Axa se lance dans le big data

Le groupe, qui se veut à la pointe de la digitalisation, a crée un lab consacré à l'utilisation des données provenant des assurés. Il envisage par exemple, à moyen terme le lancement d'assurances auto dont le prix changerait selon le comportement du conducteur
Ivan Best
Le prix de l'assurance auto pourrait varier en fonction du comportement du conducteur


Véronique Weill, directrice des opérations du groupe Axa, le répète à l'envi, elle veut aller vite dans la "transformation digitale" de l'assureur. Cela passe par le lancement de plusieurs applications mobile, une large utilisation des réseaux sociaux -un accord avec Facebook a été signé- et le développement d'une offre adaptée aux nouvelles technologies: l'idée est que le consommateur puisse souscrire un contrat par mobile. Déjà, en Corée, Axa propose pour l'assurance d'une même voiture, le choix entre neuf contrats type en fonction des besoins du conducteur, qu'il peut sélectionner via son smartphone. "Nous voulons montrer que l'assurance, ça peut être simple, qu'on peut acheter une assurance comme on achète un livre, on line".

Un "data lab"

Et, Véronique Weill en a fait l'annonce ce jeudi lors d'une rencontre avec la presse, Axa développe une nouvelle stratégie d'utilisation des "datas". Un "data innovation lab" a été créé au sein du groupe, qui réunit une quinzaine de personnes. Objectif: exploiter pleinement les données que peuvent fournir les assurés. "Avec leur accord, bien sûr" insiste-t-elle. "C'est une relation de confiance que nous voulons nouer avec nos clients". Quel serait l'intérêt de ces derniers?
Il peut être évident en matière automobile, par exemple.
Si, grâce aux données recueillies sur la conduite d'un assuré -roule-t-il trop vite, freine-t-il souvent brutalement, ou non? - au moyen, aujourd'hui, d'un boitier spécifique, dans quelques mois, grâce à un équipement dont toutes les voitures seront dotées, dès leur construction, l'assureur peut savoir quel est le comportement de soin client, jour après jour, il peut lui proposer un tarif ajusté. Les nombreux assurés qui s'estiment bons conducteurs pourront ainsi prétendre à une assurance moins chère... s'ils sont vraiment bons conducteurs. "Ce genre de technique contribue à lutter contre la fraude" souligne Véronique Weill. "Si quelqu'un nous dit qu'il a un comportement vertueux, on pourra le vérifier".

Une technique déjà expérimentée aux Etats-Unis

Ce système de "pay how you drive" existe déjà aux Etats-Unis, où il ne s'est pas encore beaucoup développé. Mais le marché pourrait décoller, à mesure que les habitudes des consommateurs changent. Et Axa veut être en avance dans ce type d'innovation. A quelle échéance pourra-t-on ainsi réduire le coût de son assurance grâce à une conduite modèle? Il faut expérimenter, estime Véronique Weill. Jusqu'à une commercialisation d'ici trois ou quatre ans? "Moins que quatre ans, je l'espère" répond-elle.
Ce recours au "big data" pourrait concerner aussi la santé. Mais, là, le sujet est plus sensible: que peut-on demander aux clients, peut-on vraiment les faire payer plus en fonction de leur comportement? Aujourd'hui, Axa en est aux applications "pédagogiques": l'une d'entre elles permet d'obtenir une ristourne en fonction de l'exercice physique -nombre de pas effectués. "Nous avons une vision vraiment éthique de ce dossier" insiste Véronique Weill.

Ivan Best

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