers considérables engagés pour sauver le secteur bancaire du pays. Outre Fortis, la banque franco-belge Dexia et le bancassureur KBC notamment avaient reçu des milliards d'aides publiques.

Le gouvernement belge a assuré que la prise de contrôle à 100% de Fortis par BNP Paribas ne réduirait pas l'ancrage belge de la banque. L'Etat belge restera aussi le premier actionnaire de BNP Paribas dont il détient 10,3% du capital. L'action BNP Paribas, qui a gagné plus de 24% depuis le début de l'année, a cédé mercredi 0,68% à 52,91 euros.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.