Eric Lombard nommé à la tête de la Caisse des Dépôts

L'Elysée a choisi l'ex-patron de l'assureur Generali France comme directeur général de la Caisse des dépôts et consignations. Sa nomination doit être confirmée par le Parlement. Sa mission : redéfinir les missions de l'institution publique bicentenaire, actuellement en charge de la gestion du Livret A, du financement du logement social et actionnaire de plusieurs entreprises dont la CNP et Icade.
Delphine Cuny
Agé de 59 ans, Eric Lombard n'a pas fait l'ENA mais HEC. Il a été conseiller au cabinet de Michel Sapin en 1991-1993 et a travaillé chez BNP Paribas puis Generali.

Comme La Tribune l'écrivait il y a un mois, l'Elysée a choisi Eric Lombard, l'ex-Pdg de la filiale française de l'assureur italien Generali, pour remplacer Pierre-René Lemas à la tête de la Caisse des dépôts. L'Elysée l'a annoncé ce jeudi dans un très court communiqué.

"En accord avec le Premier ministre Edouard Philippe, Emmanuel Macron, président de la République, envisage de nommer Eric Lombard en qualité de directeur général de la Caisse des dépôts et consignations, sur proposition du ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire."

La présidence de la République ajoute que, conformément à la procédure:

"Le Président de l'Assemblée nationale et le Président du Sénat sont saisis de ce projet de nomination, afin que la commission compétente de chacune des assemblées se prononce dans les conditions prévues par le cinquième alinéa de l'article 13 de la Constitution."

Emmanuel Macron avait décidé fin août de ne pas maintenir Pierre-René Lemas, l'ex-secrétaire général à l'Elysée de François Hollande qu'il avait côtoyé au Château, qui avait atteint en août l'âge de la retraite préfectorale mais souhaitait aller au bout de son mandat jusqu'en 2019. Il lui avait été demandé d'assurer l'intérim le temps de trouver un successeur. L'Elysée a longtemps cherché une femme et essuyé plusieurs refus.

Redéfinir les missions de la Caisse

C'est finalement un financier, qui n'a pas fait l'ENA mais HEC, qui prendra la tête de l'institution publique bicentenaire. Agé de 59 ans, Eric Lombard fut conseiller de Michel Sapin au ministère de la Justice puis de l'Economie de 1991 à 1993, avant de rejoindre le groupe Paribas (avant la fusion avec BNP), puis le pôle assurances de la banque. En 2013, il partit pour Generali. Il est membre du groupe des Gracques, le think-tank de gauche réformiste présidé par Bernard Spitz, le patron de la fédération des assureurs.

"Reconnu pour son expérience, notamment en termes de transformation, comme il l'a prouvé en redressant Generali France [...] son profil correspond à la volonté du président qu'une réflexion puisse être menée en profondeur sur les missions de la Caisse des dépôts", a fait valoir l'entourage de la présidence.

La feuille de route d'Eric Lombard sera en effet de redéfinir les rôles de la Caisse et des autres bras armés financiers de l'Etat que sont sa filiale Bpifrance et l'Agence des participations (APE): actuellement; la CDC est "un groupe public au service de l'intérêt général et du développement économique du pays" notamment le financement du logement social, le développement des entreprises, la transition écologique et énergétique. Elle est chargée de la gestion du Livret A et est actionnaire de référence de plusieurs entreprises dont CNP Assurances et la foncière Icade.

Saisine de la Haute autorité pour la transparence

La Haute autorité pour la transparence de la vie publique a été saisie et a conclu à l'absence de conflit d'intérêt dans le choix d'Eric Lombard, selon l'Elysée.

En revanche, le président de la commission de surveillance de la Caisse des Dépôts, le député La République en marche (LREM) Gilles Le Gendre a saisi la Haute autorité "afin de s'assurer de l'absence d'incompatibilité entre sa fonction et celle du futur directeur général éventuel.", indique la Caisse des Dépôts dans un communiqué.

"Entre octobre 2013 et mai 2017, Eric Lombard était Directeur général puis Président-directeur général de Generali France, société dont Gilles Le Gendre a été le conseil entre mai 2007 et juin 2017", rappelle la Caisse. "Dans l'hypothèse où l'incompatibilité serait déclarée, Gilles Le Gendre démissionnerait de ses fonctions et un nouveau président de la commission de surveillance serait élu. Dans le cas contraire, Gilles Le Gendre et Eric Lombard œuvreraient ensemble à la réussite des missions d'intérêt général de la Caisse des Dépôts, chacun dans le respect de ses attributions définies par la loi."

Autre annonce qui sera scrutée de près : la nomination d'un numéro deux, qui pourrait revenir à un proche du président de la République.

Delphine Cuny

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 2
à écrit le 17/11/2017 à 13:11
Signaler
D'une manière très démocratique sa nomination, comme d'habitude dans notre république bananière.

à écrit le 16/11/2017 à 21:18
Signaler
C'est connu, le lombard a toujours été d'un point de vue historique expert en matière de finances..😁 ...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.