10 milliards d'euros : le coût colossal des catastrophes naturelles en 2022 en France

Les assureurs estiment à 10 milliards d'euros la facture des catastrophes naturelles en 2022. Cette année aura sans nul doute été la pire depuis 1999 en France. Le pays a connu une multitude d'événements climatiques entre épisodes de grêle, tempêtes, inondations, sécheresse ou encore incendies. Reste que le pire est à venir pour la profession, qui considère le dérèglement climatique comme l'une de ses principales préoccupations pour les cinq prochaines années.
Les épisodes de grêle et les tempêtes ont coûté 6,4 milliards d'euros. La sécheresse près de 2,5 milliards d'euros. Les sinistres constatés sur les récoltes, les inondations et les épisodes de feux de forêt complètent le tableau.
Les épisodes de grêle et les tempêtes ont coûté 6,4 milliards d'euros. La sécheresse près de 2,5 milliards d'euros. Les sinistres constatés sur les récoltes, les inondations et les épisodes de feux de forêt complètent le tableau. (Crédits : LAURE ANDRILLON)

10 milliards d'euros : tel est le coût colossal des catastrophes naturelles pour les assureurs français en 2022. En hausse significative par rapport aux années 2017-2021. En effet, les phénomènes climatiques ont coûté sur cette période en moyenne 3,5 milliards d'euros par an. L'année 2022 est aussi la pire depuis 1999, marquée par les tempêtes Lothar et Martin.

« Sur le front des événements climatiques », l'an dernier « est véritablement l'annus horribilis », a souligné Florence Lustman, présidente de France Assureurs, interrogée sur Europe 1 ce jeudi 26 janvier.

Conséquences directes du réchauffement climatique

Elle met en avant « l'intensification des phénomènes » climatiques extrêmes et une « augmentation de leur fréquence ». Ils sont les conséquences directes du réchauffement climatique causé par les activités humaines, dont certaines aggravent encore les effets comme, par exemple, dans le cadre des inondations, une artificialisation trop importante des sols.

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Tempêtes, sécheresse, inondations, incendies...

Dans le détail, les épisodes de grêle et les tempêtes entre mai et juillet ont coûté 6,4 milliards d'euros, précise la fédération à l'AFP. À cela s'ajoutent les effets de la sécheresse, notamment sur les maisons individuelles, pour une enveloppe proche des 2,5 milliards d'euros. En France, environ 54% des maisons individuelles sont situées en zone d'exposition moyenne ou forte au retrait-gonflement des sols argileux (RGA), un phénomène lié aux successions d'épisodes de sécheresse l'été et de ré-humidification des sols en automne ou en hiver qui peut engendrer d'importants dégâts.

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Quelque 3,3 millions de maisons, soit environ 16% du total, sont même situées en zone de risque fort.

Les sinistres constatés sur les récoltes, les inondations et les épisodes de feux de forêt lors de l'été, complètent le tableau.

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Le pire reste à venir

Reste que, en plus de se multiplier, les phénomènes climatiques se sont généralisés à tout le territoire en 2022. Des régions habituellement épargnées sont désormais concernées, à l'image de la mythique forêt bretonne de Brocéliande touchée cet été par un incendie... Les orages se font aussi épisodiquement plus violents. « Les grêlons atteignent maintenant la taille d'une balle de tennis et non plus d'une balle de ping-pong », illustre Florence Lustman.

La fédération professionnelle des assureurs n'est par ailleurs pas très optimiste pour les années à venir, notamment à cause des effets de plus en plus visibles du réchauffement climatique.

Dans une étude sortie en parallèle ce jeudi, France Assureurs place le dérèglement climatique parmi les trois risques principaux identifiés par la profession pour les cinq prochaines années, avec les cyberattaques et l'environnement économique dégradé. « Le caractère désormais presque structurel de ce risque » en fait « l'une des principales préoccupations de la profession de l'assurance », précisent les auteurs de l'étude.

La facture cumulée devrait dépasser les 140 milliards d'euros pour les 30 prochaines années, le double des 30 dernières.

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Coût élevé aussi dans le monde, mais en baisse

Au total, dans le monde, les catastrophes naturelles ont causé de lourds dégâts en 2022, estimés à 270 milliards de dollars. Des pertes qui ont toutefois été moindres que les 320 milliards de 2021, selon une estimation présentée mi-janvier par le réassureur Munich Re.

Les pertes assurées sont elles restées stables à 120 milliards de dollars. Comme 2021, 2022 est ainsi le bilan le plus cher de l'histoire après 2017 (146 milliards de dollars), selon le réassureur.

L'Amérique du Nord domine toujours la statistique des sinistres, les États-Unis comptant pour la quasi-totalité des 150 milliards de dollars de pertes estimées. En raison particulièrement de l'ouragan Ian, dont le bilan des pertes s'établit à quelque 100 milliards de dollars, dont environ 60 milliards de dollars étaient assurés. Il a ainsi été le deuxième ouragan le plus coûteux de l'histoire, après celui de Katrina qui avait dévasté la Louisiane en 2005.

Les catastrophes naturelles ont par ailleurs fait l'an dernier quelque 11.000 morts dans le monde, après 9.320 en 2021, selon cette société.

Le plus lourd bilan en pertes humaines revient aux inondations résultant des très fortes pluies de mousson au Pakistan, qui ont causé 1.700 victimes. Les dommages directs, estimés eux à au moins 15 milliards de dollars, n'étaient quasiment pas assurés.

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(avec AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 27/01/2023 à 14:21
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Catastrophes naturelles en France ? Depuis des centaines d'années les événements en France sont du pipi de chat face aux cataclysmes dans le monde : Séismes, Tsunami, Cyclones, froids Siberiens, déserts...

à écrit le 27/01/2023 à 4:08
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C'est une aubaine pour la profession. Davantage de sinistres, c'est plus de remboursements ...et davantage de primes l'année prochaine. De toute façon, ce sont toujours les assurés qui payent.le "reste à charge" dans les primes : AXA et ses actionnai...

à écrit le 26/01/2023 à 18:20
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Les catastrophes ne peuvent être quantifié que par les remboursements d'assurance mais, rien n'est fait pour les éviter ! ;-)

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