Deux banques britanniques sanctionnées à Singapour, un ex-Goldman Sachs interdit d'exercice

Après les fortes amendes infligées à deux nouvelles banques, les sanctions touchent également un ancien banquier de Goldman Sachs, Tim Leissner, ainsi qu'un ex-DG de la banque suisse BSI. L'énorme scandale polico-financier qui secoue la Malaisie et dans lequel aurait trempé le Premier ministre, est loin d'être fini.
Manifestation le 19 novembre 2016 à Kuala Lumpur (Malaisie) du parti Bersih pro-démocratie appelant à la destitution du Premier ministre qui serait impliqué dans le scandale politico-financier lié au siphonnage du fonds public 1MDB.

Deux banques britanniques ont été condamnées vendredi à des amendes par l'Autorité monétaire de Singapour, pour blanchiment d'argent dans le cadre de l'énorme scandale politico-financier 1MDB en Malaisie, quelques mois après des sanctions semblables infligées à des banques suisses.

Standard Chartered Bank devra payer une amende de 5,2 millions de dollars de Singapour (3,4 millions d'euros) et la Coutts Bank 2,4 millions de dollars de Singapour (1,6 million d'euros) pour infraction à la législation sur la lutte contre le blanchiment d'argent, a indiqué l'Autorité monétaire de Singapour (MAS) dans un communiqué.

     >Lire : Le scandale 1MDB expliqué en 3 minutes (in LeTemps.ch)

Un contrôle effectué chez Standard Chartered Bank a révélé des "défaillances significatives" dans les mesures de vigilance nécessaires, a précisé la MAS. La Coutts Bank, dont les activités en Asie ont été rachetées en 2015 par l'Union Bancaire Privée (UBP) suisse, a été sanctionnée pour un manque de vigilance à l'égard de clients qualifiés de "personnes politiquement exposées", une expression utilisée pour les personnes en relations étroites avec des gouvernements.

Deux banques suisses sanctionnées en juillet

La MAS va par ailleurs interdire à l'ancien banquier de Goldman Sachs, Tim Leissner, de travailler dans la sphère financière à Singapour pendant 10 ans, citant de fausses déclarations dans le cadre de comptes bancaires liés à 1MBD. Ces sanctions interviennent après la condamnation d'un ancien directeur général de la banque suisse BSI en novembre à Singapour à quatre mois et demi de prison.

En juillet, les banques suisses UBS et Falcon Bank avaient elle aussi été sanctionnées financièrement à Singapour pour des manquements dans la lutte contre le blanchiment d'argent, dans l'affaire 1MDB.

La vindicte du Premier ministre contre les lanceurs d'alerte

Ce scandale politico-financier de détournements de fonds, qui a éclaté il y a plus d'un an, a fini par atteindre le Premier ministre malaisien, Najib Razak, après des révélations du Wall Street Journal selon lesquelles il aurait perçu 1 milliard de dollars (900 millions d'euros) de financements liés au fonds souverain 1MDB. Un fonds qu'il a créé à son arrivée au pouvoir en 2009 et qui est endetté aujourd'hui à hauteur de 10 milliards d'euros. Najib Razak et 1MDB ont toujours nié avoir commis tout acte répréhensible.

Ce qui n'empêche pas le chef du gouvernement de chercher à faire taire ceux qui ont dévoilé l'affaire. Le 8 avril 2016, Channel News Asia rapporte l'arrestation de Rafizi Rali, vice-président du Parti de la Justice populaire (Parti Keadilan Rakyat, PKR), après qu'il ait révélé les difficultés rencontrées par un fonds de pension en raison de l'endettement de la société publique 1Malaysia Development Berhad (1MDB) à hauteur de 10 milliards d'euros. L'opposant, qui encourt une peine d'une année de prison et la perte de son siège au Parlement, est victime de la chasse aux sorcières que le Premier ministre Najib Razak, mène contre les lanceurs d'alerte.

(Avec AFP)

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