Royal Bank of Scotland nationalisée à 57,9%

L'Etat britannique, qui avait promis de garantir une augmentation de capital de 18 milliards d'euros de la banque Royal Bank of Scotland (RBS), ex-numéro deux du pays, en est devenu l'actionnaire majoritaire.

L'Etat britannique a acquis ce vendredi près de 58% du capital de Royal Bank of Scotland (RBS), un des principaux groupes bancaires du Royaume-Uni, en lui apportant 15 milliards de livres sterling (18 milliards d'euros) après l'échec de l'augmentation de capital tentée auprès des actionnaires actuels. Cette nationalisation de fait est la troisième réalisée par Londres depuis le début de la crise financière, après celles de Northern Rock et de Bradford & Bingley, deux spécialistes du crédit immobilier.

RBS a expliqué que les investisseurs privés n'avaient souscrit qu'à hauteur de 0,24% à l'augmentation de capital garantie par Londres. Ce résultat inclut les titres souscrits par les membres du conseil d'administration. Les actionnaires existants se sont portés acquéreur de seulement 55,98 millions d'actions mises en vente, forçant l'Etat à acquérir les 22,8 milliards de titres restants.

L'échec de l'augmentation de capital était prévisible, le cours de RBS à la Bourse de Londres étant tombé sous le prix de souscription fixé à 65,5 pence. "Les journaux du week-end vont en faire leurs gros titres mais cela n'a surpris personne à la City", affirme Bruce Packard, analyste d'Evolution Securities. "C'était attendu puisque le titre se traitait sous le prix d'exercice." L'action RBS s'échangeait à 52,6 pence en milieu d'après-midi, en recul de 4,36%, alors que l'indice FTSE 100 gagnait 0,2% et que le DJ Stoxx européen du secteur bancaire cédait 0,6%.

L'Etat britannique, dans le cadre du plan de soutien au secteur bancaire de 37 milliards de livres dévoilé début octobre par le Premier ministre Gordon Brown, doit aussi acquérir pour 5 milliards de livres d'actions préférentielles de RBS. Il devrait aussi entrer au capital de Lloyds TSB et de HBOS, deux autres banques qui se préparent à fusionner.

UK Financial Investments, la structure publique mise en place par le gouvernement pour gérer ces participations, a engagé jeudi John Crompton, un banquier expérimenté de Merrill Lynch, pour mettre en oeuvre une stratégie qui doit aboutir à la revente des participations de l'Etat. Pour se désengager, l'Etat devra toutefois attendre le retour à la normale des marchés financiers, ce qui pourrait prendre plusieurs années, estiment des analystes.

Le directeur général de RBS, Stephen Hester, a déclaré dans un communiqué: "Nous regrettons que les actionnaires actuels n'aient pas exercé le droit de préemption mais nous comprenons que le sentiment de marché à l'égard du secteur bancaire a ôté son sens économique à une telle décision". "Le passé doit désormais être derrière nous et nous devons aller de l'avant en ayant bien à l'esprit ce que nous devons faire. Il reste beaucoup d'incertitudes et de difficultés sur lesquelles nous n'avons pas prise mais, pour notre part, nous avons commencé à faire notre part de travail", a-t-il poursuivi.

RBS, qui fut un temps la deuxième banque du Royaume-Uni, a vu ses fonds propres réduits par l'accumulation des dépréciations sur son portefeuille d'actifs adossés à des dettes. Ce mouvement a été amplifié par le coût de sa participation l'an dernier au rachat du néerlandais ABN Amro, aux côtés de l'espagnol Santander et du belgo-néerlandais Fortis, nationalisé et démantelé depuis.

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