Les banques espagnoles pourraient fermer 15 000 agences

Entre 2008 et 2011, 6000 agences ont déjà fermé et 30 000 emplois ont été supprimés dans le secteur bancaires. Le processus va s'accélérer selon le directeur général de Santander.
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Parmi les effets de la restructuration bancaire, il y en a un que les autorités financières appellent de leurs v?ux depuis le début de la crise : la réduction de la surcapacité des banques espagnoles afin d?ajuster leur dimension (et leurs coûts d?exploitation) à l?activité réelle du secteur.

Lors d?une conférence organisée par Bank of America Merrill Lynch à Londres, Alfredo Saenz, directeur général de Santander, a ainsi estimé que « le secteur bancaire espagnol pourrait fermer entre 10.000 et 15.000 agences au cours des prochaines années comme conséquence de la crise », rapporte le quotidien Expansión.

Une avalanche de fermetures d'agences bancaires

Si ses pronostiques se vérifient, cela signifierait une perte de 37% des agences au cours des prochaines années. Une telle avalanche de fermetures supposerait l?accélération d?un phénomène entamé en 2009 : entre 2008 et 2011, 6.000 agences ont fermé et le secteur compte 30.000 employés en moins. Entretemps, le nombre d?entités est passé de 45 à une quinzaine grâce à une vague de fusions. Celles qui comptaient sur l?appui du fonds de secours des banques espagnol (FROB), devaient réduire la taille de leur réseau d?agences et du personnel. Ainsi, Bankia a baissé de 20% le nombre de ses agences et de 17% son personnel entre 2010 et 2012.

La tendance devrait être s?accélérer : les entités qui recevront des fonds publics au cours des prochains mois seront soumises à un plan de restructuration qui inclura des fermetures d?agences, d?après les conditions de l?aide promise par l?Union européenne à l?Espagne pour recapitaliser son système bancaire. Ce mouvement sera amplifié par la consolidation du secteur qui se poursuivra jusqu?à ce que seule une dizaine d?entités demeure, d?après les analystes.

Un processus qui va profiter aux deux grandes banques

Ce processus permettra à Santander et BBVA de faire passer leur part de marché en Espagne de 23% à plus de 30%, d?après Saenz. Les entités nationalisées perdront quant à elles trois points de pourcentage, de 17% à moins de 14%. Le terrain gagné par les deux grandes banques ne proviendra pas nécessairement des opportunités d?acquisitions qui se présenteront, même si elles y seront attentives (« Tout dépendra des conditions », dit-on chez BBVA).

De même, une source du secteur estime qu?une de ces deux banques privilégiera la croissance organique : « elle profitera du fly to quality pour maximiser ses bénéfices en Espagne ». De fait, cette réorientation de la clientèle vers les banques solides commence déjà à poindre. Ainsi, alors que Bankia a perdu 7 milliards d?euros de dépôts au cours du premier semestre, Santander en a gagné 8,1 milliards. « La perte de confiance dans les bilans des entités depuis la destruction de valeur constatée chez Bankia fait que les clients préfèrent réduire les risques quitte à moins gagner », estime Pablo García, directeur général de Carax-Alpha Value.

Dans ce contexte, les deux grandes banques ne devraient pas jouer de la surenchère dans le cadre du retour des « super-dépôts » (après une période où ils étaient pénalisés) dans les offres des banques : d?après Expansion, celles des deux banques sont un peu moins agressives que celles de leurs concurrentes. Pour Pablo García, c?est simple : « elles n?ont pas besoin de payer aussi cher pour capter des clients ».

 

 

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Commentaires 3
à écrit le 28/09/2012 à 12:50
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Au fait , les banques espagnoles ont ouvert combien d'agences dans leurs filiales sises dans les paradis fiscaux ??

à écrit le 27/09/2012 à 13:02
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Enfin une bonne nouvelle! pourquoi les banques ne feraient pas faillite. Elles ont dilapidé les sommes que nous leurs avions confiées et en plus elles demandent à se faire renflouer par le contribuable, qui est en général le même que le client floué ...

le 28/09/2012 à 11:21
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c'est beau de se féliciter du futurs chomage de personnes qui ne sont même pas cadres et de faire encore un amalgame entre le salarié et le patronat bancaire... et puis pour votre gouverne, dans les années 90 les banques se sont démunies de ce fameux...

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