En Italie, la banque Unicredit à la recherche d'un nouveau patron

La démission de Federico Ghizzoni, qui dirige UniCredit depuis 2010, était largement attendue compte tenu du mécontentement croissant de certains actionnaires face à la baisse du cours de l'action UniCredit, ainsi qu'au déficit de fonds propres et à la faible rentabilité de la première banque italienne par les crédits.
Federico Ghizzoni a accepté de rester jusqu'à ce qu'un successeur lui ait été trouvé et de lui apporter son soutien pendant la période de transition.

La banque italienne Unicredit, une des plus importantes du pays, a annoncé mardi soir la démission de son directeur général, Federico Ghizzoni. Le conseil d'administration de la banque, réuni mardi, et le principal intéressé "ont constaté que les conditions étaient mûres pour un changement à la tête du groupe", a indiqué Unicredit dans un communiqué.

Une démission attendue

Selon une source proche du dossier, la première banque italienne par les actifs s'est donnée pour objectif de nommer un nouvel administrateur délégué lors du prochain conseil d'administration prévu le 9 juin. Federico Ghizzoni était en poste à la tête d'Unicredit depuis 2010. Le conseil d'administration a salué dans son communiqué la "très haute qualité" de son travail et précisé qu'il resterait en fonction jusqu'à la désignation de son successeur.

Sa démission était largement attendue compte tenu du mécontentement croissant de certains actionnaires face à la baisse du cours de l'action UniCredit, ainsi qu'au déficit de fonds propres et à la faible rentabilité de la banque. UniCredit, première banque d'Italie en matière d'actifs, a gagné près de 5% mardi à la Bourse de Milan, avant l'annonce.

Spéculations sur le nom du remplaçant

Depuis six mois, le titre de la banque a perdu 46%, tandis que l'indice des banques italiennes, le FTSE Italia All-Share banks, a cédé 38% sur fond d'inquiétudes concernant les créances douteuses, l'éclatement du secteur et les problèmes de capitalisation. Le ratio de fonds propres durs d'Unicredit, dit "CET1 fully loaded", indice très suivi car il mesure la capacité d'une banque à faire face à une crise, s'élevait fin mars à 10,85%, en petit recul par rapport à fin décembre (10,94%). A titre de comparaison, Intesa Sanpaolo, la deuxième banque italienne en matière d'actifs, avait un ratio de 13,1%.

Parmi les noms qui circulent pour remplacer Federico Ghizzoni figurent ceux de Marco Morelli (responsable pour l'Italie de Bank of America-Merrill Lynch), Flavio Valeri (responsable de la Deutsche Bank en Italie), Alberto Nagel (patron de Mediobanca) ou encore Jean-Pierre Mustier (ex-directeur de la banque d'investissement d'Unicredit). Le conseil d'administration choisira aussi le nouvel administrateur en fonction de sa volonté ou non d'envisager une fusion avec une autre banque.  Andrea Orcel, patron de la banque d'investissement d'UBS est ainsi vu comme un candidat qui pourrait mener à bien une opération de rapprochement.

Sans une telle fusion, Unicredit pourrait être contré de réaliser une augmentation de capital à hauteur de huit milliards d'euros, tout en réduisant son large réseau à l'international, ont confié des sources à Reuters.

(avec AFP et Reuters)

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