HSBC va investir 15 milliards pour bâtir « la banque du futur »

La première banque européenne va accentuer son pivot sur les marchés d'Asie, en forte croissance, et renforcer ses capacités technologiques dans son nouveau plan stratégique à horizon 2020. Le numérique doit lui permettre de servir plus efficacement et rapidement ses clients.
Delphine Cuny
Après une période de restructuration, il est temps pour HSBC de se remettre en mode croissance, a fait valoir le nouveau directeur général, John Flint.
"Après une période de restructuration, il est temps pour HSBC de se remettre en mode croissance", a fait valoir le nouveau directeur général, John Flint. (Crédits : HSBC)

Le nouveau directeur général de HSBC, John Flint, veut tourner la page des restructurations. Quatre mois après son arrivée aux commandes, il a présenté ce lundi son plan stratégique à horizon 2020 qui prévoit notamment entre 15 et 17 milliards de dollars (12,7 à 14,4 milliards d'euros) d'investissement "dans la croissance et la technologie".

"Après une période de restructuration, il est temps pour HSBC de se remettre en mode croissance", a-t-il déclaré lundi lors d'une réunion avec les investisseurs à Hong Kong.

La première banque européenne en termes de capitalisation boursière et d'actifs a rétréci son produit net bancaire de 20 milliards de dollars en huit ans, son périmètre de 20 pays et ses effectifs de plusieurs dizaines de milliers de postes (un total de 87.000 emplois en moins au niveau mondial selon les calculs de l'agence Bloomberg).

Son prédécesseur Stuart Gulliver avait déjà annoncé son "pivot vers l'Asie", le marché historique de l'ex-Hongkong and Shanghai Banking Corporation née en 1865, dont le siège est à Londres. HSBC, qui emploie 230.000 personnes dans une soixantaine de pays, tire déjà 75% de ses bénéfices de la région Asie. Elle espère profiter de la forte croissance du marché de la gestion de fortune et de l'assurance.

Cybersécurité, renforcement de l'anti-fraude

Pur produit HSBC, John Flint, qui fut trésorier du groupe et directeur de la gestion d'actifs et a travaillé 14 ans sur les marchés asiatiques, n'a pas détaillé l'enveloppe d'investissement, qui est augmentée de 2 à 2,5 milliards de dollars par an par rapport aux années précédentes pour atteindre 6 à 6,5 milliards par an sur la période.

Pionnière en matière d'expérimentation Blockchain, HSBC a l'ambition de "bâtir la banque du futur qui place le client au centre" (une expression déjà vue et rebattue) en investissant "dans ses capacités technologiques pour fournir un service client amélioré" : elle cite par exemple la migration vers le cloud, l'utilisation de la robotique et du machine learning (apprentissage automatique, sous domaine de l'intelligence artificielle), ou la transformation de sa plateforme de banque transactionnelle. Des investissements non chiffrés dans la cybersécurité sont également prévus, ainsi que le renforcement de la gestion des risques de criminalité financière (lutte contre le blanchiment, financement du terrorisme, etc).

La banque britannique n'a pas toujours été exemplaire dans ce domaine, elle a écopé d'une amende de près de 2 milliards de dollars aux Etats-Unis pour blanchiment d'argent fin 2012. Elle a aussi négocié en novembre avec la justice française une amende de 300 millions d'euros pour éviter un procès en blanchiment de fraude fiscale.

Lire aussi : HSBC tente d'échapper à un procès en France pour fraude fiscale

Le numérique doit aussi lui permettre de servir ses clients plus efficacement et plus rapidement : la banque se fixe comme objectif de réduire de 65 jours à 10 jours la durée totale du processus d'ouverture de compte en banque privée, et de 2 mois à un jour le délai de mise à disposition de l'argent dans le cadre d'un emprunt pour une PME. Sur le marché britannique, elle dit vouloir "capitaliser sur l'IA, l'analyse de données et l'open banking pour développer des expériences utilisateurs immersives", en citant l'exemple de son appli mobile d'agrégateur de comptes Connected Money  qui vient de sortir.

HSBC dit vouloir aussi "investir dans les compétences de demain" et attirer les talents technologiques, développer la formation en ligne et appliquer des méthodes de travail plus agiles.

On s'étonnera de l'absence d'un mot dans l'ensemble de la présentation stratégique : le Brexit. Pas un mot non plus sur le projet de son prédécesseur de transférer 1.000 emplois à Paris après la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

Delphine Cuny

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Commentaire 1
à écrit le 12/06/2018 à 14:12
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Une banque du futur bâtie avec du sable sur les principes du passé ??!

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