La conférence bancaire de Francfort tourne à la réunion de crise

Les dirigeants des grandes banques européennes sont réunis ce lundi à Francfort pour une conférence de deux jours axée sur les perspectives de la crise de la dette dans la zone euro.
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Le rendez-vous bancaire annuel de Francfort, "Banks in Transition", se déroule cette fois-ci dans un contexte particulièrement tendu, avec la crainte désormais réelle que des pays fassent défaut sur leur dette.

Les investisseurs ont déserté les marchés d'actions et les introductions en Bourse, oxygène des banques d'investissement, se font désormais très rares. Les valeurs bancaires européennes sont en forte baisse ce lundi, analystes et investisseurs redoutant que les banques d'Europe ne soient contraintes de passer des provisions ou dépréciations supplémentaires sur les titres de dette d'Etat de la zone euro, ce qui les obligerait ensuite à augmenter leurs fonds propres.

Le président du directoire de Deutsche Bank, Josef Ackermann, a ouvert la conférence par une intervention sur l'évolution du contexte économique et de la régulation. "L'horizon du secteur financier dans son ensemble (...) est assez limité. Les perspectives de croissances des revenus sont limitées à la fois par la situation actuelle et les problèmes structurels", selon lui. Il a également souligné que certaines banques européennes ne survivraient pas si elles devaient réévaluer la dette souveraine de leurs comptes au prix du marché.

Il a ajouté que la volatilité des marchés demeurerait aussi longtemps qu'il y aurait de l'incertitude quant aux mesures de réduction de la dette et il a confirmé en outre qu'il restait opposé à toute idée d'émettre des euro-obligations pour résoudre la question de la dette. "C'est enfoncer une porte ouverte que de dire que beaucoup de banques européennes ne survivraient pas si elles devaient réévaluer la dette souveraine de leurs comptes au niveau du marché", a-t-il insisté.

Banques sous surveillance

En ce qui concerne les mesures prises dans la zone euro pour réduire la dette souveraine, il faut leur laisser le temps de faire leur effet et certains participants des marchés nourrissent des attentes irréalistes quant à la fréquence de ces mesures, a-t-il poursuivi.

Une recapitalisation obligée du secteur bancaire européen risquerait quant à elle d'envoyer un mauvais signal aux marchés, en l'espèce celui d'une perte de foi de la part des autorités dans la capacité des mesures prises à réussir, a ajouté Josef Ackermann.

Deutsche Bank, premier établissement bancaire allemand, a déjà prévenu qu'il lui serait plus difficile que prévu d'atteindre son objectif de 6,4 milliards d'euros de bénéfice annuel avant impôt.

Par ailleurs, la banque centrale allemande a confirmé ce lundi que la date butoir pour que les établissements décident de leur contribution au plan d'aide à la Grèce était fixée à ce mardi midi. Une porte-parole de la Bundesbank a précisé que le régulateur allemand des banques (BaFin) et le ministère des Finances transmettraient ces informations au gouvernement grec.

Avec la crise, les banques sont surveillées de particulièrement près, notamment au niveau de leurs fonds propres. Le Fonds monétaire international a appelé la semaine dernière à une recapitalisation urgente des établissements européens.

De source européenne, on indiquait à Reuters que le FMI évaluait à 200 milliards d'euros les besoins en fonds propres des banques du vieux continent.

Josef Ackermann a rejeté lundi les appels à une recapitalisation forcée des établissements, qui selon lui "menacerait d'envoyer le signal que la classe politique a perdu confiance en la capacité des mesures actuelles à atteindre leurs objectifs".

Le secteur est également marqué par les nombreuses suppressions d'emploi lancées par plusieurs poids lourds, tels que Barclays, HSBC, Goldman Sachs, Crédit suisse et UBS.

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Commentaires 14
à écrit le 08/09/2011 à 17:19
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Permettez-moi une idée folle. Après tout, Charlemagne en avait eu une aussi, il y a très longtemps. Bref, si tous les pays de la zone Euro décidaient de ne plus honorer leurs dettes, de supprimer purement et simplement l'Euro, de récupérer le pouvoi...

à écrit le 06/09/2011 à 12:22
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On s'en fout de ce que pense Ackerman et sa bande de moutons. Si il n'atteint pas sa rentabilité estimée, c'est son ego démesuré qui va en pâtir, pauver "Banquier du siècle" comme titrait la presse allemande il y a peu. Si les banques doivent dépréci...

à écrit le 06/09/2011 à 9:47
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bonjour les commentaires, j'apprécie le niveau , chacun tire à soi sans aucune vision globale , en fait les commentateurs sont tous des banquiers en puissance, ils en ont du moins l'état d'esprit et une vision trés restrictive de l'économie. en fait...

à écrit le 06/09/2011 à 6:25
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Nos gouvernants, dans leur refus de casser de la dépense, de "vivre selon nos moyens" pour reprendre les termes du premier Ministre chinois, vont tout simplement casser l'Europe, casser nos économies. Si nous en arrivons au paroxysme où nos banques n...

à écrit le 05/09/2011 à 20:13
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Je le redis, récupérez votre argent dans les banques MAINTENANT. Demain, il sera trop tard.

le 06/09/2011 à 7:56
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Arretez de lancer de tels messages, quand vous voudrez financer votre résidence principale, ou acheter un véhicule à crédit, comment ferez-vous ?, et pour vos paiements au quotidien, vous vous déplacerez avec de l'argent liquide dans votre portefeuil...

à écrit le 05/09/2011 à 19:16
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Les Etats sont les grands responsables de cette situation, les banquiers ne font pas de politiques ils font de l'Argent, les politiciens sont les grands responsables et comme ils ont été élus par le bon peuple, c'est le bon peuple qui doit les sanct...

le 06/09/2011 à 5:19
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OUI PETER vous avez raison triste constat!

à écrit le 05/09/2011 à 16:51
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Il est heureux que les banques participent aussi aux mesures gouvernementales en licenciant de façon massive. Ainsi, cela relancera l'austérité tant souhaitée. Heureusement que les caisses des états sont sans fond (mais dans quel sens du terme, on se...

le 05/09/2011 à 21:00
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Non, les caisses des etats ne sont pas sans fond ! la preuve, la Grece ! et non les peuple ne sont pas généreux, les allemands ne veulent pas trop payer pour les autres, et les grecs eux meme ne supporte pas l'austérité !

le 09/09/2011 à 9:01
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en licenciant de facon massive??? ca ne fera que augmenter le nombre de chomeurs, + d'aides et moins d consommation....

à écrit le 05/09/2011 à 16:03
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Pourquoi les banques seraient-elles obligés de contribuer à soutenir le plan grecque si les Etats eux-même s'y refusent ? et n'y croient pas ? Après ce sera facile de taper sur les Banques.......à droite comme à gauche...... N'y-a-t-il pas mieux pour...

le 05/09/2011 à 21:46
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Sauf qu'en Europe les états sont obligés de s'endetter auprès des banques. C'est écrit noir sur blanc dans le traité de Maastricht. Ca fait bien l'affaire des politiques quel que soit leur bord.

le 06/09/2011 à 19:51
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A Cassandre: Les banques commercialisent la dette publique mais celle ci peut très bien être portée par des particuliers ou des entreprises par le biais des Obligations Assimilables du Trésor: OAT.

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