Epargne : les Français vont privilégier la sécurité

En 2011, les Français ont tourné le dos aux OPCVM et à l'assurance-vie, préférant le livret A, les « super-livrets » ou la pierre. Une tendance qui devrait se poursuivre en 2012.
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Baisse du pouvoir d'achat, perte de confiance dans les placements financiers, attentisme... Autant de raisons qui risquent de pousser encore les épargnants à préférer l'épargne bancaire à l'assurance vie et aux OPCVM (Sicav ou FCP éligibles par exemple à un plan d'épargne en actions ou à un compte titres) en 2012.

Le phénomène de décollecte (retraits supérieurs aux versements) que l'assurance vie a connu en 2011 (en septembre, octobre et novembre), pourrait perdurer sur les premiers mois de l'année. Et ce, d'autant plus qu'une échéance électorale est toujours synonyme d'attentisme et de repli vers l'épargne bancaire.

Les raisons qui ont poussé les Français à retirer de l'argent de leurs contrats ont toutes les chances de perdurer en 2012, comme le souhait de se désendetter, qui les conduit à puiser dans leur épargne pour rembourser leurs crédits ou éviter d'en souscrire un. Par ailleurs, de plus en plus de contrats arrivent à maturité (c'est à dire détenus depuis plus de 8 ans). Ils peuvent donc être rachetés sans pénalité.

Enfin, les taux de rendement servis en 2012 au titre de 2011 sont annoncés en baisse et devraient être compris entre 2,5 % et 3 %, contre 3,40 % l'an dernier.

Désaffection massive

« La collecte nette devrait revenir à l'équilibre courant 2012. Les arbitrages qui se font aujourd'hui à court terme, dans une période d'anxiété, reviendront vers des placements à plus long terme comme l'assurance vie d'ici quelques mois », précisait Éric Le Baron, directeur général de SwissLife Assurance et Patrimoine (« La Tribune » du 20 décembre).

Les OPCVM ne regagneront probablement pas non plus les faveurs des épargnants dès le début de l'année 2012. La désaffection des investisseurs particuliers pour ces produits a été massive en 2011. Selon l'Efama*, les OPCVM ont décollecté 49 milliards d'euros en septembre et 30 milliards d'euros en octobre en Europe. Et ce désamour devrait perdurer jusqu'à ce que la confiance dans ces placements soit restaurée.

Cette tendance est un véritable défi à relever pour les sociétés de gestion d'actifs, pour qui cette décollecte constitue un manque à gagner important.

En revanche, les livrets à taux « boostés », l'immobilier, dont les prix sont attendus à la baisse, et le livret A devraient drainer l'épargne des Français cette année.

Ce dernier devrait voir sa rémunération réévaluée de 2,25 à 2,75 % à partir du 1er février. Après une année 2011 de très bonne facture, mais qui se termine en queue de poisson (décollecte en novembre de 40 millions d'euros), la collecte du livret défiscalisé préféré des Français devrait donc reprendre de plus belle en 2012.

La hausse de son taux entraînera logiquement une hausse généralisée des taux des « super livrets » qui permettent aux banques de servir des « taux boostés » durant une période promotionnelle. En cette période de course aux dépôts, les banques dirigent leurs clients vers ce type de livrets qui leur permettent de respecter les ratios de liquidité du comité de Bâle.

(*) Efama : European Fund and Asset Management Association.

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Commentaires 3
à écrit le 03/01/2012 à 12:46
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j'avais ouvert il y'a deux ans une assurance vie mais comme l'etat met de plus en plus de taxes sur ma faible épargne en vue de ma retraite, cette année, je vais faire le tour de toutes les banques et déplacer mon épargne au fur et à mesure des livre...

à écrit le 02/01/2012 à 14:46
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N'est ce pas ce que les français auraient dû toujours faire?

à écrit le 02/01/2012 à 13:29
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La fiscalité sur les comptes titres est de 33% pourquoi les revenus des banques sur les placement boursiers ne sont'il pas taxés ? L'assurance vie chacun sait qu'elle est investi pour env 8 à 10% dans les dettes d'état . Résultat les Français n'on...

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