Bienvenue dans ces "laboratoires" qui testent la désintégration de l'euro

Malgré la résistance de l'euro sur le marché des changes, les stratèges des principales banques planchent sur des scénarios avec clap de fin.
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La monnaie unique sortira-t-elle indemne de la crise la plus grave qui ait secoué la zone euro au cours de ses treize ans d'histoire ? Si l'on s'en tient à son cours de change face au dollar, l'euro n'a pour l'instant fait l'objet que d'attaques très modérées depuis que la crise de la dette est entrée dans la phase aiguë que l'on connaît actuellement, cédant 7 % de sa valeur depuis le point haut atteint fin octobre à près de 1,4250. Et au niveau actuel, de près de 1,34 lundi après un net rebond, il reste cher. Bien au-delà de son cours moyen depuis 1999 qui se situe à 1,18. Quant à son indice pondéré par rapport au panier des monnaies des principaux partenaires de la zone, il est quasiment inchangé depuis l'accélération de la crise, oscillant autour de 104.

Et pourtant, dans les salles de marché des grandes banques, l'impensable est en train de se produire: les stratèges planchent d'arrache-pied sur des scénarios post-euro. Non pas qu'ils jugent son éclatement inévitable, mais parce qu'ils estiment que l'hypothèse de la mort de la monnaie unique n'est plus un simple fantasme. Le premier pavé dans la mare est venu d'où on ne l'attendait pas.

Cataclysme potentiel

C'est le régulateur britannique, la FSA, qui a le premier évoqué la semaine dernière des « plans » pour faire face à un démantèlement de la zone euro et enjoint les banques d'outre-Manche de se tenir prêtes à affronter tous les scénarios, y compris les pires. Même si les mesures envisagées pour faire face à ce cataclysme potentiel sont quasiment inexistantes. Mais l'euroscepticisme dépasse largement les frontières d'Albion.

ICAP, la première plate-forme électronique mondiale de transactions de change et d'obligations d'État, est en train de tester un système prenant en compte la désintégration de l'euro et le retour aux monnaies nationales des Dix-Sept de la zone, à commencer par la drachme grecque, calcul des taux de change de référence à l'appui. Face à ce qui est déjà une réalité - l'implosion du marché obligataire de la zone euro - toutes les grandes institutions financières sont en train de peaufiner leurs scénarios. Les plus prestigieuses d'entre elles ont déjà rédigé des rapports dans l'hypothèse d'un échec du énième sommet des chefs d'État de la zone euro du 9 décembre. On compte dans leurs rangs Morgan Stanley, UBC, Nomura International, Bank of America Merrill Lynch ou Barclays Capital. Cette dernière a même annoncé que sur les 1.000 investisseurs qu'elle a interrogés, la moitié prédit qu'au moins un des dix-sept pays membres de la zone euro mis fin à l'aventure en 2012.

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Commentaires 13
à écrit le 27/12/2011 à 13:14
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Cet europessimisme ambiant commence à devenir lassant. Beaucoup de médias font leur beurre sur la peur de l'avenir et la fin de l'euro fait partie de ces thèmes vendeurs. Sans compter les spéculateurs qui comptent faire beaucoup d'argent en pariant s...

à écrit le 27/12/2011 à 10:43
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Il faut que les PIGS perdent leurs souverainetés et fusionnent avec l'Allemagne, il faut trois langues officielles obligatoires en Europe, le français, l'allemand et bien sûr l'anglais et les autres un statut simplement régional, en Chine on parle ma...

à écrit le 29/11/2011 à 14:06
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Appelez un chat un chat ce sont toujours les mêmes. Ce sont eux qui sont les responsables car ça les arrange et ils arriveront si vous les laissez continuer à spéculer

à écrit le 29/11/2011 à 13:30
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Les apprentis sorciers jouent à se faire peur ! Quand ils auront fait tous les scenari possibles, ils ne pourront rien décider, car on ne peut pas tout mettre pas en équation ... et il faudra bien qu'ils se calment et remettent les pieds sur terre. L...

le 30/11/2011 à 7:29
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Le pouvoir politique : c'est lui le responsable de ce qui arrive! il a laissé filer les déficits publics depuis 30 ans.Si les agences de notation n'étaient intervenus, cela aurait continué jusqu'où......

le 30/11/2011 à 11:07
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Derrière le pouvoir politique, il y a les electeurs eux même : qui était près à voter pour un candidat voulant mettre de l'ordre dans les finances ? le probleme de la dette de l'état n'est pas qu'un pb politique, c'est aussi un problème de société, d...

le 30/11/2011 à 13:43
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Tout à fait d'accord. D'une part, ceux qui reprochent que l'europe est incapable de quoi que ce soit, mais qui ont voté contre les traités, la constitution, etc... D'autre part, ceux qui crient à la dilapidation des fonds publics, alors qu'ils en o...

à écrit le 29/11/2011 à 12:54
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De toute façon, il faut s'y faire, l'Euro est mort. Car pour une raison simple, pour sauver le système, il faut plus de fédéralisme. Impossible, chaque pays, de par sa culture et son histoire, a une vision différente de l'Europe (ex: l'Allemagne), il...

le 29/11/2011 à 17:44
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"Le système ne peut donc imploser " N'avez vous pas oublié un petit " que"? Parce que là votre phrase signifie que le système ne peut pas imploser. A moins que je n'ai rien compris à votre post.

à écrit le 29/11/2011 à 12:51
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je trouve un peu bizarre que un journal financier comme la tribune puisse qualifier de 'prestigieuses' des banques qui en 2008 etaient au bord de la faillite ou on fait faillite pour le cas de Merry Lynch avant de se faire racheter.

à écrit le 29/11/2011 à 12:34
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Bande de clowns... Le FSA... qu'il gère d'abord la muise de son pays... Les banques? Elles vont faire croire qu'elle savent prévoir quelque chose? C'est un peu Ben Ali qui lance un groupe de prospective politique tout ça! Pour le reste, les banques a...

le 29/11/2011 à 13:25
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je ne l aurai pas dit comme ça mais en fait c est tout à fait ça :)

le 29/11/2011 à 14:47
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Avec STRAUSS CANNE président, on investira dans lés culs

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