Dark pools : Barclays et Crédit Suisse acceptent de payer 154 millions de dollars

Les autorités américaines ont lancé plusieurs enquêtes sur la transparence de ces marchés anonymes et sur les avantages accordés par les banques à certains traders. Mais la pénalité infligée à Barclays et Crédit Suisse constitue une première.
Ces amendes record "qui impliquent deux des plus importantes plateformes de courtage alternatif du marché montrent que les établissements paient le prix fort lorsqu'ils trompent leurs clients", observe le gendarme de la Bourse américain.

Il s'agit des "pénalités les plus fortes" jamais infligées dans des enquêtes concernant les opérations de courtage alternatif ("dark pool"), selon le gendarme de la Bourse américaine, la SEC. Le Credit Suisse et la banque Barclays Capital vont payer des amendes cumulées de 154,3 millions de dollars (142 millions d'euros) pour solder des accusations de malversations sur ces plateformes internes, a annoncé dimanche 31 janvier l'autorité américaine dans un communiqué. 84,3 millions de dollars seront notamment déboursés par Credit Suisse Securities (USA), et 70 millions par la filiale américaine de la banque britannique Barclays Capital Inc.

"Ces affaires sont parmi les plus récentes d'une série d'actions répressives concernant les dark pools et autres systèmes de courtages alternatifs", souligne Mary Jo White, présidente de la SEC, dans le communiqué. "La SEC continuera de faire la lumière" sur ces plateformes de courtage opaques "afin de mieux protéger les investisseurs", poursuit-elle.

Des milliards de dollars par jour

Les "dark pools" sont des marchés anonymes où s'échangent des milliards de dollars par jour en transactions de gré à gré. Le prix et les identités du vendeur et de l'acheteur ne sont connus qu'une fois l'opération conclue. "Les dark pools ont un rôle important sur la place des échanges boursiers aujourd'hui", reconnaît le directeur de l'exécution de la loi de la SEC, Andrew Ceresney, et "les firmes qui font fonctionner ces plateformes doivent s'assurer qu'elles ne font pas de déclarations erronées à leurs clients à propos de ces opérations".

Il observe que ces amendes record "qui impliquent deux des plus importantes plateformes de courtage alternatif du marché montrent que les établissements paient le prix fort lorsqu'ils trompent leurs clients".

L'échange instantané d'actions en cause

Les régulateurs américains ont lancé plusieurs enquêtes sur la transparence et les avantages éventuels que ces plateformes accordent aux traders de haute fréquence, participants utilisant des systèmes automatisés pour échanger des actions instantanément alors que d'autres intervenants n'y ont pas accès. En janvier, UBS a été condamnée à une amende de 14,4 millions de dollars pour les avoir privilégiés.

La SEC et le ministère de la Justice de New York accusaient aussi Credit Suisse d'avoir favorisé certains traders au détriment d'autres participants, de ne pas avoir divulgué le prix des actions échangées et de ne pas avoir révélé les règles de fonctionnement de sa plateforme d'échanges. Credit Suisse a accepté de payer une amende de 30 millions de dollars à la SEC, 30 autres millions aux services du procureur général de New York ainsi que 24,3 millions d'autres droits à la SEC.

Barclays paiera 35 millions de dollars à la SEC et 35 millions aux services du procureur général de New York, soit un total de 70 millions.

(Avec AFP)

  >> Pour aller plus loin:

Les Bourses "de l'ombre" prospèrent en Europe (par Christine Lejoux, 21.10.2013)

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Commentaire 1
à écrit le 01/02/2016 à 12:06
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Gros délits, petites peines mais bon regardons le verre au dixième plein c'est déjà ça...

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