Banques espagnoles : les doutes persistent après les stress tests

Les quatorze banques espagnoles auront besoin au maximum de 62 milliards d'euros selon le test de résistance conduit par deux cabinet de conseil, c'est-à-dire moins que prévu. Mais beaucoup de questions restent en suspens sur d'éventuelles liquidations ou la création d'une "bad bank" notamment.
Les deux plus grandes banques d'Espagne BBVA et Santander sont suffisamment capitalisées.Copyright Reuters

Combien demandera l'Espagne aux fonds européens ? Y aura-t-il des liquidations d'entités ? ... sont certaines des questions non résolues par l'examen du système bancaire mené par deux consultants externes, qui conclut à des besoins en capital de 62 milliards d'euros.

Un besoin de capital chiffré entre 51 et  62 milliards maximum

Les quatorze banques espagnoles auront besoin, au maximum, de 62 milliards d'euros pour se recapitaliser, selon Roland Berger et Oliver Wyman. Les deux groupes de conseil ont ainsi conclu le stress test auquel ils ont soumis le système bancaire espagnol. Les épreuves concluent à des besoins d'entre 51 milliards et 62 milliards d'euros dans le scénario adverse et d'entre 16 et 25,6 milliards d'euros dans le scénario de base.

 Dans la pire des hypothèses, les deux auditeurs envisagent un taux de chômage de 27,2% en 2014, un PIB en baisse au cours des trois prochaines années et des prix du logement chutant d'entre 55 et 60% par rapport au pic de 2008, et imposent un taux de fonds propres de 6% (9% dans le scénario de base). Le but de l'opération était de lever les doutes des marchés sur l'état du secteur financier espagnol.

Catalunya Banc, Banco de Valencia , Bankia et NovaGalicia Banco sont els plus préoccupantes

Or, les résultats présentés sont globaux : les performances individuelles des entités sont donc absentes des rapports. Le Ministère de l'Economie souligne néanmoins dans un communiqué que « les trois grandes [banques] du secteur respectent les exigences de capital même face à une hypothétique aggravation sévère de l'économie espagnole ». « Le gros des besoins se concentre dans les entités » déjà contrôlées par le fonds public de sauvetage des banques (FROB), a précisé Jeudi le Secrétaire d'Etat à l'Economie, Fernando Jimenez Latorre. Il s'agit de Catalunya Banc et Banco de Valencia (le Frob a suspendu leur mise aux enchères), ainsi que Bankia et NovaGalicia Banco.

 L'ampleur de leurs besoins n'a pas été spécifiée. A la question de savoir si les banques non viables pourraient être liquidées, comme l'a envisagé la Commission Européenne, Latorre a répondu que cette solution était la plus coûteuse et estimé que la création d'une « bad bank » regroupant les actifs problématiques du secteur était une possibilité. La dernière réforme financière prévoit la création de bad bank gérées individuellement par les entités.

Le montant de l'aide européenne reste à déterminer

 Au-delà des banques nationalisées, demeure la question de savoir si les autres banques seront capables de trouver les fonds nécessaires à leur recapitalisation dans le privé ou si elles devront faire appel à l'aide publique, et combien elles demanderont.

Difficile, dans ce contexte, d'estimer le montant que sollicitera le Gouvernement auprès des fonds de secours européens pour recapitaliser ses banques. Quoiqu'il en soit, le Ministère de l'Economie a considéré comme « gérables » les quantités de capital déterminées par les stress tests, et rappelé que l'offre d'aide de l'Union Européenne, de 100 milliards d'euros, est largement suffisante.

 Un bilan détaillé sur chaque banque attendu fin juillet

Les prochaines étapes de ce vaste processus de mise à nu devraient répondre aux questions en suspens sur l'état de santé du secteur bancaire espagnol. Quatre auditeurs (Deloitte, Ernst & Young, KPMG y PwC) remettront un rapport sur les bilans de chaque entité le 31 juillet prochain. A partir de cet examen, un nouveau stress test sera réalisé en septembre. Les banques auront alors quinze jours pour remettre un plan de recapitalisation. Si elles ne font pas appel à l'aide publique, elles disposeront de neuf mois pour trouver les fonds autrement.

 


 

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Commentaires 7
à écrit le 22/06/2012 à 17:32
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3 millions de logements en déshérence à 150.000 euros pièces, cela fait 450 milliards d'euros. On m'explique comment ils sont parvenus à 62 milliards ? Ils ont fait comme HPR aux USA en intégrant la valeur nominale des biens ?

à écrit le 22/06/2012 à 17:04
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Sur la base des comptes arrêtés à quelle date ce sont faits les stress tests ? la réponse interrogera d'autant plus sur la qualité de cette évaluation.

à écrit le 22/06/2012 à 15:47
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Les espagnols commencent à vendre : leur part dans les satellites à un groupe chinois teneur de bougie. La France veut racheter ses autoroutes domestiques, la part dans EADS, ACS qui aurait avalé Iberdrola et la groupe pétrolier maison. Vaste program...

à écrit le 22/06/2012 à 14:19
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"Quatre auditeurs (Deloitte, Ernst & Young, KPMG & PwC) remettront un rapport sur les bilans de chaque entité" , j'aurais été plus rassuré si Arthur Andersen avait pu aussi produire un rapport ;-) Le spécialiste des faillites c'était eux !!

à écrit le 22/06/2012 à 14:17
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Achetons tous de l'immobilier en Espagne.

le 22/06/2012 à 17:33
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Vas-y Manolo mais ne m'attends pas, je dois passer prendre mon pain avant. Au passage, que veux-tu qu'on fasse d'une maison perdue au c?ur de l'Andalousie ?

à écrit le 22/06/2012 à 13:47
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Evidemment, les doutes persistent ! Cest tests n ont aucune credibilité ! Ils sont la pour minimiser le probleme, idem que pour les grecs, au debut c est 10, puis 50, puis 80 mds. Et en de compte on arrive a 400mds

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