Crédit conso : Cofidis s'offre la filiale hongroise de BNP Paribas

Cofidis vient d'annoncer l'acquisition de la filiale hongroise dédiée au crédit à la consommation de la banque BNP Paribas. Cette dernière avait annoncé en février restructurer son pôle spécialisé dans ce secteur, en quittant notamment certains pays, et en supprimant des postes en France.
BNP Paribas va réorganiser son pôle spécialisé dans le crédit à la consommation pour retrouver « la croissance et la profitabilité ».
BNP Paribas va réorganiser son pôle spécialisé dans le crédit à la consommation pour retrouver « la croissance et la profitabilité ». (Crédits : Regis Duvignau)

Comme prévu dans son plan de restructuration de son pôle crédit à la consommation, BNP Paribas quitte certains pays. Et c'est sa filiale hongroise dans ce secteur que le groupe vient de céder à Cofidis, filiale du Crédit Mutuel Alliance Fédérale, qui regroupe 14 des 18 fédérations du groupe mutualiste ainsi que le CIC.

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L'accord, signé le 24 mai, « porte sur la cession des actions de Magyar Cetelem Bank à la maison mère de Cofidis, qui en devient ainsi le propriétaire », précise Cofidis dans un communiqué publié ce mardi 30 mai.

Avec cette acquisition, dont le montant n'a pas été dévoilé, Crédit Mutuel Alliance Fédérale devient le premier acteur du crédit à la consommation en Hongrie, en dehors des réseaux bancaires nationaux. Le rachat effectif est attendu pour début 2024, après obtention des différentes autorisations réglementaires.

Une branche en réorganisation

BNP Paribas avait annoncé début février un plan de réorganisation de BNP Paribas Personal Finance, son pôle spécialisé dans le crédit à la consommation connu sous la marque Cetelem. Objectif affiché, retrouver « la croissance et la profitabilité ». Ce plan comprend notamment le départ de certains pays et la suppression de 921 postes en France sur les quelque 5.000 que compte cette filiale.

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Cinq syndicats de BNP Paribas Personal Finance ont déploré mi-mai une « situation très dégradée ». « Le climat social est déplorable » au sein de l'entreprise, ont affirmé de concert les représentants de la CFDT, de la CFTC, du SNB, de l'Unsa et de FO dans une déclaration réalisée en conseil d'administration et transmise à la presse. Les syndicats ont aussi questionné les choix stratégiques et « les exigences de rentabilité hors-sol » du groupe.

L'ampleur de la restructuration peut surprendre : elle touche quasiment 18% des effectifs en France. D'autant plus avec les résultats records du groupe en 2022 : BNP Paribas a enregistré un résultat net de 10,2 milliards d'euros pour un chiffre d'affaires de plus de 50 milliards, malgré le ralentissement économique et la chute des marchés. Et la première banque européenne a commencé fort l'année 2023 avec un bénéfice net de 4,4 milliards d'euros au premier trimestre. Reste que le pôle crédit à la consommation a dégagé un résultat net avant impôts de 1,1 milliard d'euros en 2022, contre 1,6 milliard en 2019 (avant la crise sanitaire).

De plus en plus de ménages contraints à emprunter

Les résultats en berne de la branche crédit à la consommation s'expliquent par les difficultés que rencontre ce secteur. Il est frappé de plein fouet par la brusque remontée du coût du refinancement (environ 4%) qui ne peut pas être répercuté immédiatement sur les taux de crédits aux particuliers, compte tenu des taux de l'usure, sans parler de la perte de pouvoir d'achat des ménages et d'une montée des impayés. C'est également un secteur ultra concurrentiel et la venue de fintechs, comme Younited, a quelque peu bouleversé le marché et l'expérience client.

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Pour autant, le secteur a repris des couleurs en mars. Le nombre de ménages décidant de contracter des crédits à la consommation renouvelables a bondi de +9,4% sur un an. Cette dynamique s'explique par une augmentation des demandes, mais aussi par un taux d'usure moins strict sur les petits emprunts. Mais cette hausse du nombre de prêts contractés fait craindre une hausse des défauts de remboursements.

(Avec AFP)

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