Les banquiers renouent avec les mega-bonus

Le PDG de JP Morgan, Jamie Dimon, a reçu un bonus en actions et stocks options de plus de 17 millions de dollars au titre de l'année 2010. La banque allemande Commerzbank compte également verser des bonus à ses salariés alors même qu'elle bénéficie encore de l'aide publique.
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Malgré toutes les recommandations qui ont fait suite à la crise financière de 2008, la rémunération des grands banquiers, notamment à Wall Street, n'a pas fondamentalement changé. Ainsi, les bonus des dirigeants bancaires américains ont-ils recommencé à augmenter.

Dernière annonce en date, le PDG de JP Morgan, Jamie Dimon, dont le salaire annuel est de 1 million de dollars, a reçu un bonus en actions et stocks options de plus de 17 millions de dollars au titre de l'année 2010, en hausse de 6% sur un an, d'après un document remis aux autorités de marché.

Dans le détail, Jamie Dimon a reçu 251.415 actions dont la moitié est bloquée pour deux ans, jusqu'au 13 janvier 2013, et l'autre moitié pendant trois ans, jusqu'au 13 janvier 2014. Au cours de clôture de l'action jeudi (47,82 dollars), cela représente une prime de plus de 12 millions de dollars. Le dirigeant s'est également vu octroyer 367.377 stocks options, qui lui donnent le droit d'acheter des actions de la banque au prix de 47,73 dollars. Ces droits, valables dix ans, seront perçus en cinq tranches à partir de janvier prochain. Ils ont une valeur actualisée évaluée à 5 millions de dollars.

Cette rémunération le place en tête des bonus de Wall Street. De son côté, le directeur général de Citigroup Vikram Pandit, qui depuis 2009 ne se faisait rémunérer qu'un dollar par an, va toucher désormais un salaire annuel de 1,75 million de dollars, alors que sa banque a renoué avec les bénéfices en 2010. Dans un document remis aux autorités boursières vendredi, Citigroup précise que quatre autres hauts dirigeants pourront recevoir pour 2011 et 2012 une prime de performance comprise entre 1,73 million et 5,2 millions de dollars.

Du côté de la banque d'investissement, le PDG de Goldman Sachs Lloyd Blankfein a vu son salaire tripler en 2010 à 2 millions de dollars. Les quatre autres principaux cadres dirigeants de la banque ont bénéficié de la même augmentation de salaire.

Des bonus chez Commerzbank

En Europe, Commerzbank a fait savoir qu'elle verserait des bonus au titre de 2010, alors même qu'elle est toujours bénéficiaire d'aides financières de l'Etat pour survivre. Dans un entretien à l'hebdomadaire Wirtschaftswoche à paraître lundi, un membre du directoire de la deuxième banque allemande, Ulrich Sieber, estime que le devoir de la Commerzbank de "rémunérer de façon proportionnelle à la performance et juste" ses salariés au titre de l'exercice 2010. Le montant de l'ensemble de ces bonus est pour l'instant secret. Des experts tablent sur quelques centaines de millions d'euros, plutôt situées dans le bas de l'échelle.

"C'est comme si on avait oublié que ces entreprises ont été mendier auprès du gouvernement il y a deux ans pour survivre", dénonce Gregori Volokhine, directeur de la firme de gestion d'actifs Meeschaert New York. Mais ce retour aux bonus est à nuancer. Les montants accordés sont loin des records affichés avant la crise.

"Les rémunérations sont en hausse comparé à il y a deux ans", admet Eric Oja, analyste bancaire chez Standard and Poor's (SP), "mais les grandes banques ont toutes remboursé les aides gouvernementales et ne sont soumises à aucune limite sur leurs rémunérations". Et de juger que le niveau de rémunération de Jamie Dimon est "plutôt raisonnable comparé à l'historique aux Etats-Unis, et vu la taille de cette banque".

Par ailleurs, les analystes font remarquer que les pratiques de rémunération ont changé depuis la crise, avec tout ou majorité des bonus bloqués pour plusieurs années et leur versement étalé dans le temps, au lieu des espèces sonnantes et trébuchantes du passé.

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Commentaires 6
à écrit le 22/02/2011 à 15:09
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le pouvoir des riches, c'est leur argent ; le pouvoir des autres , c'est la dénatalité! Car l'argent des riches (peu nombreux) n'a de valeur ... que si les autres sont nombreux , très nombreux ! s'ils reduisent de 50% leur taux de natalité ... l...

à écrit le 21/02/2011 à 20:11
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Il faudra bien un jour mettre au pas ses banques sans morale et surtout sans respect. La seule façon sera de publier la liste les banques qui restent dans leur vocation première, celle d'être au service exclisif des entreprises et de l'économie. J'es...

à écrit le 21/02/2011 à 14:02
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Merci le G20 et sa gouvernance mondiale en complète incapacité.

à écrit le 21/02/2011 à 8:11
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Tout cet argent devrait se porter sur l'investissement, donc le prêt aux petites entreprises. Sans investissement, on est mort !

à écrit le 20/02/2011 à 16:42
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On marche sur la tête ! Désespérant, il faut vite nationaliser tous les établissements financiers La spéculation est devenue incontrôlable, la masse des capitaux "nomades" n'est plus en adéquation avec la réalité économique. Aujourd'hui nous versons...

à écrit le 20/02/2011 à 15:55
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sans commentaires....ça changera rien

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