La City a perdu 100 000 emplois en quatre ans

Les emplois dans la finance britannique sont au plus bas depuis 16 ans. Une situation qui pourrait appeler une légère reprise ces prochains mois. Mais la réforme prévoyant une séparation des activités banque de détail et banque d'investissement risque de provoquer des effets collatéraux significatifs.
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La statistique est éloquente et témoigne bien de l?évolution de la place de la finance dans l?économie : selon une étude du Centre pour la recherche sur l'économie et les affaires (CEBR), le secteur financier à Londres devrait employer 255.000 personnes cette année, un niveau inédit depuis 1996. D?après les calculs réalisés par ce cabinet, la City aurait ainsi perdu près de 100.000 emplois depuis 2007 et ce, aussi bien parmi les banquiers d'affaires que les courtiers et autres gestionnaires de fonds.

"Londres est dans une position affaiblie en raison de la fragilité de la demande, d'une réglementation agressive, du niveau de taxation élevé et de la compétitivité grandissante des centres financiers asiatiques", analyse Douglas McWilliams, directeur général du CEBR. Selon lui, "Londres reste pourtant la capitale de la finance" mais l'écart s'est réduit avec ses concurrentes, Singapour ou Hong Kong. L'une des conséquences en est la diminution des recettes fiscales pour le Trésor britannique, une situation qui devrait perdurer. Le cabinet estime toutefois que la situation est en voie de stabilisation grâce au soutien de la Banque centrale européenne au secteur bancaire. Le nombre d'emplois devrait ainsi de nouveau modestement progresser à 268.000 d'ici à 2016.

La City, précurseur en matière d'emplois

Ce fort repli des emplois financiers au c?ur de la finance européenne est, en tout cas, très symptomatique. Mais s?avère finalement plutôt encourageant, la City étant traditionnellement la première à réagir en cas de retournement de tendance. En anticipant une légère reprise des créations d?emplois dans ce secteur, le cabinet CEBR laisse ainsi entendre qu?un point bas aurait été touché et que le pire est sans doute passé. A noter d?ailleurs que la réactivité des britanniques est telle qu?il arrive fréquemment qu?ils soient déjà en train de réembaucher lorsque le reste de l?Europe en est encore à réduire ses effectifs. Ce qui est actuellement le cas, les banques d?affaires, les divisions banque d?investissement, les sociétés de gestion ou autres fonds d?investissement du Vieux Continent étant aujourd?hui en train de revoir leur feuille de route en matière d?effectifs.

Des heures cruciales

En attendant, la City vit actuellement des heures cruciales. Le projet de séparation des activités banque de détail et banque d?investissement va provoquer un véritable séisme au sein de la communauté financière. Avec des effets collatéraux que les instigateurs du projet ont encore du mal à chiffrer. Chantier que Bruxelles et Paris regardent de très près, la Commission européenne militant pour un tel schéma alors que le nouveau président de la  République, François Hollande, a intégré cette option dans son programme de campagne.
 

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Commentaires 4
à écrit le 11/05/2012 à 9:18
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Ca doit faire une sacrée baisse du montant global des bonus et autres gratifications !

à écrit le 11/05/2012 à 3:36
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c'est pas assez.

à écrit le 10/05/2012 à 20:43
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Créer de la fausse monnaie, vous appeler ça des emplois?

à écrit le 10/05/2012 à 15:02
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100 000 vampires en moins :+)

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