Groupama se mobilise pour éviter le démantèlement

L'assureur vert traverse une période houleuse. Il réalise actuellement plusieurs opérations sur ses actifs financiers pour satisfaire aux obligations réglementaires de marge de solvabilité à fin 2011.
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Depuis quelques semaines, le secteur de l'assurance assiste à la descente aux enfers d'un de ses acteurs historiques. Une descente qui se précipite d'autant plus que l'échéance de la fin d'année se rapproche. En effet, la marge de solvabilité de l'assureur s'est érodée et n'atteindrait pas le minimum requis (100 %) au 31 décembre. « Nous réalisons toutes les opérations nécessaires pour retrouver de la sérénité : des opérations sur les passifs et sur nos différentes classes d'actifs. Et nous conduisons des opérations de ? derisking ? du bilan », explique la direction de Groupama.

Mais personne ne connaît exactement le montant de fonds propres à trouver pour recouvrer une marge de solvabilité conforme aux exigences réglementaires. Seule estimation partagée par différents analystes : cela se chiffre en milliards. Les raisons du désastre sont multiples. À la turbulence des marchés financiers s'ajoutent l'exposition aux dettes des pays périphériques de la zone euro, des activités en difficulté comme l'assurance-vie ou la banque, ou encore des acquisitions au prix fort.

Écarts d'acquisition

Les difficultés de Groupama ne sont pas nouvelles : « Nous n'avons pas subitement découvert un problème particulier. En mars dernier, la perspective sur les notes de Groupama a été revue de stable à négative. En août, la solvabilité s'est détériorée et la note a été abaissée d'un cran. Et fin septembre, la note a été abaissée de deux crans du fait d'un nouvel amoindrissement de sa solvabilité », affirme Marc-Philippe Juilliard, analyste assurance chez Fitch.

Les « goodwill », ou écarts d'acquisition, font partie des raisons qui mettent l'assureur au fond du gouffre. À fin décembre 2010, ils s'établissaient à 3,1 milliards d'euros et l'assureur en faisait état dans son document de référence 2010 : « Une dépréciation de l'écart d'acquisition sur certains pays de l'Europe de l'Est a été enregistrée. De même, la dégradation de la performance opérationnelle de certaines acquisitions du groupe ou des conditions de marchés pourraient, à l'avenir, conduire à déprécier significativement les écarts d'acquisition [...]. Ces éléments peuvent impacter négativement et de façon importante le résultat net et la situation financière du groupe. »

Les moins-values latentes participent aussi largement aux difficultés de l'assureur vert. Au 27 octobre, avec un CAC 40 à 3.369 points, le groupe était porteur de 4,6 milliards d'euros de moins-values latentes selon l'intersyndicale (voir graphique). Or, le 23 novembre, l'indice boursier n'affichait plus que 2.822 points. Les placements en actions plus élevés que la moyenne du secteur (15 % de son portefeuille à fin juin) posent également problème. Et certaines lignes stratégiques pourraient être compliquées à liquider dans les conditions de marché actuelles. Plusieurs scénarios de redressement sont aujourd'hui à l'étude : la cession d'actifs (lire ci-contre), l'adossement à un autre groupe ou la recherche d'investisseur.

Jusqu'à présent, Thierry Martel, le patron du groupe, rejette toute idée d'adossement à un autre groupe. Pourtant, si l'assureur n'arrivait pas à se redresser rapidement, cet adossement pourrait lui être imposé par l'Autorité de contrôle prudentiel (ACP) ou par le ministère des Finances. Selon l'ACP, un assureur qui n'a plus le niveau requis de solvabilité peut faire l'objet de mesures de redressement sans que celles-ci soient forcément rendues publiques.

« Recapitalisation »

Par ailleurs, Groupama n'est pas à l'abri d'une nouvelle dégradation de sa note. « Nous avons maintenu une perspective négative sur l'ensemble des notes du groupe, ce qui indique qu'une nouvelle dégradation est possible. Ce qui serait susceptible d'induire une nouvelle dégradation serait par exemple, à solvabilité constante, une forte dégradation de la rentabilité ou de son positionnement concurrentiel », explique Marc-Philippe Juilliard. Du côté des syndicats, la CFDT attend les conclusions du cabinet d'experts Secafi-Alpha mandaté à la suite d'un droit d'alerte. CFE-CGC a pour sa part envoyé une lettre au ministre des Finances, demandant « au gouvernement de mettre en place le plus rapidement possible l'étude de la recapitalisation de ce groupe ». Une position à laquelle la CGT se rallie. Pour sa part, la direction a affirmé, lors d'un comité de groupe extraordinaire ce mercredi, sa volonté de ne pas prendre de « décision structurante » dans la précipitation. Un comité central d'entreprise doit avoir lieu le 8 décembre.

