Generali, objet de nombreuses convoitises

La banque italienne voudrait se rapprocher du troisième assureur européen
La banque italienne Intesa Sanpaolo pourrait se rapprocher de l'assureur Generali

Generali, cible d'une offre d'Intesa Sanpaolo ? Depuis plusieurs jours, l'hypothèse agite les marchés en Italie, et elle s'est encore renforcée ces derniers jours, la banque ayant confirmé étudier de possibles synergies avec l'assureur de Trieste.

Le groupe italien, qui paraît fragilisé depuis le départ de son très apprécié patron Mario Greco début 2016, semble susciter un vif intérêt dans le monde de l'assurance et de la banque. La presse et les analystes ont même évoqué une possible alliance de l'allemand Allianz et du français Axa avec Intesa, pour se partager la proie.

Philippe Donnet à la barre

La journée de mercredi a été marquée par l'annonce -attendue- du départ du numéro deux de Generali, Alberto Minali, et de son remplacement, seulement au poste de directeur financier, par Luigi Lubelli. La presse a fait état de divergences stratégiques entre le patron du groupe, Philippe Donnet, et M. Minali, en rappelant qu'en mars celui-ci aspirait à être nommé à son poste.

"Toutes les fonctions de premier niveau de l'entreprise qui revenaient précédemment à Minali sont remises, avec effet immédiat" à M. Donnet, a précisé l'assureur.

Cette annonce a lieu alors que Generali est l'objet d'une vive attention. Intesa a confirmé dans la soirée de mardi "examiner attentivement (...) toutes les opportunités possibles pour renforcer sa compétitivité et (ses) performances financières", dont "de possibles combinaisons industrielles avec l'assureur Generali".

Construire un grand pôle de la banque et de l'assurance

Intesa a souligné que, "conformément à son plan stratégique 2014-2017", elle cherchait des vecteurs de croissance "dans les secteurs de la gestion d'actifs, de la banque privée et de l'assurance". Un rapprochement entre Intesa et Generali permettrait de construire un grand pôle de la banque et de l'assurance. Il s'agirait d'une des plus importantes opérations menées dans ce secteur en Europe.

"Aujourd'hui, on s'oriente vers une consolidation du système financier, avec la constitution de grands acteurs, qui font de la banque, de l'assurance..." et l'opération peut avoir un vrai "sens stratégique" pour Intesa, en permettant "la réalisation de synergies", a expliqué à l'AFP Marco Giorgino, professeur à l'école Polytechnique de Milan.

Generali détient 3,37% d'Intesa.

Une offre publique d'échange est la plus envisageable. C'est l'une des seules options qui reste à la banque. Face à la montée des spéculations, l'assureur italien a en effet pris une mesure défensive lundi, en acquérant via un prêt de titres l'équivalent de 3,01% des droits de vote d'Intesa. Cette mesure lui permet de se prémunir d'une montée à son capital de la banque, sauf si celle-ci lance une OPA ou OPE sur au moins 60% de son capital. Generali détient désormais 3,37% d'Intesa.

L'alternative pour la banque serait d'acheter les 8% qu'UniCredit compte dans Mediobanca --le premier actionnaire de Generali-- afin d'avoir ainsi un contrôle indirect. Cette hypothèse a contribué à faire bondir de 8,94% le titre UniCredit à la Bourse de Milan mercredi. Mediobanca a gagné pour sa part 3,11%, après une hausse de 8,21% la veille, tandis que Generali prenait 0,97%, au lendemain d'un bond de 8,21%.

Intesa a de son côté engrangé un petit 0,35%. Mardi, il avait perdu 4,42% alors que le possible rapprochement avec Generali était totalement inattendu par le marché et jugé par nombre d'analystes en contradiction avec le plan de la banque.

Allianz s'intéresserait à Generali France

Dans son communiqué, Intesa affirme que sa stratégie de croissance pourrait passer par "de possibles partenariats internationaux". Or, selon la presse italienne, Allianz --qui s'est refusé à tout commentaire-- serait intéressé par certains actifs comme Generali France. Les médias ont fait également état d'un intérêt d'Axa, où M. Donnet a fait une partie de sa carrière.

Mais, le patron de l'assureur français, Thomas Buberl, a lui-même réaffirmé mardi qu'acquérir un de ses grands concurrents comme Generali n'était "pas [la] stratégie" du groupe.

Selon les analystes, Generali présente plusieurs fragilités: même s'il est un acteur important, il reste de taille moindre que ses concurrents européens, n'ayant pas bénéficié d'un appui de ses actionnaires pour se lancer dans un processus de développement, notamment à l'international, tandis que ses activités restent très concentrées autour de l'assurance-vie.

Generali est considéré en Italie comme un actif stratégique car il détient 70 milliards d'euros d'obligations d'État. L'affaire suscite donc un vif intérêt alors que les rachats d'entreprises italiennes par des acteurs étrangers, notamment français, se sont multipliés.

AFP

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