Pour le secteur financier, il n'y a pas encore péril en la demeure

Les banques françaises ne s'émeuvent pas outre mesure d'une possible dégradation de leur note.
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La dégradation de la note française n'a pas fait de vague dans le secteur bancaire français. Et n'en a pas non plus occasionné sur les marchés. Crédit Agricole clôturait vendredi à ? 0,38 %, Société Générale à + 0,28 %, BNP Paribas à + 2,25 % et Axa à + 0,24 %. « Même si cette dégradation n'est pas une bonne nouvelle, elle a déjà été largement anticipée et intégrée dans les cours de Bourse des banques », explique Christophe Nijdam, analyste chez AlphaValue.

Une dégradation mécanique des banques n'est donc pas évidente. Des dégradations au cas par cas seraient plus vraisemblables. « Chaque agence de notation a ses propres règles quant à l'impact sur la note des banques. Cependant, un établissement bancaire ne peut pas avoir un rating supérieur à celui de son pays », ajoute Christophe Nijdam.

Aujourd'hui, les banques françaises sont plutôt bien notées par S&P (AA? pour BNP Paribas et A+ pour Crédit Agricolegricole SA, Société Généralecute; Générale et BPCE), et même si elles venaient à être dégradées, elles sont loin d'atteindre la catégorie dite spéculative que fuient les investisseurs. « Société Généralecute; Générale, qui a le rating le moins élevé chez Moody's, devrait être dégradée d'au moins 5 crans pour tomber dans cette catégorie. Il y a donc de la marge », précise Christophe Nijdam. Les conséquences d'une dégradation de la note d'une banque sur ses capacités de refinancement, et donc sur ses capacités à prêter, sont également limitées. Car les banques bénéficient d'un programme de prêts octroyés par la BCE. « La dégradation de la note française n'est pas une nouvelle positive pour le coût du refinancement à long terme. En revanche, les banques françaises n'auront pas de problèmes de refinancement à court terme, compte tenu de leur participation au programme de prêt à 3 ans de la BCE. À ce stade, il n'y a donc aucun effet direct majeur pour les clients des banques », indique Christophe Nijdam.

Risque pour l'assurance

Le secteur de l'assurance pourrait quant à lui pâtir davantage de cette dégradation. Les assureurs sont d'ailleurs les plus gros détenteurs de dette française, les trois premiers étant Axa IM, Allianz Global Investors France et MMA Finance, selon la dernière étude Thomson Reuters. « Une grande partie des actifs des assureurs étant investie dans des obligations d'État européennes, la qualité de leurs actifs va s'en trouver dégradée », estime un analyste. De plus, un abaissement de la note de Groupama tirerait la sonnette d'alarme pour l'assureur : aujourd'hui noté BBB? par S&P, il se retrouverait dans la catégorie des « junk bonds »... Au final, pour le secteur bancaire, la situation de la Grèce génère donc bien plus d'inquiétudes que la perte du triple A français.

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Commentaires 2
à écrit le 16/01/2012 à 10:32
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Pas de quoi s'inquiéter pour le secteur financier... Suivant le principe des vases communiquants, la pompe à produire du cash va etre actionnée comme en 2008 : ce sont leurs Clients ( entreprises et les consommateurs) qui vont payer l'addition !

à écrit le 16/01/2012 à 10:20
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A quel niveau se situe le péril en la demeure: Dépot de bilan; cessation de paiement; faillite; liquidation judiciaire...

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