"Nous voulons atteindre 15% de parts de marché en santé" (Y Charron, Malakoff Médéric)

Pour le nouveau directeur général de Malakoff Médéric, Yann Charron, la fusion envisagée avec La Mutuelle Générale apportera une grande complémentarité
Yann Charron, directeur général de Malakoff Médéric

Le rapprochement entre La Mutuelle Générale (LMG) et Malakoff Médéric devait prendre effet, avec création d'une direction générale commune, le premier janvier. Tout a été retardé de six mois, et Guillaume Sarkozy a quitté la direction du groupe. Que s'est-il passé ?

Je tiens à souligner que Guillaume Sarkozy a été à l'origine de la création du Groupe Malakoff Médéric. Si le Groupe est en position de force aujourd'hui, c'est en grande partie grâce à lui. Depuis le 1er janvier 2016, il est délégué général non exécutif. Il est vrai que dans les opérations de rapprochement, la question des femmes et des hommes est essentielle. Nous nous trouvions dans une situation de blocage, Guillaume Sarkozy, a donc souhaité se retirer de l'opérationnel. C'est pour cela que j'ai été nommé directeur général le 1er janvier. Le groupe est aujourd'hui en ordre de marche et sa stratégie reste inchangée.

Par rapport aux autres Institutions de Prévoyance, quels sont vos avantages comparatifs ?

La bonne santé financière du groupe en est un. Il faut aussi souligner notre stratégie fondée sur notre offre de services pour les entreprises et les salariés à travers notre démarche « Entreprise territoire de santé ». L'idée est d'allier bien-être des salariés et performance des entreprises. Les conditions de travail, la santé au travail les conditions de reprise d'activité en cas d'arrêt sont des enjeux importants sur lesquels nous accompagnons les entreprises.

Cette stratégie de services nous permet de proposer un jeu gagnant-gagnant : les salariés y gagnent, leur employeurs aussi, car les collaborateurs deviennent plus productifs, les remboursements de frais de santé sont alors plus faibles et le coût des contrats à terme diminue.

Quels sont vos objectifs en santé ?

Nous avons pour ambition d'être le leader performant et innovant de l'assurance de personnes et des services associés. Notre objectif est d'atteindre 15% de part de marché sur le collectif (contre 10% aujourd'hui) d'ici trois ans, grâce une politique de développement sur l'ensemble des segments de marché et une intensification de nos actions auprès des branches et des prescripteurs. C'est un objectif ambitieux, compte tenu de l'éclatement du marché. Nous devons également continuer à nous développer sur l'individuel.

Que vous apportera le rapprochement avec LMG ?

Une grande complémentarité. Malakoff Médéric est très présent dans le domaine de l'assurance santé et prévoyance collective, et des conventions collectives nationales. LMG est, elle, mieux implantée sur le marché de l'assurance individuelle, et possède un réseau de proximité important.

Quels sont les blocages subsistant ?

Il n'y a pas de « blocage ». En accord avec nos gouvernances, nous continuons à travailler aujourd'hui essentiellement sur l'organisation, les synergies et le développement commercial. Il important de prendre en compte dans cette opération, le troisième partenaire qu'est La Banque Postale. Avec la Banque postale, nous avons créé l'an dernier le quatrième acteur français en matière de gestion d'actifs des institutionnels, et nous avons développé de services commercialisés par LBP. Nous avons, ensemble, l'ambition de créer dans les années à venir de nouveaux services complémentaires.

Les désaccords entre LMG et vous portaient notamment sur l'informatique ?

Le choix de l'outil informatique a pu susciter des blocages mais ceux-ci sont derrière nous. Les administrateurs des deux entités se rencontrent dans un excellent état d'esprit. Un calendrier a été défini, avec des réunions fin mars et mi-avril. Je suis confiant dans notre capacité à avancer sereinement. Un feu vert des administrateurs est possible dès le mois d'avril.

Vous évoquez un partenariat ?

L'objectif serait de créer un groupe unique à terme. Juridiquement il pourrait prendre différentes formes.

Et des conséquences sociales ?

Dans le domaine de la santé, nous nous inscrivons dans une stratégie de conquête, de prise de parts de marché et non de repli. Il ne s'agit donc pas de réduire la voilure. Il faudra néanmoins améliorer la productivité et la qualité de service. Nous n'échapperons pas à cette logique mais nous aurons du temps pour réaliser les adaptations nécessaires.

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