La santé donne des vitamines au capital-risque

Les introductions en Bourse de sociétés de biotechnologies se multiplient à la Bourse de Paris.
Sur les cinq introductions réalisées à la Bourse de Paris, au premier trimestre 2012, quatre sont le fait de "biotechs."Copyright Reuters

Petite éclaircie en vue pour le capital-risque français. Les fonds de "venture" actionnaires de sociétés de biotechnologies ou de matériel médical pourraient réaliser de jolies plus-values, au cours des prochains mois. Et ce, à l'occasion d'introductions en Bourse ou de fusions et acquisitions. Sur les cinq entreprises qui ont fait leurs premiers pas à la Bourse de Paris, au premier trimestre, pas moins de quatre sont issues du secteur de la santé, alors que celui-ci brille par son absence dans les "IPO" (initial public offering) sur les autres places boursières d'Europe.

Dernière introduction en date, à Paris : celle de la "biotech" DBV Technologies, qui a levé 40 millions d'euros le 29 mars. Quelques semaines plus tôt, surfant, elle aussi, sur le rebond de la Bourse et, plus particulièrement des cours des biotechs françaises, dont les envolées sont comprises entre 30% et... 234% depuis le 1er janvier,  Adocia avait récolté 27 millions d'euros. Quant aux spécialistes de l'imagerie médicale EOS Imaging et Intrasense, leurs "IPO" leur ont respectivement permis d'engranger 38 millions et 4 millions d'euros.

Pour autant, les fonds investis dans ces sociétés, comme Sofinnova, actionnaire de DBV, ou Edmond de Rothschild Investment Partners, présent au capital d'EOS Imaging, ont tous choisi de remettre au pot. Mais d'autres pourraient opter pour un désengagement, total ou partiel, dans le cadre des nouvelles introductions en Bourse susceptibles de se profiler dans le secteur de la santé, comme celles de SuperSonic Imagine et de Vexim.

Une prime de 71%

Autre porte de sortie possible : les fusions et acquisitions. Sur un marché des « M&A » (mergers and acquisitions) globalement très mal en point, l'industrie pharmaceutique fait preuve de dynamisme. En début d'année, le laboratoire suisse Roche a lancé une offre hostile sur la biotech américaine Illumina et, aux Etats-Unis toujours, Inhibitex a été rachetée par Bristol-Myers. Des opérations qui pourraient s'étendre à la France, les grands laboratoires, dont nombre de brevets vont tomber dans le domaine public, se livrant une guerre sans merci pour mettre la main sur des biotechs prometteuses. En septembre dernier, le japonais Santen s'était ainsi emparé de Novagali Pharma, offrant une prime de 71% (par rapport au cours de Bourse) aux actionnaires de la société française, alors détenue à hauteur de 70% par des fonds de capital-risque comme Edmond de Rothschild Investment Partners, Auriga, IdInvest et CDC Innovation.

Un bond de 33,5% des sorties, en 2011

Reste que ce n'est pas sur le front des sorties que le capital-risque français est le plus malheureux. Il a cédé pour 542 millions d'euros de participations, tous secteurs d'activité confondus, en 2011, soit un bond de 33,5%, selon l'Afic (association française des investisseurs en capital). Une évolution qui contraste avec la chute de 27% des capitaux levés par le « venture » hexagonal auprès des investisseurs.

ID Logistics entre en Bourse pour financer sa croissance externe

Il n'y a pas que les biotechs qui tentent l'aventure de la Bourse. Le groupe de logistique ID Logistics a, lui aussi, décidé de sauter le pas. Créé il y a dix ans, la société est plus particulièrement spécialisée dans la logistique contractuelle, signant des missions particulières pour le compte de grands clients, essentiellement dans la grande distribution. Depuis 2009, le chiffre d'affaires de l'entreprise connaît une forte croissance. En 2010, il s'est établi à 386 millions d'euros. En 2011 à 462 millions. Le marché mondial de la logistique contractuelle est lui aussi en constante progression. Il était évalué en 2010 à 196 milliards d'euros dont 8 milliards pour la France.

Les grands concurrents d'ID Logistics sont des acteurs globaux. Dont Geodis ou Norbert Dentressangle. « Nous tentons l'aventure de la Bourse car c'est là la voie naturelle pour lever des fonds. Nous ambitionnons en effet de saisir une ou plusieurs opportunités de croissance externe et cette opération nous en donnera les moyens », convient Eric Hémar patron fondateur de la société pour qui tous les grands logisticiens sont d'ailleurs cotés. L'an passé, le groupe a dégagé un résultat net de 14,8 millions d'euros contre 12,4 millions un an plus tôt. La dette nette financière atteignait 33,8 millions d'euros pour 47 millions de fonds propres. L'introduction d'ID Logistics est prévue sous la forme d'une augmentation de capital susceptible de créer un flottant de 25% du capital. Le placement est ouvert depuis le 28 mars et prendra fin le 11 avril pour une première cotation prévue le 18 avril. P.B.B
 


 

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