L'Assurance est à l'aube de transformations profondes, selon le BCG

Le secteur de l'assurance a pour l'instant résisté à la vague de transformation liée au numérique. Mais cela ne durera pas, estime un rapport publié par le Boston Consulting Group et IBM . La voiture connectée va notamment bouleverser le mode de tarification.
L'arrivée de l'auto connectée va changer la donne pour les assureurs

En France comme ailleurs, les assureurs le répètent, ils ne craignent pas tant que ça l'arrivée sur leur marché d'un concurrent qui casserait le modèle existant et s'arrogerait une part importante du business. Tout simplement parce que cette activité hyper réglementée, qu'il s'agisse de la vente des produits et services ou de la capacité financière des entreprises qui les proposent, laisse peu de place à l'innovation de rupture. Mais les assureurs auraient tort de se croire définitivement protégés, estime un rapport publié ce mardi à Paris, intitulé "Transformation Digitale - Au-delà des projets pilotes", réalisé par le Boston Consulting Group et IBM.

Réduction à venir des coûts

Car si Google ne devrait pas devenir d'ici demain assureur, le modèle économique va très vite se transformer.  "L'apport des nouvelles technologies aux assureurs est considérable", souligne le rapport. "Le big data favorise une démarche d'automatisation des processus et réduit ainsi drastiquement les coûts, ouvrant la voie à de nouveaux modèles de personnalisation de l'offre en tirant parti des objets connectés".

"Les objets connectés ont le potentiel de mieux mesurer le comportement de l'assuré, et donc d'adapter nos tarifs en fonction de celui-ci",  estime Isabelle Moins, Directrice des Activités Directes, Digital et Marketing Client d'Aviva, citée par le rapport. "Nous avons lancé une offre d'assurance auto comportementale sur Amaguiz, qui se base sur les données collectées par un boîtier connecté au véhicule", ajoute Thomas Vandeville, Directeur de la Transformation Digitale Groupe chez Groupama. "Ce modèle change la tarification des risques et fait mécaniquement baisser les primes."

Le bénéfice serait en fait partagé: incités à mieux conduire, les assurés prendraient moins de risques et coûteraient donc moins cher à leur assureur, tandis que celui-ci pourrait baisser ses tarifs. La combinaison de l'internet des objets et du big data devrait rapporter 14 milliards de dollars aux assureurs au cours des 10 prochaines années, estime IBM.

Bataille autour des données

Cette promesse est à nuancer, "car elle implique une remise en cause profonde du modèle économique des assureurs" estime le rapport. Et il existe un risque majeur concernant les données: si elles "sont prélevées directement dans l'environnement de l'assuré, nous ne serons peut-être plus propriétaires de ces données à l'avenir", estime Isabelle Moins. Très concrètement, les constructeurs automobiles vont chercher à les conserver: ils le pourront facilement, dès lors que l'assureur ne pourra plus implanter, comme aujourd'hui, un boîtier,  tout étant prévu dès la construction de l'auto pour que les données soient captées par l'électronique embarquée, avant d'être renvoyées au constructeur .  "La voiture connectée va révolutionner la structure du marché de l'assurance, en donnant plus de poids aux constructeurs, qui seront en position idéale pour exploiter les données issues des véhicules", craint Thomas Vandeville.

Voilà pourquoi Groupama a signé un partenariat avec Renault, pour avancer ensemble sur ces projets.

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