En fuite, le fondateur de la cryptomonnaie Terra a été arrêté et inculpé aux Etats-Unis

Le fondateur en fuite de la cryptomonnaie Terra, Do Kwon, a été arrêté au Montenegro. Il a été interpellé à l'aéroport de la capitale Podgorica, en possession de « documents falsifiés » et a été inculpé aux Etats-Unis. La Corée du Sud va demander son extradition. De nombreux investisseurs ont perdu toutes leurs économies quand les cryptomonnaies Terra et Luna se sont effondrées
Après des séries de krachs, de controverses et la faillite de FTX, l'une des plateformes d'échange de cryptos les plus importantes, les cryptomonnaies sont de plus en plus surveillées.
Après des séries de krachs, de controverses et la faillite de FTX, l'une des plateformes d'échange de cryptos les plus importantes, les cryptomonnaies sont de plus en plus surveillées. (Crédits : Reuters)

[Article publié le vendredi 24 mars à 07h59 et mis à jour à 11h51] Quelques heures après son interpellation au Montenegro jeudi, Do Kwon, le fondateur Sud-coréen de la cryptomonnaie Terra a été inculpé pour fraude par la justice américaine. Il a été arrêté en compagnie de son directeur financier, Hon Chang Joon, selon le ministre de l'Intérieur du pays des Balkans. Ils cherchaient à embarquer pour Dubaï en utilisant de faux passeports belge et costaricien.

« Une plainte a été déposée contre les deux personnes pour le délit de falsification de documents », a précisé la police ce vendredi. Le Monténégro va entendre une demande d'extradition, a fait savoir le tribunal. « Kwon va être présenté vendredi devant la Haute Cour de Podgorica où va être entendue la demande d'extradition », a indiqué un fonctionnaire de la Cour.

Un jury fédéral de New York a retenu pas moins de huit chefs d'inculpation contre l'homme de 31 ans, accusé de divers types de fraude, dont fraude en ligne, en bande organisée, en lien avec le crash de son cryptoactif, entraînant une perte de près de 40 milliards de dollars pour les investisseurs. Le gendarme boursier américain, la SEC, avait de son côté déjà engagé des poursuites mi-février contre Do Kwon pour avoir « orchestré une fraude de plusieurs milliards de dollars en actifs crypto ».

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Des investisseurs « volontairement trompés »

Selon l'acte d'accusation, il a « volontairement trompé les investisseurs sur de nombreux aspects de la blockchain Terra, parmi lesquels la technologie utilisée et l'ampleur de son adoption par les utilisateurs »

Terraform Labs proposait une cryptomonnaie dite stable, ou « stablecoin », le Terra dont la chute a ébranlé le marché mondial des cryptomonnaies, première des nombreuses secousses qui ont touché ce secteur depuis un an. En principe, le cours d'un stablecoin est adossé à celui d'une devise traditionnelle ou à des actifs tangibles, ce qui garantit aux investisseurs plus de stabilité dans l'univers très volatil des cryptomonnaies. Cependant, la stabilité de certaines de ces cryptomonnaies n'est pas assurée par des réserves en devises, mais par un algorithme qui réalise des arbitrages en fonction de l'offre et de la demande d'une autre cryptomonnaie. C'était le cas du Terra, qui était adossé au cryptoactif développé par la Luna Foundation Guard.

Pour la SEC, Terraform et Dp Kwon « ont à maintes reprises dupé les investisseurs » en affirmant qu'une populaire application coréenne de paiement avait utilisé la technologie derrière le Terra pour régler des transactions qui augmenteraient la valeur du Luna. Le système de Terraform Labs « constituait simplement une fraude gonflée par un pseudo « stablecoin » algorithmique, dont le prix était contrôlé par les accusés, et pas par un quelconque code informatique », a affirmé un haut responsable de la SEC, Gurbir Grewal.

En avril 2022, la valeur du Terra avait atteint son plus haut niveau. Selon CoinMarketCap, il était alors le quatrième stablecoin le plus important et la dixième principale cryptomonnaie en termes de valeur marchande. Un mois plus tard, le Terra avait perdu plus de la moitié de sa valeur en à peine 24 heures, semant un vent de panique. Très vite, le stablecoin et son jeton jumeau Luna sont tombés à zéro, frappant les économies de nombreux petits investisseurs.

Recherché en Corée du Sud

Les autorités sud-coréennes ont aussi ouvert plusieurs enquêtes criminelles autour de cette affaire et demandé l'extradition Do Kwon à la suite de son arrestation. En Corée du Sud, il est recherché pour des violations des règles des marchés financiers. Il est suspecté d'avoir fui le pays pour Singapour au moment du krach de mai 2022. En septembre, des procureurs sud-coréens avaient demandé à Interpol d'émettre une notice rouge à son encontre dans les 195 pays membres de l'organisation et ont annulé son passeport.

Après des séries de krachs, de controverses et la faillite de FTX, l'une des plateformes d'échange de cryptos les plus importantes, les cryptomonnaies sont de plus en plus surveillées.

Circle, émetteur du stablecoin USDC, veut faire de la France « un pôle clef dans ses activités »

L'émetteur de la cryptomonnaie USDC, Circle, a annoncé début mars être en cours d'enregistrement en France auprès de l'Autorité des marchés financiers (AMF). Il affiche la volonté de faire de l'Hexagone un pôle clef dans ses activités.

Circle est l'émetteur de l'USD Coin ou USDC, un « stablecoin », c'est-à-dire une devise numérique indexée sur une monnaie créée par une banque centrale, en l'occurrence le dollar américain. Il s'agit de la deuxième monnaie numérique dite « stable » par le volume en circulation (environ 40 milliards de dollars), derrière le Tether, et la quatrième cryptomonnaie au monde, selon le même critère.

Le gouvernement français a salué cette décision, qui valide « les ambitions de la France de devenir un hub pour les technologies du Web3 », commentait alors le ministre délégué au Numérique Jean-Noël Barrot, cité dans un communiqué.

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 28/03/2023 à 1:20
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Après avoir renfloué SVB les institutions financières américaines vont peut être récupérer quelques miettes de la fraude fiscale cryptographique massive (cf. taxation des plus-values) organisée par les millionnaires de la silicon valley aux dépôts...

à écrit le 24/03/2023 à 13:56
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Un tech qui se prend pour un banquier puis qui se "kervielise" et qui n'est même pas capable de s'exiler dans un pays qui n'a pas d'accord d'extradition avec les US... pas super malin

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