2011, une année à oublier pour les banques françaises

BNP Paribas ouvrira mercredi le bal des résultats annuels, dans le secteur bancaire français. Avec une chute de 23% de son bénéfice net, selon le consensus Bloomberg.
Les analystes interrogés par l'agence Reuters anticipent une perte (avant impôts) de 123 millions d'euros pour la BFI de BNP Paribas, au cours du seul quatrième trimestre, contre un bénéfice de 1,09 milliard un an plus tôt. . Photo : Reuters

J-2 pour BNP Paribas. Mercredi matin, la première banque française, avec une capitalisation boursière de 41,8 milliards d'euros, ouvrira le bal des résultats annuels, dans le secteur. Pour l'établissement de la rue d'Antin, comme pour la Société générale, le Crédit agricole et Natixis, il ne s'agira pas d'une partie de plaisir, après un exercice 2011 marqué par l'aggravation de la crise des dettes souveraines dans la zone euro. BNP Paribas devrait dévoiler le 15 février une chute de 23% de son bénéfice net, au titre de l'année écoulée, à six milliards d'euros, selon les analystes sondés par l'agence Bloomberg. Pis, ces derniers estiment que le résultat net de la Société générale a dévissé de 31%, l'an dernier, à 2,7 milliards d'euros. Crédit agricole SA (CASA), l'entitée cotée du groupe Crédit agricole, avait quant à elle averti en décembre que ses comptes 2011 seraient dans le rouge, après un bénéfice de 1,3 milliard d'euros en 2010.

Des pertes attendues pour la banque de financement et d'investissement

Comme leurs concurrentes américaines et européennes, nombreuses à avoir déjà publié leurs résultats annuels, les divisions banques de financement et d'investissement (BFI) des groupes bancaires français paient un lourd tribut à la crise boursière qui a sévi au second semestre, gelant le marché des introductions en Bourse et celui des fusions et acquisitions, sans parler de revenus du courtage en chute libre. Les analystes interrogés par l'agence Reuters anticipent une perte (avant impôts) de 123 millions d'euros pour la BFI de BNP Paribas, au cours du seul quatrième trimestre, contre un bénéfice de 1,09 milliard un an plus tôt. Et ils tablent sur une perte de 81 millions d'euros pour la BFI de "Sogé", après un bénéfice net de 311 millions au quatrième trimestre 2010. De fait, les banques françaises ont annoncé ces derniers mois quelque 5.000 suppressions de postes, en BFI.

Une décote de 70% à 80% des titres grecs

Les comptes du dernier trimestre 2011 devraient également être entaillés par la hausse du provisionnement des titres d'Etat grecs détenus par les banques françaises. Au troisième trimestre, ces dernières avaient calculé leurs résultats sur la base d'une décote de 60% de la dette grecque. Nul doute qu'elles auront retenu, pour les trois derniers mois de 2011, une décote de 70% à 80%. Ce qui devrait déboucher sur une provision supplémentaire de 578 millions d'euros pour BNP Paribas, et de 191 millions pour la Société générale, d'après le consensus d'estimations d'analystes élaboré par Reuters.

Des cours de Bourse en chute de 40% à 50%

Les analystes financiers passeront également au tamis les plans de recapitalisation des banques françaises, qui doivent trouver 7,9 milliards d'euros, au total, d'ici au 30 juin, afin d'afficher à cet horizon un ratio de fonds propres durs de 9% au moins, comme l'exige l'Autorité bancaire européenne, pour tenter d'éviter une propagation de la crise de la dette dans la zone euro. BNP Paribas et la Société générale assurent être en mesure de parvenir à ce fameux ratio de 9% sans faire appel au marché. Mais à condition, entre autres, de lever le pied sur les dividendes. Complètement pour la Générale, qui n'en versera pas. Partiellement pour BNP Paribas, dont le dividende devrait accuser une chute de 42%, à 1,21 euro par action, selon le consensus Reuters. Une pilule amère pour les actionnaires, qui ont vu les cours des banques s'effondrer de 40% à 55%, au cours des douze derniers mois.

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