Fintech : N26 lève 170 millions de plus pour tenter de s’imposer aux Etats-Unis

Ces fonds viennent compléter son tour de table de 300 millions de dollars réalisé en janvier dernier. Ils serviront notamment à financer son expansion aux Etats-Unis, mais aussi au Brésil. Depuis sa création en 2013, la banque mobile allemande, qui revendique 3,5 millions de clients en Europe, a levé 683 millions de dollars, notamment pour financer ses coûts d'acquisition colossaux. Elle est aujourd'hui valorisée 3,5 milliards de dollars.
Juliette Raynal
(Crédits : N26)

Encore de l'argent frais pour N26. Après avoir finalisé une levée de fonds de 300 millions de dollars en janvier dernier, la néobanque allemande annonce, ce jeudi 18 juillet, avoir obtenu 170 millions de dollars supplémentaires.

"N26 annonce l'extension de sa Série D de 170 millions de dollars pour la porter à 470 millions de dollars. Cette extension permet à N26 d'être valorisée 3,5 milliards de dollars devenant ainsi l'une des startups allemandes les mieux valorisées. La banque mobile se classe également parmi les startups les mieux valorisées en Europe et parmi le top 10 des fintechs dans le monde", se targue la néobanque dans un communiqué.

En janvier dernier, lors de l'officialisation de son augmentation de capital, la Fintech berlinoise avait été valorisée 2,7 milliards de dollars et avait ainsi décroché haut la main le statut de licorne, qui désigne les entreprises non cotées en Bourse valorisées plus d'un milliard de dollars.

Rallonge de Tencent et Allianz

Aucun nouvel actionnaire ne prend part à cette opération complémentaire, réalisée auprès de l'ensemble des investisseurs du dernier tour de table, à savoir : Insight Venture Partners, une société américaine de capital-risque et de private equity, le fonds souverain singapourien GIC, le géant chinois Tencent, éditeur de la très populaire application WeChat, ou encore l'assureur allemand Allianz, à travers son bras de corporate venture Allianz X, Valar Ventures, le fonds de Peter Thiel, Earlybird Venture Capital et Greyhound Capital.

"Encore une fois, les investisseurs nous font confiance. Cela va nous permettre d'accélérer notre développement à l'international. La hausse de notre valorisation démontre le chemin fait depuis le début de l'année", commente Maximilien Tayenthal, cofondateur de N26, cité dans le communiqué.

Les challenges américain et brésilien

Depuis sa création en 2013, N26 a levé un total de 683 millions de dollars. Un montant colossal qui illustre les moyens faramineux dont nécessitent ces nouveaux acteurs du monde bancaire pour séduire des nouveaux clients et remporter la course aux volumes, indispensable à la pérennité de leur modèle économique qui repose aujourd'hui sur le prélèvement de commissions interbancaires.

La Fintech allemande revendique désormais plus de 3,5 millions de clients dans 24 marchés européens, dont 900.000 en France. Elle a annoncé, le 11 juillet dernier, son lancement officiel aux Etats-Unis, un marché ardu. La réglementation y est fragmentée, N26 est loin de bénéficier de la même notoriété que celle acquise sur le Vieux Continent et elle devra faire face à de sérieux compétiteurs, dont la marque à la pomme, qui prévoit de lancer cet été son Apple Card, ou encore des nouveaux acteurs comme Chime, qui a triplé le nombre de ses utilisateurs en un an, à 3 millions. N26, devra également se démarquer des britanniques Revolut et Monzo qui partagent les mêmes ambitions outre-Atlantique. Le challenge n'est pas mince. Il y a quelques semaines, JP Morgan Chase a annoncé sur son site la fermeture en août prochain de Finn by Chase, sa banque mobile dédiée aux Millennials.

N26 prévoit également de se lancer au Brésil, où elle devra affronter la banque mobile Nubank. Créée en 2013, cette dernière compte désormais 8,5 millions d'utilisateurs et est valorisée plus de 4 milliards de dollars.

Dépassée par son hyper croissance ?

Les fonds levés seront également utilisés pour le développement de nouvelles fonctionnalités. "N26 a récemment amélioré son offre premium avec N26 You et lancera bientôt les comptes partagés", indique la banque mobile, qui entend aussi poursuivre le développement de ses équipes. "Au cours des 12 derniers mois, N26 a triplé ses effectifs pour dépasser les 1.300 collaborateurs, répartis entre Berlin, Barcelone, New York, Vienne et Sao Paulo", précise-t-elle.

N26 est souvent accusée d'être dépassée par la rapidité de sa croissance. En mai dernier, le régulateur allemand (la BaFin) a exigé de la banque mobile qu'elle prenne des dispositions, tant sur le recrutement de personnel que sur l'équipement technique, pour s'assurer que les comptes qu'elle héberge soient en règle sur les questions de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. La fintech dit aujourd'hui vouloir "dépasser les 50 millions de clients d'ici quelques années sur l'ensemble des marchés". En janvier, elle communiquait encore sur un objectif de "100 millions de clients à travers le monde dans les années à venir".

Juliette Raynal

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