Procès Kerviel : "Il n'était plus au contact des réalités"

La sixième journée du procès en appel de Jérôme Kerviel a commencé ce jeudi 14 juin. A la barre : Philippe Houbé, le fameux témoin de la défense qui accrédite la thèse du complot ...
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14h40. L'Avocat général à Philippe Houbé : Vous avez dit que les opérations fictives de Kerviel étaient du boulot d'amateur.
PH : Jérôme Kerviel s'imaginait que ses petits truquages allaient leurrer quelqu'un mais ce n'était pas possible.
Mireille Filippini, présidente de la Cour d'appel : entre mars et juillet 2007, il était en perte latente jusqu'à 2 milliards. Si sa hiérarchie l'a su, les bidouilles de Kerviel devant lui sauter aux yeux selon vous, pourquoi n'a-t-elle rien dit ?
PH : Je ne peux pas me prononcer sur la stratégie d'une grande banque, je ne peux pas parler à la place de la Société Générale.
Avocat général : dans votre métier, la pratique de fausses déclarations est-elle courante ?
PH : J'en ai déjà rencontré mais ce genre d'artifice est découvert en 24 heures.

Me Veil, avocat de la Société Générale : Pensez-vous qu'au 30 juin 2007, la Société Générale a délibérément présenté des comptes faux de plus de deux milliards (les pertes latentes de Kerviel à cette époque ; Ndlr) à ses actionnaires, au marché ?
PH : Je n'ai pas à dire qu'elle était la stratégie de votre client, la Société Générale, vous la connaissez mieux que moi.
Me Veil : Chez Fimat, vous ne pouviez voir qu'une jambe des comptes de la Société Générale ?
PH : Oui, je n'ai jamais prétendu le contraire.
Me Veil : Alors, ce que vous dites de la deuxième jambe des comptes de la Société Générale n'est que spéculation intellectuelle ?
PH : Oui...

Me Reinhart , avocat de la Société Générale : Avez-vous eu accès au dossier pénal ?
PH : Non, j'ai lu la presse.
Me R. : Connaissiez-vous Jérôme Kerviel ?
PH : Pas avant de l'avoir rencontré dans le bureau de Me Koubbi.
Me R. : Avez-vous eu un sentiment d'injustice à l'égard de M. Kerviel, au moment de sa condamnation ?
PH : Le mot est faible.
Me. R. : Pourquoi Jérôme Kerviel a-t-il pris des positions non couvertes de 50 milliards d'euros ?
PH : Je pense qu'il n'était plus vraiment au contact des réalités.
Me. R. : Diriez-vous que les salariés de la banque ont été les premières victimes de l'affaire Kerviel ?
PH : Tout à fait, et ce, du fait du management de la Société Générale.

11h50. « On veut nous faire croire que la Société Générale gagne des milliards sans s'en rendre compte ? » ...

Retrouvez l'intégralité de cette sixième journée d'audience, les clés pour comprendre le procès (les noms des protagonistes et les explications techniques) et plus encore dans notre dossier spécial sur l'affaire Kerviel. 

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Commentaire 1
à écrit le 14/06/2012 à 18:01
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Ils ont du du bol à la société générale ... ils ont trouvé quelqu'un sur qui faire passer toutes les pertes ! ... je n'irai pas mettre une auréole sur le tète de Kerviel pour autant !

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