Sécheresse : en 2022, le coût des dégâts aux bâtiments pourrait battre le record absolu

Pour les assureurs, les dégâts aux bâtiments dus aux différents épisodes qu'a connus la France ces derniers mois vont peser lourd financièrement. Le coût devrait aller de 1,6 milliard à 2,4 milliards d'euros, soit potentiellement l'année la plus coûteuse pour ce type d'événements, selon les chiffres dévoilés ce jeudi par la fédération française de l'assurance.
Selon les météorologues, le mois de juillet 2022 marqué par un déficit record de précipitations est devenu le mois de juillet le plus sec depuis 1959.

2022 semble être une année catastrophique sur le plan de la sécheresse, voire davantage que l'année 2003, pire année depuis la création du régime « Catastrophes naturelles » en 1982.

Les dégâts aux bâtiments dus à ces épisodes de sécheresse qu'a connus la France ces derniers mois devraient, en effet, coûter entre 1,6 et 2,4 milliards d'euros, aux assureurs, soit potentiellement l'année la plus coûteuse pour ce type d'événements, selon les chiffres dévoilés ce jeudi par la fédération des assureurs. Si l'année 2022 pourrait possiblement dépasser le record absolu de 2003 (2,12 milliards d'euros), il est déjà certain qu'elle supplantera 2018, jusqu'à présent en deuxième position avec des dommages estimés à près de 1,5 milliard d'euros.

16% des maisons en France sont en zone de risque fort

Cette estimation ne comprend que les dommages situés dans des communes dont l'état de catastrophe naturelle sera reconnu, et qui seront ensuite bel et bien considérés comme consécutifs à la sécheresse.

Elle ne prend pas en compte les dommages aux récoltes, qui seront pris en charge par l'assurance récolte.

Particulièrement dangereuse pour les bâtiments, la sécheresse, en succédant à une période d'humidification, alimente le phénomène de retrait-gonflement des sols argileux (RGA) qui touche une bonne moitié du territoire métropolitain, et se traduit par des mouvements de terrain de nature à déstabiliser les fondations des maisons.

En France, environ 54% des maisons individuelles sont situées en zone d'exposition moyenne ou forte au RGA. Et 3,3 millions de maisons, soit environ 16% du total, sont situées en zone de risque fort.

Des épisodes de sécheresse plus intenses et plus fréquents

Selon les météorologues, le mois de juillet 2022 marqué par un déficit record de précipitations est devenu le mois de juillet le plus sec depuis 1959. Du fait du réchauffement climatique, la sécheresse est « le péril le plus dynamique », a alerté Florence Lustman, présidente de France Assureurs, la fédération des assureurs. Car ce type de phénomène devrait devenir de moins en moins exceptionnel.

Depuis au moins depuis un demi-siècle, les épisodes de sécheresses et de canicules sont plus intenses et plus fréquents comme l'illustrent les relevés de Météo France. « La vague de chaleur de 2022 aurait été exceptionnelle au cours du 20ème siècle, elle ne l'est plus aujourd'hui. Nous avons des événements d'amplitude comparable en juin en 2011, 2017, 2019, et très peu avant. Il faut craindre que ce type d'événement se multiplie dans les décennies à venir en France. Par ailleurs, les extrêmes climatiques de différentes natures se multiplient aussi dans le monde, dans des pays dont l'économie est très vulnérable », expliquait à La Tribune le chercheur et directeur de l'institut Simon Laplace Robert Vautard, en août dernier.

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(Avec AFP)

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