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Commentaires 21
à écrit le 05/06/2013 à 18:55
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SI VOUS ETES CHEZ GROUPAMA : UNE SEULE SOLUTION PARTEZ LE + RAPIDEMENT POSSIBLE / LE CLIENT EST UN C// DE PAYEUR . IL N'ON PAS COMPRIS QUE C'EST LE CLIENT QUI LES FAIT VIVRE . UN MAL BIEN FRANCAIS

à écrit le 25/11/2011 à 11:39
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quel gachis , un groupe qui avait de grande ambitions ....

à écrit le 25/11/2011 à 9:36
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On peut voir depuis quelque temps les difficultés de Groupama lorsqu'un client subit un sinistre. J'en fait partie et je change d'assurance.

à écrit le 24/11/2011 à 16:38
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Groupama et d'autres financiers ont lancé il y a un an Novescia. le groupe a déjà racheté près de 80 laboratoires de biologie médicale et il vise 10% du marché français d'ici à 2011. Source info: http://www.lefigaro.fr/societes/2010/05/06/04015-20100...

le 25/11/2011 à 0:34
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En plus c'est vrai !

à écrit le 24/11/2011 à 14:45
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GROUPAMA!!! s'est lui qui a racheté à prix d'or tous les laboratoires de biologie médicale; NOVESCIA!!! un groupe qui a fait le fanfaron en 2008!! ha ha!!

le 24/11/2011 à 14:59
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et vous, ne fanfaronnez pas avec toutes vos fautes d'orthographe!! honteux!

le 24/11/2011 à 16:20
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normal les fautes!!! je suis bac+6...et seul l'anglais compte dans le business...RAF de la france

le 24/11/2011 à 16:23
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@dudulle seriez-vous un des biologistes français qui s'est fait roulé par GROUPAMA!!!! seuls les prétentieux de biologistes français font encore ce genre de remarque sur l'orthographe!!! vive l'anglais!!! assumez point barre

le 24/11/2011 à 16:25
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he dudulle...n'exagérez pas!! vu n'a fait qu'une faute.... pendant que la france brule.....pas très important les fautes.....

à écrit le 24/11/2011 à 14:34
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Groupama remboursait les sinistres sans problèmes il y a quelques années. Aujourd'hui il faut batailler pour la moindre bricole (léger dégât des eaux par ex.)

à écrit le 24/11/2011 à 14:12
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Pourquoi le conseil de groupama n'a t il pas reagit plus tot .Sa responsabilite est total Faire perdre plus de3 milliards au societaire et aucune reaction politique c'est decevant

à écrit le 24/11/2011 à 13:54
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LA CERISE ELLE S'EST FAIS DETROUSSER PAR LES GRECS, alors un petit conseil CERISE TOUJOURS SE MEFIER DES GRECS.

le 24/11/2011 à 15:28
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...Cerise, elle est tombee du gateau. !

le 29/11/2011 à 14:16
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Non c'est la Cerise sur le Gateau.

à écrit le 24/11/2011 à 10:21
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Historiquement, groupama a commis une erreur d appr?ation en rachetant le gan. Ce groupe ?it plomb?e dettes ; il a particip? la situation ?nomique du moment.

le 24/11/2011 à 16:18
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désolé de vous contredire , mais les problèmes du gan sont la concéquences de l'incompétence de groupama et des hommes placés dans les instances dirigeantes de cette vraie compagnie d'assurances .

le 24/11/2011 à 17:01
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Vous avez tous les deux faux. L'assurance en France, tant avec le Gan qu'avec Groupama, est réputée bien gérée. C'est son développement international et les placements boursiers du Groupe (rien ne l'obligeait, en tant qu'assureur, à investir son capi...

le 24/11/2011 à 17:02
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Vous avez tous les deux faux. L'assurance en France, tant avec le Gan qu'avec Groupama, est réputée bien gérée. C'est son développement international et les placements boursiers du Groupe (rien ne l'obligeait, en tant qu'assureur, à investir son capi...

le 25/11/2011 à 0:13
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Les cut?ux se sont fait roul?dans la farine...

le 30/11/2011 à 17:27
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En tant qu'assureur nous savons tous que GAN et GROUPAMA ont toujours pratiqué des politiques commerciales en sous-tarifant des branches exposées à une forte sinistralité ( ex. transport de marchandises ) , collectivités locales .Le pire c'est que la...

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