Inondations : des indemnisations supérieures à un milliard d'euros

Quel sera l'impact des inondations, notamment pour les assureurs?

S'il est prématuré de chiffrer le coût de ces inondations, les premières évaluations et la liste des dépenses à venir laissent entrevoir un coût supérieur au milliard d'euros.

Selon le ministre des Finances Michel Sapin, interrogé dimanche au Grand Jury RTL.LCI/Le Figaro, ces crues auront "des conséquences lourdes" pour les zones touchées "mais pas pour l'économie française".

 Un fonds de plusieurs dizaines de millions

Les sinistrés pourront être indemnisés par les assureurs une fois reconnu l'état de catastrophe naturelle. Ce devrait être fait mercredi en Conseil des ministres. Manuel Valls a annoncé la création d'un fonds "de plusieurs dizaines de millions d'euros" qui devrait permettre d'anticiper sur les  Les assureurs pourront alors être remboursés d'au moins de la moitié des indemnisations par le Caisse Centrale de Réassurance.  Celle-ci est abondée par tous les assurés via une surprime de 12% sur leurs contrats multirisque habitation et de 6% pour un contrat auto.

Lundi matin, Juliette Méadel réunit les assureurs au secrétariat d'Etat à l'Aide aux victimes pour "simplifier et accélérer l'indemnisation" des sinistrés.

Assurance

Une première estimation de l'Association française des assurances (AFA) indique "600 millions d'euros", mais de son côté, la Maif avance un coût proche de 2 milliards d'euros. Selon l'Argus de l'assurance, plus de 43.000 sinistres avaient été déclarés dès vendredi. En Seine-et-Marne, un millier d'entreprises ont été touchées, selon le conseil départemental, "dont 300 à 500 avec un risque sur la pérennité de l'entreprise". A Nemours, "près de 200 commerces sont sinistrés", selon la mairie.

Les organisations patronales demandent des mesures de soutien, comme l'étalement des échéances fiscales et sociales. Une réunion est prévue mardi à Bercy.

Collectivités

En Seine-et-Marne, 220 communes ont été touchées selon le département qui a déjà débloqué "une enveloppe d'urgence de 600.000 euros pour l'hébergement des sinistrés et l'aide de premier niveau pour le retour à la normale".

Le département évalue à 300.000 euros le coût du nettoyage massif des communes.

A Nemours, la ville a également recensé des dégradations sur les bâtiments communaux, mairie, bibliothèque, église et une école publique.

Plus précise, celle de Longjumeau (Essonne) évalue ses dégâts à 2,8 millions d'euros : véhicules municipaux emportés par les eaux ou endommagés, mobilier urbain, passerelles sur la rivière Yvette et aires de jeux sur lesquelles il va falloir faire des diagnostics, réseau d'assainissement. Le plus gros poste, selon elle: la voirie, ravinée par les eaux.

A Paris, l'heure n'est pas non plus au chiffrage. Le dispositif crue est pris en charge par les moyens humains et techniques de la ville, "donc ne représente pas de frais supplémentaires". Il en sera de même pour le nettoyage, "sauf à découvrir des dégâts particuliers à la décrue".

Tourisme

En début de période estivale, le secteur est l'un des plus touchés.

Avec la fermeture de deux grands musées : Le Louvre de vendredi à mardi inclus et Orsay jusqu'à mardi matin. Outre le manque à gagner en terme de billetterie, les deux musées ont dû mobiliser du personnel pour mettre à l'abri les oeuvres menacées par la montée des eaux.

C'est "un coup dur" aussi pour le tourisme fluvial et le transport de marchandise, selon le comité des armateurs fluviaux. D'autant que la crue fait suite aux attentats qui avaient déjà entraîné une baisse d'activité entre 30 et 50%.

Interdiction de naviguer pour les bateaux-mouches qui promènent 8 millions de touristes par an (plus de 20.000 par jour en moyenne), et parfois les restaurent. "Nous indemnisons tous les clients. En revanche, nos charges d'exploitation sont les mêmes", faisait remarquer Didier Léandri, président du comité des armateurs.

La fermeture de la navigation sur la Seine perturbe aussi le transport de marchandises (2 millions de tonnes par an).

Agriculture

Des "dizaines de milliers d'hectares" dans le Centre Val-de-Loire et le bassin parisien ont été touchés, selon Xavier Beulin, président de la FNSEA, interrogé par l'AFP.

"Pour les terres encore submergées aujourd'hui et où il n'y aura pas de récolte derrière, c'est une perte de 1.000 à 1.500 euros à l'hectare suivant la culture, entre un maïs ou des céréales", a-t-il précisé.

