Les banques espagnoles peuvent-elles continuer à se gorger de Bonos et d'Obligaciones ?

Les banques espagnoles, auraient besoin de 51 à 62 milliards d'euros de capitaux supplémentaires, d'après les audits des cabinets Roland Berger et Olivier Wyman. Alors que cette estimation doit servir de base au gouvernement espagnol pour déterminer combien des 100 milliards d'euros mis à disposition par la zone euro pour le secteur bancaire espagnol il va solliciter, les banques ont une fois de plus largement soutenu l'émission de dette ce matin.
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L'Espagne a payé le prix fort pour émettre 2,2 milliards d'euros d'obligations ce matin - elle a notamment offert le rendement le plus élevé depuis 1997 pour placer sa dette à cinq ans, 6,072 % - , mais au final, l'opération a bel et bien été considérée comme un succès. Ainsi, alors qu'ils étaient montés jusqu'à 7,285% le 18 juin dernier, les taux espagnols de référence à 10 ans se sont détendus aujourd'hui pour terminer la journée à 6,609 %.

Relative accalmie sur le marché

L'Espagne a également bénéficié d'une relative accalmie sur le marché. Sur la foi des déclarations de plusieurs responsables européens, les investisseurs anticipent un accord lors du sommet européen des 28 et 29 juin qui élargirait le rôle du Mécanisme européen de stabilité en lui permettant de racheter des emprunts d'Etat sur le marché secondaire. Si le FESF ou après lui le MES était doté d'une licence bancaire, comme le souhaite Mario Monti, cela lui ouvrirait également les portes des opérations de refinancement de la Banque centrale européenne.

Le FESF pourrait intervenir pour racheter de la dette

Par ailleurs, dans un entretien accordé au Financial Times, Benoît Coeuré, qui est membre du directoire de la BCE, reproche aux gouvernements de ne pas utiliser le Fonds européen de stabilité financière (FESF), le fonds d'urgence de l'Union européenne, pour racheter des titres de dette souveraine émis par des pays de la zone euro en difficulté. "Sans nul doute, le fait que le FESF a été autorisé il y a près d'un an à effectuer des interventions sur le marché secondaire mais que les gouvernements n'ont pas encore choisi d'user de cette possibilité est un mystère", déclare Benoit Coeuré .

33 milliards d'euros à lever pour l'Espagne ces six prochains mois

Une chose est sûre : les banques espagnoles sont pour beaucoup dans le succès de cette opération, comme de la plupart de celles qui ont été menées depuis le début de l'année. Reste à savoir jusqu'à quand elles pourront soutenir l'émetteur souverain de la sorte. L'Espagne a déjà placé 61,4 % de la dette qu'elle avait prévu d'émettre cette année, a déclaré le ministre de l'économie après l'adjudication. Elle devra encore lever quelque 33 milliards d'euros au cours des six prochains mois si elle parvient à ramener son déficit à 5,3% du PIB contre 8,9% en 2011.

Un lien étroit entre l'Etat et le système bancaire

Le problème est que les bilans des banques espagnoles se sont gonflés de 70 milliards d'euros de Bonos et d'Obligaciones au cours des quatre premiers mois de l'année. Pendant ce temps là, les banques étrangères ont réduit leur exposition à la dette publique espagnole dans les mêmes proportions. De même de fin décembre à fin avril, la part de la dette publique détenue par les banques espagnoles est passée de 17 à 29%, tandis que la part des non résidents a fondu de 50 à 37%.

Vers une union bancaire ?

Les ministres des Finances de la zone euro doivent ouvrir le débat sur une union bancaire vendredi. Une telle initiative serait de nature, à terme, à mettre fin au lien néfaste entre les banques et les Etats de la zone euro. La première étape consisterait à renforcer le rôle d'un superviseur bancaire unique, à créer un fonds de liquidation et à mettre en place un fonds commun de garantie des dépôts.

 

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Commentaires 2
à écrit le 22/06/2012 à 23:30
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On reproche aux banques nationales de prêter à leur propre Etat.

à écrit le 22/06/2012 à 12:34
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Et comme d hab pas un PDG ou directeurs ne seront vires pour incompetence,,,,meme ils vont pouvoir se verser de + grosses primes car il y aura les sous des contribuables dans les caisses...

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