Les grandes banques françaises ont tâtonné et Paypal a émergé. Cette "banque" dont le modèle repose sur une offre de paiements alternatifs sur Internet est aujourd'hui solidement ancrée dans le paysage du commerce en ligne (e-commerce) en France, avec 5 millions d'utilisateurs actifs. Ce, au nez et à la barbe des banques françaises, habituées à maîtriser seules depuis la fin des années 60 le marché des moyens de paiement en France. Il faut dire que ces dernières tâtonnent toujours entre individualisme et collectivisme en termes de monétique.
Du coup, la majorité des grands groupes bancaires français (BNP Paribas, la Banque Postale, Société Générale et CM-CIC) proposent Paypal à leurs clients. Son offre permet de simplifier la transaction en ligne en tapant juste un nom d'utilisateur et un mot de passe pour effectuer un paiement. L'entrée des données personnelles, inhérente à tous paiements en ligne, est réalisée en amont lors de l'inscription sur le site de Paypal. Il est possible de réaliser des achats chez 28.000 marchands, eux mêmes clients de la filiale d'eBay. "C'est du gagnant-gagnant", entre Paypal et les banques françaises partenaires, estime Gimena Diaz, la directrice Générale de Paypal en France. Les banques voient en Paypal, selon elle, un intérêt en terme de fidélisation du client sur Internet, à l'heure ou la question du développement de la banque en ligne est centrale dans leur stratégie.

Paypal doit garder un coup d'avance

Reste qu'en attendant que les banques rattrapent un jour leur retard, Paypal doit multiplier les initiatives pour garder un coup d'avance, et ainsi leur rester très utile.
Ce, notamment sur le mobile, où "la proposition de valeur de Paypal vis-à-vis du consommateur est encore plus pertinente", selon Gimena Diaz. Il est en effet peu confortable de rentrer ses données personnelles pour chaque achat sur son mobile.
Paypal propose notamment une solution à ses sites marchands pour basculer aisément du e-commerce au commerce par téléphone mobile (m-commerce).
Le commerce par téléphone mobile connaît en outre un développement exponentiel. Le cabinet ADN'co indiquait en avril dernier que ce type de paiement représentera 6,5 milliards d'euros en 2015 dans l'Hexagone, soit 6,6% du marché mondial. Alors que selon Paypal, le m-commerce croît de 62% par an contre 22% pour le seul e-commerce.

Les grands acteurs américains font peur

Et dans cet univers des paiements en ligne, les moyens de paiement alternatifs- dont Paypal fait partie- pourraient représenter 25% des transactions d'ici à 2015 en France, selon ADN'co, soit 14 milliards d'euros. D'autres acteurs non bancaires comme Google, Apple, Microsoft, ou même Facebook pourraient en effet venir inquiéter les forces en présence. Chez Paypal, on estime que "la concurrence est moins exacerbée au niveau des banques qu'au niveau de ces acteurs".