Mais si ces pertes sèches pourront être rapidement évaluées, la question demeure pour "tout ce qui a été ennoyé pendant quelques jours, où l'eau s'est assez vite retirée mais va provoquer des dégâts qu'on est dans l'incapacité aujourd'hui de chiffrer", selon le responsable agricole.

Pour les maraîchers, ces pluies excessives ont plus d'impact qu'une crue en hiver car au printemps ce sont les plants prêts à être vendus qui sont concernés. Ainsi les fraises de plein champ et les salades sont dévastées.

Transports

Le coût le plus important pour la SNCF sera lié au RER C dont la circulation est interrompue depuis jeudi dans Paris sur la partie de la ligne en contrebas de la Seine entre les stations gare d'Austerlitz et Javel.

Les voies et gares ont été inondées et même si la situation s'améliore à Paris, le trafic ne devrait pas reprendre avant plusieurs jours.

"Le jour où la voie sera à sec, quand la décrue sera faite, il faudra 48H00 de travaux pour remettre en service normal", a rappelé Guillaume Pepy, président de la SNCF.

Interrogé sur le coût de ces intempéries, le président de la SNCF a certifié qu'il n'était à ce stade "pas encore chiffré" car "il y a la remise en état puis les travaux de remise à neuf" . Certains médias n'identifiant pas clairement leurs sources parlent de "dizaines de millions d'euros".

A10

L'Autoroute A10 coupée par quatre nappes d'eau au nord d'Orléans a dû être fermée partiellement depuis mardi matin.

Et Vinci, propriétaire du concessionnaire Cofiroute, a dû organiser un chantier gigantesque pour évacuer 300 véhicules bloqués. Il a fallu monter une digue de 800 m de long avec 3.000 sacs de gravats de 2 tonnes chacun, puis assécher la route à l'aide de pompes, et organiser dimanche un va-et-vient de dépanneuses pour remorquer tous ces véhicules.

D'importants moyens techniques et humains (300 salariés) ont été mobilisés que Vinci ne chiffre pas dans l'immédiat.

Energie

Plusieurs milliers de foyers ont été privés d'électricité de quelques heures à plusieurs jours. Enedis (Ex-ERDF) n'était pas en mesure dimanche d'indiquer le nombre de foyers affectés au total, mais a précisé qu'au plus fort de la crise 25.000 foyers étaient touchés.

L'entreprise a mobilisé 700 salariés pour rétablir le courant

S'il est prématuré de chiffrer le coût de ces inondations, les premières évaluations et la liste des dépenses à venir laissent entrevoir un coût supérieur au milliard d'euros.

Selon le ministre des Finances Michel Sapin, interrogé dimanche au Grand Jury RTL.LCI/Le Figaro, ces crues auront "des conséquences lourdes" pour les zones touchées "mais pas pour l'économie française".

Les sinistrés pourront être indemnisés par les assureurs une fois reconnu l'état de catastrophe naturelle. Ce devrait être fait mercredi en Conseil des ministres.

Ce fonds est abondé par tous les assurés via une surprime de 12% sur leurs contrats multirisque habitation et de 6% pour un contrat auto.

Lundi matin, Juliette Méadel réunit les assureurs au secrétariat d'Etat à l'Aide aux victimes

pour "simplifier et accélérer l'indemnisation" des sinistrés.

Assurance

Une première estimation de l'Association française des assurances (AFA) indique "600 millions d'euros", mais de son côté, la Maif avance un coût proche de 2 milliards d'euros.

Selon l'Argus de l'assurance, plus de 43.000 sinistres avaient été déclarés dès vendredi.

En Seine-et-Marne, un millier d'entreprises ont été touchées, selon le conseil départemental, "dont 300 à 500 avec un risque sur la pérennité de l'entreprise".

A Nemours, "près de 200 commerces sont sinistrés", selon la mairie.

Les organisations patronales demandent des mesures de soutien, comme l'étalement des échéances fiscales et sociales. Une réunion est prévue mardi à Bercy.

Collectivités

En Seine-et-Marne, 220 communes ont été touchées selon le département qui a déjà débloqué "une enveloppe d'urgence de 600.000 euros pour l'hébergement des sinistrés et l'aide de premier niveau pour le retour à la normale".

Le département évalue à 300.000 euros le coût du nettoyage massif des communes.

A Nemours, la ville a également recensé des dégradations sur les bâtiments communaux, mairie, bibliothèque, église et une école publique.

