Commerzbank va supprimer 9.600 emplois dans son plan Bank 4.0

La deuxième banque allemande se restructure dans le cadre de son plan "Commerzbank 4.0" et dans le contexte de taux ultra-bas. Elle compte créer 2.300 postes dans des segments en croissance mais va couper le dividende pour financer les coûts de 1,1 milliard d'euros.
Delphine Cuny
Commerzbank espère que ce plan l'aidera à "améliorer durablement sa rentabilité".

La rumeur circulait depuis quelques jours, c'est confirmé ce jeudi : Commerzbank lance un vaste plan de restructuration qui entraînera la suppression de 9.600 emplois d'ici à 2020. Les objectifs stratégiques et financiers 2020 doivent encore être discutés et validés vendredi par le conseil de surveillance. Évoquant "un contexte de taux d'intérêt difficile", la deuxième banque allemande précise dans un communiqué envisager 2.300 créations de postes dans des segments en croissance : l'impact net avoisinerait donc 7.300 emplois à temps plein, sur des effectifs d'environ 51.000 personnes, soit près de 15%.

Les coûts de restructuration sont estimés autour de 1,1 milliard d'euros: pour les financer, Commerzbank a décidé de suspendre le versement d'un dividende "pour l'instant".

Du fait des taux d'intérêt ultra-bas, carrément négatifs et qui laminent ses marges, la banque avait lancé cet été un avertissement sur ses résultats : elle indique aujourd'hui tabler sur "un modeste bénéfice net sur l'ensemble de 2016", incluant des dépréciations d'actifs pour 700 millions d'euros. L'an dernier, elle avait dégagé un bénéfice net de 1,06 milliard d'euros et versé un dividende pour la première fois depuis la crise financière de 2008.

"Commerzbank 4.0", moins de trading

Cette restructuration s'inscrit dans le cadre de sa stratégie "Commerzbank 4.0", dévoilée par le Spiegel,et dans l'esprit du projet de "l'industrie 4.0" du gouvernement allemand : elle reposera sur un recentrage sur le cœur de métier et la "numérisation de 80% des process pertinents" afin de dégager des gains de productivité. La banque va fusionner plusieurs divisions (notamment la Corporate & Marchés avec celle dédiée aux PME et ETI, le fameux  "Mittelstand") et réduire ses activités de trading dans la banque d'investissement

"Cela réduira la volatilité des résultats et le risque réglementaire, et cela libérera du capital à investir dans le cœur d'activité clients".

Commerzbank espère que ce plan l'aidera à "améliorer durablement sa rentabilité". L'Etat allemand est le premier actionnaire avec un peu plus de 15%. Deutsche Bank, actuellement en pleine tourmente du fait de la menace d'une lourde amende américaine pour ses agissements dans la crise des subprimes, détient un peu moins de 5% du capital. Les banques allemandes, qui faisaient l'essentiel de leurs bénéfices, déjà plutôt faibles par rapport à la moyenne européenne, sur les marges d'intérêt, sont particulièrement frappées par la politique monétaire très accommodante de la BCE.

Delphine Cuny

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Commentaire 1
à écrit le 29/09/2016 à 17:35
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Houlà, ça commence à tanguer sérieusement chez les établissements bancaires allemands. ALors qu'ils ont casser l'europe pour survivre ben même ça ils n'y arrivent plus, bravo les templiers de l'économie !

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