Quel patron a le plus gros salaire dans l'assurance française ?

Entre les 5,5 millions de rémunération de Denis Kessler, PDG du réassureur Scor et les 112.000 euros de Thierry Beaudet, le président de la mutuelle santé MGEN, la fourchette est large comme le révèle l'enquête publiée dans le magazine mensuel La Tribune de l'Assurance sur les rémunérations des dirigeants de l'assurance en France en 2011.
Denis Kessler, Pdg de Scor. Copyright Reuters

Une augmentation de salaire d'à peine 5% a coûté sa place à Andrew Moss, l'ancien directeur général du groupe britannique Aviva au printemps dernier. Les actionnaires des groupes financiers cotés aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne se sont montrés exaspérés par les excès de rémunération des dirigeants lors des dernières assemblées générales. Et en France ?

Aucun dirigeant dans la banque ou l'assurance n'a été débarqué au motif d'une rémunération ou d'une augmentation trop élevée. Tout juste celles des dirigeants du Crédit Agricole ont-elles été critiquées du fait des mauvais résultats du groupe en  2011 ; mais dans l'assurance rien de notable à signaler. Pourtant, comme le montre l'enquête du magazine La Tribune de l'Assurance de septembre 2012, les patrons les mieux payés du secteur financier français sont...assureurs.

Les sociétés cotées remportent la palme

Denis Kessler, le PDG du groupe de réassurance Scor arrive loin en tête avec 5,468 millions d'euros en 2011. Il a "le fixe le plus important (1,2 millions d'euros) et le plus gros montant d'actions de performance (3 millions d'euros)", note La Tribune de l'Assurance. Cela le place même devant Nikolaus von Bomhard, directeur général du premier réassureur mondial Munich Re avec 4,499 millions d'euros ou Michael Diekmann, président de la compagnie allemande Allianz avec 4,417 millions. Mais loin derrière Cesare Geronzi, l'ancien président de Generali parti en avril 2011, qui aurait touché 17,5 millions d'euros cette année-là.

En deuxième position en France, se classe Henri de Castries, PDG d'Axa avec 4,447 millions dont 950 000 euros de rémunération fixe. "Le comité exécutif d'Axa truste le haut du tableau avec des rémunérations comprises entre 1 et 3 millions d'euros, hors rémunération différée", souligne La Tribune de l'Assurance. Même constat pour le comité exécutif de Scor où les rémunérations fixes des membres du comité exécutif oscillent entre 143.000 et 650.000 euros et les rémunérations globales (actions de performance et stock-options comprises) s'échelonnent entre 248.000 euros et 1,2 million.

Les mutualistes sont plus modérés

A l'exception de Jean Azéma, ancien directeur général de Groupama jusqu'en octobre 2011 qui a empoché 4,383 millions de rémunération globale dont 893.333 de fixe, les dirigeants mutualistes affichent logiquement plus de modération que les dirigeants des sociétés cotées. "Jean Azéma avait obtenu la mise en place d'une indemnité de rupture de contrat de 1,5 million d'euro et d'une indemnité de non concurrence (1,5 million)", explique La Tribune de l'Assurance. Contraint de quitter le groupe d'assurance, il a donc reçu "de quoi susciter la polémique", observe le magazine.

Le deuxième mutualiste du classement est l'ancien directeur général du groupe Macif, Roger Iseli avec 371.773 dont la quasi totalité de rémunération fixe (351.491 euros). Il gagne plus que le président de la Macif Gérard Andreck qui a reçu 321.666 euros. Moins que Roger Belot, PDG de la Maif avec 350.000 euros en 2011 qui indique être le "personne la mieux payée du groupe". Au sein de la Maif, l'écart entre les rémunérations les plus élevées et les plus faibles est de 1 à 15. Cet écart est de 1 à 11 chez Pro BTP, groupe de retraite et de prévoyance, dont le directeur général  Paul Grasset a gagné 300.000 euros en 2011.

Et dans les entreprises publiques, ça dépend

Ils respectent donc la nouvelle grille adoptée par le gouvernement pour les entreprises publiques qui prévoit que le plafond brut annuel de rémunération ne dépasse pas 450.000 euros, soit vingt fois la moyenne des plus bas salaires. La PDG du réassureur public CCR, seule femme du classement respecte ce plafond avec 128.503 euros pour six mois d'exercice en 2011 (juillet-décembre). En revanche, Gilles Benoist, ex-directeur général de CNP, parti à la retraite fin juin, était largement au-dessus avec plus de 1 millions d'euros de rémunération globale dont 580.000 de fixe. De même, comme l'indique La Tribune de l'Assurance, Edmond-Alphandéry, ancien président de CNP Assurances parti mi-2012, "passe juste au dessus du plafond  'gouvernemental' avec une rémunération supérieure à 450.000 euros".

La transparence seulement pour les autres

La Tribune de l'assurance salue par ailleurs les efforts de transparence des assureurs mutualistes qui, comme Thierry Beaudet, président de la MGEN ou du paritaire Paul Grasset de Pro BTP, ont accepté de révéler leurs rémunérations alors qu'ils n'y sont pas obligés par la loi, contrairement à ce qui s'applique aux sociétés cotées.

Mais beaucoup de dirigeants du secteur de l'économie sociale ont refusé de communiquer sur ce sujet, singulièrement les dirigeants des groupes paritaires (regroupant des caisses de retraite complémentaires et institutions de prévoyance) alors que des textes sur la gouvernance de leur groupe les incitent fortement à plus de transparence... 

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Commentaires 7
à écrit le 05/09/2012 à 22:16
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Pas de soucis je vais juste revoir mes contrats et changer de compagnie d'assurance. Des salaires indécents que Sarkosy, parachutes dorés compris, devaient réduire, et que les nouveaux au pouvoir ne semblent même pas évoquer! Ensemble et ils plieront...

à écrit le 05/09/2012 à 15:30
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L'assurance est la plus belles des escroqueries. Résumons : L'argent est du travail stocké. Tout ce qui ponctionne l'argent ponctionne le travail et donc met le producteur à "l'amende" sur son activité. Aussi les prédateurs sont-ils nombreux à vouloi...

à écrit le 05/09/2012 à 15:28
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Pour info, le magazine La Tribune de l'assurance, dont sont issues la plupart des données de cet article, existe en version Web : www.tribune-assurance.fr Voici d'ailleurs le lien direct vers l'article (réservé aux abonnés) : http://www.tribune-assu...

à écrit le 05/09/2012 à 10:14
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oui , sauf que pour les soit disant plus faibles, ce n'est pas une rémunération mais de l'argent de poche logement et voiture de fonction tous frais payés etc.. Les nouveaux riches en France ne sont pas les millionnaires, mais les apparatchiks du po...

à écrit le 05/09/2012 à 10:09
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Denis KESSLER avait déclaré en tant que président du MEDEF : "La liste des réformes ? C?est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s?agit aujourd?hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiq...

à écrit le 05/09/2012 à 8:39
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Ces rémunérations sont disproportionnées par rapport a la véritable valeur-ajoutée des dirigeants mentionnés , surtout quand on sait que si l'un d'entre eux venait à disparaitre soudainement il serait remplacé sur le champ sans la moindre défaillanc...

le 05/09/2012 à 8:56
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à ce niveau la c'est scandaleux.

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