Plus précise, celle de Longjumeau (Essonne) évalue ses dégâts à 2,8 millions d'euros : véhicules municipaux emportés par les eaux ou endommagés, mobilier urbain, passerelles sur la rivière Yvette et aires de jeux sur lesquelles il va falloir faire des diagnostics, réseau d'assainissement. Le plus gros poste, selon elle: la voirie, ravinée par les eaux.

A Paris, l'heure n'est pas non plus au chiffrage. Le dispositif crue est pris en charge par les moyens humains et techniques de la ville, "donc ne représente pas de frais supplémentaires". Il en sera de même pour le nettoyage, "sauf à découvrir des dégâts particuliers à la décrue".

Tourisme

En début de période estivale, le secteur est l'un des plus touchés.

Avec la fermeture de deux grands musées : Le Louvre de vendredi à mardi inclus et Orsay jusqu'à mardi matin. Outre le manque à gagner en terme de billetterie, les deux musées ont dû mobiliser du personnel pour mettre à l'abri les oeuvres menacées par la montée des eaux.

C'est "un coup dur" aussi pour le tourisme fluvial et le transport de marchandise, selon le comité des armateurs fluviaux. D'autant que la crue fait suite aux attentats qui avaient déjà entraîné une baisse d'activité entre 30 et 50%.

Interdiction de naviguer pour les bateaux-mouches qui promènent 8 millions de touristes par an (plus de 20.000 par jour en moyenne), et parfois les restaurent. "Nous indemnisons tous les clients. En revanche, nos charges d'exploitation sont les mêmes", faisait remarquer Didier Léandri, président du comité des armateurs.

La fermeture de la navigation sur la Seine perturbe aussi le transport de marchandises (2 millions de tonnes par an).

Agriculture

Des "dizaines de milliers d'hectares" dans le Centre Val-de-Loire et le bassin parisien ont été touchés, selon Xavier Beulin, président de la FNSEA, interrogé par l'AFP.

"Pour les terres encore submergées aujourd'hui et où il n'y aura pas de récolte derrière, c'est une perte de 1.000 à 1.500 euros à l'hectare suivant la culture, entre un maïs ou des céréales", a-t-il précisé.

Mais si ces pertes sèches pourront être rapidement évaluées, la question demeure pour "tout ce qui a été ennoyé pendant quelques jours, où l'eau s'est assez vite retirée mais va provoquer des dégâts qu'on est dans l'incapacité aujourd'hui de chiffrer", selon le responsable agricole.

Pour les maraîchers, ces pluies excessives ont plus d'impact qu'une crue en hiver car au printemps ce sont les plants prêts à être vendus qui sont concernés. Ainsi les fraises de plein champ et les salades sont dévastées.

Transports

Le coût le plus important pour la SNCF sera lié au RER C dont la circulation est interrompue depuis jeudi dans Paris sur la partie de la ligne en contrebas de la Seine entre les stations gare d'Austerlitz et Javel.

Les voies et gares ont été inondées et même si la situation s'améliore à Paris, le trafic ne devrait pas reprendre avant plusieurs jours.

"Le jour où la voie sera à sec, quand la décrue sera faite, il faudra 48H00 de travaux pour remettre en service normal", a rappelé Guillaume Pepy, président de la SNCF.

Interrogé sur le coût de ces intempéries, le président de la SNCF a certifié qu'il n'était à ce stade "pas encore chiffré" car "il y a la remise en état puis les travaux de remise à neuf" . Certains médias n'identifiant pas clairement leurs sources parlent de "dizaines de millions d'euros".

A10

L'Autoroute A10 coupée par quatre nappes d'eau au nord d'Orléans a dû être fermée partiellement depuis mardi matin.

Et Vinci, propriétaire du concessionnaire Cofiroute, a dû organiser un chantier gigantesque pour évacuer 300 véhicules bloqués. Il a fallu monter une digue de 800 m de long avec 3.000 sacs de gravats de 2 tonnes chacun, puis assécher la route à l'aide de pompes, et organiser dimanche un va-et-vient de dépanneuses pour remorquer tous ces véhicules.

D'importants moyens techniques et humains (300 salariés) ont été mobilisés que Vinci ne chiffre pas dans l'immédiat.

Energie

Plusieurs milliers de foyers ont été privés d'électricité de quelques heures à plusieurs jours. Enedis (Ex-ERDF) n'était pas en mesure dimanche d'indiquer le nombre de foyers affectés au total, mais a précisé qu'au plus fort de la crise 25.000 foyers étaient touchés.

L'entreprise a mobilisé 700 salariés pour rétablir le courant

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