Le régime minceur vire au régime sec. Deutsche Bank envisagerait de supprimer jusqu'à 10.000 emplois, l'équivalent de 10% de ses effectifs dans le monde, dans le cadre d'un vaste plan de restructuration qui s'étendra jusqu'en 2019, selon le Wall Street Journal. Le nouveau directeur général du géant bancaire allemand en difficulté, Christian Sewing, nommé le mois dernier, avait prévenu qu'il allait prendre "des décisions difficiles", en particulier dans le trading, obligataire et d'actions. Il devrait réserver ces annonces ce jeudi aux actionnaires réunis en assemblée générale à Francfort, où il fera sans doute face à leur mécontentement : le cours de Bourse de la première banque allemande a chuté de 31% depuis janvier.
Ces coupes dans les effectifs, qui se comparent à un objectif de 9.000 d'ici à 2020 fixé par son prédécesseur John Cryan, remercié après trois années de perte opérationnelle, devraient concerner l'ensemble des activités (banque de détail, y compris Postbank, banque d'investissement, gestion d'actifs) et des régions du monde. Deutsche Bank, qui employait 97.000 personnes à fin mars, dont plus de 42.000 en Allemagne, travaille à la "réduction drastique" de sa présence sur les marchés d'actions aux Etats-Unis et a commencé à diminuer son activité en Europe centrale, au Moyen-Orient et en Afrique, selon l'agence Bloomberg.
Recentrage en Europe, fortes coupes aux Etats-Unis
De premières décisions ont été prises, plus de 300 banquiers d'affaires auraient déjà été licenciés aux Etats-Unis le mois dernier. Plusieurs exécutifs sont partis, à l'image du Français Thomas Piquemal, qui dirigeait les fusions et acquisitions (ex-directeur financier d'EDF), parti chez Fimalac. Aux Etats-Unis, les coupes pourraient atteindre un millier de postes, selon Reuters.
Deutsche Bank avait annoncé fin avril un recentrage sur la clientèle en Europe, où elle est "est profondément enracinée", ainsi que des "ajustements stratégiques" et des "mesures de réduction de coûts additionnelles" dans la branche Corporate & Investment Bank (CIB), renonçant à son ambition portée pendant trois décennies, d'être un des géants de Wall Street.
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