Procès : 100 ans de prison et 25 millions de dollars d'amende pour l'ex-administrateur de Goldman Sachs ?

Le procès pour délit d'initié de l'ancien administrateur de Goldman Sachs, Rajat Gupta, a démarré lundi devant un tribunal fédéral de New York. Accusé d'avoir transmis des opérations confidentielles pour aider un partenaire à réaliser des opérations financières, il encourt plus de 100 ans de prison et 25 millions de dollars d'amende.
Rajat Gupta arrive pour son procès - Copyright AFP

C'est la saison des procès dans la banque. Après Jérôme Kerviel pour la Société générale ou encore le trader de la Caisse d'Epargne, c'est au tour de Rajat Gupta, le célèbre ex-administrateur de la banque Goldman Sachs, de devoir rendre des comptes à la justice. Accusé de "délit d'initié", de "complot visant à commettre une faute boursière" et de "faute boursière", il risque plus de 100 ans de prison et 25 millions de dollars d'amende. Il s'est présenté lundi devant un tribunal fédéral de New York pour l'ouverture de son procès, où le procureur l'a accusé d'avoir "piétiné ses devoirs".

Grand nom de la finance aux Etats-Unis, Gupta, 63 ans, d'origine indienne, est accusé d'avoir transmis des informations confidentielles à son ami et partenaire en affaires, le milliardaire d'origine sri-lankaise Raj Rajaratnam, qui se serait appuyé sur ces conseils pour réaliser des opérations financières. Son procès devrait durer de trois à quatre semaines, a précisé lundi le juge Jed Rakoff.

"Comme connaître le résultat d'un match avant la fin"

Raj Rajaratnam est le patron fondateur du fonds d'investissement Galleon, et a été condamné le 13 octobre dernier à 11 ans de prison. Selon les procureurs, Rajat Gupta, inculpé en octobre, aurait tiré un bénéfice financier non spécifié de cette transmission d'informations à Raj Rajaratnam. "Il a utilisé ces secrets pour aider son ami et partenaire d'affaires Raj Rajaratnam", a lancé le procureur-adjoint Reed Brodsky au jury à l'ouverture du procès. "C'était comme connaître le résultat d'un match avant la fin". "Rajat Gupta a piétiné ses devoirs et responsabilités et il a violé la loi", a-t-il ajouté. Peignant le portrait de l'accusé, il a décrit un homme ayant "très bien réussi", mais qui cachait un côté obscur "inconnu du grand public".

La défense de Gupta affirme de son côté que le financier, qui clame son innocence, n'a jamais tiré profit des faits qui lui sont reprochés et lundi devant le tribunal son avocat, Gary Naftalis, a reproché à l'accusation de "présenter une affaire sur la base de rumeurs". "On ne condamne pas les gens sur la base de on-dit", a-t-il souligné. L'avocat a décrit son client comme un autodidacte venu d'Inde qui a réussi à se hisser parmi l'élite financière américaine et passait la moitié de son temps à s'occuper d'oeuvres caritatives. Me Naftalis a estimé que l'accusation ne disposait d'aucune preuve tangible. "Il n'y a aucune conversation enregistrée dans laquelle Rajat Gupta donne la moindre information relevant du délit d'initié", a-t-il affirmé.

L'un des premiers témoins appelés à la barre devrait être le directeur de Goldman, William George, et un autre haut responsable de la banque, Byron Trott. Le patron de Goldman Sachs, Lloyd Blankfein, pourrait également être appelé à témoigner.

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Commentaires 3
à écrit le 22/05/2012 à 20:44
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Il faudrait mieux le contraire : 25 ans de prison et 100 M$ d'amende ... Ses collègues de travail comprendraient mieux la leçon, et ses arrières petits enfants ne pourraient pas être accusés de recel ...

à écrit le 22/05/2012 à 11:52
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enfin "Governement Sachs" n est plus intouchable?? a voir ...

à écrit le 22/05/2012 à 10:53
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Vite une "bombe ,,???" aérosol pour changer .....cet air vicié !!!!

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