Ce n'est pas un big bang. Mais une petite révolution se prépare tout de même dans le groupe Rothschild dont l'origine remonte au 18ème siècle. Par une opération qui doit être bouclée avant l'été, tous les actionnaires des différentes structures du groupe seront réunis au sein de Paris Orléans qui, au lieu d'être un holding de contrôle, deviendra en quelque sorte la "maison mère" de la banque. L'assureur Allianz, actionnaire de Paris Orléans depuis 1987 et détenant actuellement 5,2% du capital, a annoncé son soutien à ce projet. Pour David de Rothschild , actuel président du groupe qui présidera la future entité issue de la fusion, cette opération "permettra au groupe d'être plus compétitif vis-à-vis de ses concurrents tout en garantissant le contrôle familial sur le long terme".

Une organisation plus centralisée

La nouvelle organisation devrait permettre une gestion plus centralisée des différentes activités de banques d'affaires, gestion d'actifs, capital investissement et gestion de patrimoine, avec une mise en commun des fonctions support (ressources humaines, audit, etc) et à la clé des économies de frais généraux. Selon le Financial Times, l'opération a aussi pour objectif de renforcer les fonds propres de la banque d'affaires en prévision des exigences de capitalisation des nouvelles normes de Bâle III et pour faire face au ralentissement de l'activité économique en Europe.

La fin du modèle hsitorique de partnership ?

Jusqu'alors, la gouvernance était organisée sur le modèle du "patnership", celui-ci va évoluer au sein de la société Paris-Orléans qui devient une société en commandite par actions.  Concrètement, les  associés actionnaires de la banque à Paris vont devenir actionnaires de Paris Orléans, de même que les actionnaires de la branche britannique RCH, à savoir le Groupe Edmond de Rothschild, le conglomérat de Hong Kong Jardine Matheson, et la banque néerlandaise Rabobank.

Une offre de retrait pour les actionnaires minoritaires début juin

Pour opérer cette transformation, la famille Rothschild doit lancer une offre de retrait entre le 4 et le 15 juin pour permettre aux actionnaires minoritaires de vendre leurs titres s'ils le souhaitent, à un prix envisagé de 17 euros par action. Allianz a déjà indiqué "son intention de ne pas apporter ses actions Paris Orléans à l'offre publique de retrait occasionnée par ce projet". De même, Jardine Matheson Group a exprimé son souhait de ne pas sortir. Si aucun actionnaire minoritaire n'accepte l'offre de retrait, la famille Rothshild et ses alliés devrait conserver moins de 50% des actions (contre 58,4% auparavant) mais elle devrait rester majoritaire en droits de vote.

Une capitalisation boursière qui pourrait atteindre 1 milliard d'euros

La holding Paris-Orléans dont la capitalisation boursière atteignait 527 millions d'euros en milieu de semaine pourrait doubler pour atteindre le milliard d'euros à la faveur de cette opération qui permetrait de mieux prendre en compte l'augmentation de la valeur des entités françaises et britanniques, selon des estimations indiquées par l'AFP.  L'annonce a en tout cas profité au cours de Bourse qui a cloturé à 17 euros en hausse de 4,23%.