Les banques américaines à l'épreuve des résultats trimestriels

JPMorgan Chase et Wells Fargo ouvriront vendredi le bal des résultats du premier trimestre, dans le secteur financier américain. Une déception mettrait à mal le rebond de 22% des valeurs bancaires américaines, depuis janvier.
JPMOrgan Chase sera l'une des premières banques à publier ses résultats trimestriels, vendredi. Copyright Reuters

Le bal des « annuels » à peine clos, voici déjà venue la saison des « trimestriels. » Vendredi, JPMorgan Chase et Wells Fargo donneront le coup d?envoi de la publication des résultats du premier trimestre, dans le secteur bancaire américain. Résultats qui devraient afficher une hausse de 6,5%, en moyenne, selon les analystes interrogés par Thomson Reuters Ibes. Lesquels tablent, pour l?ensemble de l?année 2012, sur un rebond de 22% des bénéfices des banques américaines, après une chute de 18% en 2011, sur fond de crise financière.

Une performance boursière deux fois supérieure à celle du S&P 500

Ces anticipations, couplées aux signes d?amélioration de l?économie américaine et à la réussite de 15 banques américaines sur 19 aux tests de résistance menés par la Réserve fédérale mi-mars, font la joie des investisseurs : après une dégringolade de 25% l?an dernier, l?indice KWB Banks, qui regroupe les 24 plus importantes banques de dépôts américaines, s?envole de 22% depuis le début de l?année. Non seulement cette performance est deux fois supérieure à celle du S&P 500, mais il s?agit également de la plus forte hausse de cet indice depuis le troisième trimestre 2009.

Les activités de courtage encore en baisse de 20%

Mais les résultats des banques américaines seront-ils à la hauteur de ces espérances ? Rien n?est moins sûr. Certes, le rebond des marchés financiers, depuis le 1er janvier, lié à l?apaisement de la crise de la dette dans la zone euro, a redonné du tonus aux activités de courtage, en particulier sur les obligations, les devises et les matières premières. Mais, si ces activités ont sans doute vu leur chiffre d?affaires doubler sur les trois premiers mois de 2012, par rapport à un épouvantable quatrième trimestre 2011, elles devraient encore accuser une baisse de 20% sur un an glissant, préviennent les analystes de Keefe, Bruyette & Woods.

Une hausse des crédits en trompe-l??il

Le métier de banque de détail, lui aussi, se porte sans doute moins bien qu?il n?y paraît. La Réserve fédérale a eu beau faire état, récemment, d?une légère hausse des crédits accordés par les banques américaines, rien ne dit que celle-ci résulte d?une augmentation de la demande de prêts de la part des ménages et des entreprises. Pour les analystes de FBR Capital Markets & Co, elle proviendrait tout simplement de prises de parts de marché aux banques européennes, celles-ci ayant les coudées moins franches pour financer l?économie en raison de l?application, à partir du 30 juin prochain, de la réglementation dite de Bâle 3 relative à leurs fonds propres. « La croissance économique nécessaire à une hausse de la demande de crédits n?est pas encore là », insiste FBR Capital Markets.

Une capitalisation inférieure à l?actif net

Résultat des courses, le rebond boursier des banques américaines pourrait faire long feu. Et ce, en dépit de valorisations qui demeurent faibles. Qu?il s?agisse de JPMorgan Chase, de Bank of America, de Citigroup, de Goldman Sachs ou de Morgan Stanley, chacun de ces grands noms de la finance américaine capitalise moins d?une fois son actif net, selon les données de l?agence Bloomberg.

 

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