BNP Paribas dopé par les marchés

Le premier groupe bancaire français a dépassé les attentes grâce aux activités sur les marchés actions et de dérivés. La banque de détail continue de souffrir des taux bas mais la tendance s'améliore.
Delphine Cuny

Si les taux d'intérêt toujours bas continuent de peser sur l'activité de banque de détail, BNP Paribas se rattrape dans les activités de marchés. Le premier groupe bancaire français, qui a ouvert le bal de la publication des résultats semestriels du secteur dans l'Hexagone, a dépassé les attentes avec des performances solides. Le bénéfice net du deuxième trimestre, à 2,39 milliards d'euros, s'affiche en repli de 6,4% du fait d'éléments exceptionnels tels que la plus-value de cession sur les titres Visa l'an dernier, mais en hausse de 17,2% en gommant ces éléments non-récurrents.

BNP Paribas se félicite d'une « bonne dynamique commerciale » qui lui a permis d'augmenter de 2,5% le produit net bancaire (l'équivalent du chiffre d'affaires des banques) de ses divisions opérationnelles.

La banque de détail sur les marchés « domestiques » (France, Belgique, Luxembourg, Italie) limite la baisse de ses recettes à 0,3% au deuxième trimestre à 3,9 milliards d'euros. Thierry Laborde, le directeur du pôle, s'est montré cependant plus optimiste :

« Nous avions une guidance [prévision, ndlr] à -3% en France, nous voyons plutôt -1% aujourd'hui. Le retournement en France se produira dans quelques trimestres, cela dépendra de l'évolution de la courbe des taux » a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse.

Parts de marché gagnées

Malgré un contexte peu porteur sur les marchés de taux, de devises et de matières premières, comme on a pu le voir dans les résultats des banques américaines pénalisés par la baisse du trading obligataire, BNP Paribas a fait mieux que prévu dans la banque d'investissement et de financement (Corporate and Institutional Banking, CIB, services financiers aux entreprises et aux investisseurs), dont les revenus ont progressé de 4,6% à 3,2 milliards d'euros. Pourtant, l'activité "Global Markets" a reculé de 2,3%, du fait de la chute du segment Fixed Income (taux, devises, matières premières) par rapport à un deuxième trimestre 2016 très dynamique. Mais BNP s'est rattrapé sur les marchés d'actions et les dérivés ainsi que les services aux hedge funds et fonds de pension.

"Nous avons gagné des parts de marché car il n'y a pas d'autre groupe européen comparable par sa richesse de métiers qui nourrit l'activité de CIB. Et pour la première fois de notre histoire, Exane BNP Paribas est arrivé numéro un du classement Extel sur la recherche actions paneuropéennes, le courtage et la vente d'actions en Europe, d'habitude dominé par des banques anglo-saxonnes" s'est réjoui Yann Gérardin, le responsable du pôle CIB.

BNP Paribas profite du recul de plusieurs grandes banques européennes, Barclays, Credit Suisse, Deutsche Bank (qui peine à retrouver la croissance) et UBS, qui ont réduit la voilure et cédé du terrain dans les activités de marchés. Le contexte du Brexit lui permettrait aussi de gagner des contrats en "corporate banking" et dans les activités de transaction (financement du commerce international, gestion de trésorerie). La banque de la rue d'Antin espère ainsi s'imposer comme le partenaire financier européen des grandes entreprises internationales du Vieux continent, mais aussi britanniques quand les banques du pays se recentrent sur leur marché national (à l'exception de HSC).

A la Bourse de Paris, l'action BNP Paribas cédait un peu de terrain en matinée, dans un marché largement orienté à la baisse, avant de basculer dans le vert en milieu de journée (+0,4%).

Delphine Cuny

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