Pékin prévoit des stress-tests pour ses banques

Pékin a annoncé vendredi vouloir mettre en place des tests de résistance pour ses banques. L'objectif est de faire un point sur leur solidité en cas de choc. Une étape indispensable avant de laisser une place plus grande au marché.
En moyenne, les analystes estiment à 5% des encours la proportion des créances douteuses détenues par les banques.
En moyenne, les analystes estiment à 5% des encours la proportion des créances douteuses détenues par les banques. (Crédits : Bloomberg)

En pleine promotion de l'économie de marché, Pékin poursuit les réformes destinées à rassurer les investisseurs. Dernière annonce en date, l'organisation de tests de résistance pour les banques chinoises. Ce alors qu'un resserrement du marché interbancaire en juin et en décembre avait causé la panique des plus fragiles d'entre elles, à cours de liquidités.

"Tous les bureaux et toutes les directions doivent organiser des tests de résistance des organisations bancaires institutionnelles (...) afin d'analyser l'impact des situations défavorables de certaines banques et du système bancaire, et d'exhorter les institutions financières à élaborer des plans d'urgence", explique la Commission de régulation bancaire chinoise (CBRC).

Forte expansion du crédit

La forte croissance des créances douteuses est un sujet récurent alors que la Chine a dopé sa croissance à coup de crédit facile à partir de 2008 pour faire face au ralentissement de l'économie mondiale. "C'est un secret pour personne", commente Xinghang Li, d'OFI Asset Management. Officiellement, le taux de créances douteuses en circulation est de 1% sur l'ensemble des créances détenues par les banques.

"Mais tout le monde sait que ce chiffre est en dessous de la réalité. En quelques années, la croissance est passée de 11% à 7%, c'est impossible que la part de créances douteuses n'ait pas augmenté," explique l'analyste chinois.

En moyenne, les analystes considèrent plutôt qu'elles représentent 4 à 5% du total des encours. La CBRC pointe d'ailleurs aussi du doigt les banques qui, pour cacher le montant réel de leurs portefeuilles de créances douteuses accorderaient de nouveaux crédits aux emprunteurs en difficulté afin d'assurer un roulement.

La Commission de régulation recommande également aux banques de réduire leurs émissions de prêts aux véhicules de financement des collectivités locales (LGFV) et aux secteurs en surcapacité de production, y compris les secteurs de l'immobilier et du négoce d'acier.

Quelle transparence ?

Reste à savoir si ces tests suffiront à convaincre les investisseurs de la fiabilité du système bancaire chinois, alors que le pays est en pleine tentative de réforme pour accorder une place de plus en plus importante au marché. Elle pourrait d'ailleurs à cette occasion laisser quelques banques régionales faire défaut. Son objectif est de ne pas réitérer la recapitalisation forcée de son système bancaire en cas de choc, comme elle avait dû le faire dans les années 1990.

Mais pour le moment, la directive ne précise pas la manière dont ils seront conduits. Et après les premiers défauts obligataires et des rumeurs persistantes sur la finance hors système bancaire (shadow banking), le doute reste de mise.

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