Les banques sont-elles des boucs émissaires (trop) faciles ?

Une émission diffusée sur France 3 a posé cette question et alterné débats et reportages sur le sujet de la perte de confiance des consommateurs dans le système bancaire. Bouc émissaire facile, tout était bon hier soir pour taper sur les banques. Mais la méthode est-elle vraiment efficace?
Le mouvement des Occupy Wall Street, Copyright Reuters

Les banquiers ont-ils abdiqué leur rôle sociétal au bénéfice d'une course au profit? Sont-ils devenus des vendeurs de tapis, qui remplissent les objectifs de commercialisation de produits, lesquels augmentent chaque année? "Les banques vont-elles nous ruiner?", tel était le sujet de l'émission Le Monde d'après, diffusée lundi 8 octobre sur France 3. Une émission réalisée dans le sillage des séries Noire Finance d'Arte ou encore des enquêtes de Cash Investigation de France 2.

Une finance désincarnée

Dans les reportages de la première partie de soirée, tout y passe: les frais bancaires, les scandales financiers, l'assurance vie en unités de compte, le coup de gueule d'Eric Cantona, les extraits de l'audience des dirigeants de Goldman Sachs devant la justice, la pyramide de Ponzi, la crise grecque...
Alors les banques sont-elles victimes, laxistes, irresponsables, tricheuses, menteuses, voire criminelles? L'émission a invité ses intervenants sur un plateau froid, gris, dépouillé, incarnant une finance impersonnelle et rigide.
Seul banquier venu s'exprimer pendant l'émission, Frédéric Oudéa, PDG de Société Générale, a priori bouc émissaire facile, a néanmoins fourbi ses armes: "Ce reportage est caricatural, il ne reflète pas la réalité du terrain, c'est-à-dire 4 Français sur 5 qui ont gardé la confiance avec leur banque. La confiance dans sa banque et dans son conseiller n'a cessé de progresser. La confiance dans les institutions, dans le système bancaire, est effectivement plus faible".
Thierry Philipponnat, secrétaire général de Finance Watch, s'insurge: "Les banques ne sont pas qu'un bouc émissaire. Il y a un système de rétrocessions occultes". Ce dernier dénonce aussi la mauvaise volonté des banques à être davantage transparentes dans leurs pratiques.

Les limites du "bankers bashing"

Avec humour la chroniqueuse Caroline Vigneaux, explique quant à elle comment, dans la pratique, on ne peut se passer des banques ou vivre "SDF, sans domiciliation financière".
A ses détracteurs, le PDG de Société Générale répond: "Il y a des fraudes comme Madoff. Les banques ne sont pas des victimes, les victimes sont les épargnants. Vous ne pouvez pas dire que le problème de la Grèce vient de Goldman Sachs. Il faut quand même expliquer aux concitoyens ce qui se passe en Europe. Il y a eu des excès, il y a eu des dérives dans les marchés. Il doit y avoir plus de régulation, et des sanctions appropriées. Attention à ne pas tout mélanger, à ne pas dire que tous les problèmes que nous avons sont des problèmes de banque. Parce qu'à un mauvais diagnostic il y aura des mauvais remèdes. Vous ne pouvez pas condamner comme ça des banques entières qui font leur boulot depuis 150 ans, en disant que les banquiers doivent tous aller en prison!"
Ancien trader, Henry Quinson, aujourd'hui moine et essayiste, met en garde: "Il y a quand même un paradoxe. La société française est aussi endettée qu'à la veille de la Révolution française. C'est facile de dire qu'on n'aime pas les banquiers et en même temps de profiter de leurs services." Il faudra attendre la sortie de plateau de Frédéric Oudéa, PDG de Société Générale, et 1h30 d?émission pour que Franz-Olivier Giesbert concède : "les hommes politiques se servent des banques comme boucs émissaires".
Le "bankers bashing" a également ses limites: à trop taper sur les banquiers, ils finiront par se poser en victimes. Et à être trop réducteur, on en est contre-productif. Mais peut-on vraiment faire de l'audience avec un sujet sur la finance qui ne serait pas racoleur et provocant?
 

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Commentaires 38
à écrit le 06/01/2015 à 4:17
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une ambiguité une nébuleusité : on ne sait pas ou se termine la judicieuse opportunité et ou commence la condamnable malhonneteté , remarquez ils n'ont jamais de comptes a régler , c'est une espèce hautement protéger avec la complicité a n'en pas dou...

à écrit le 23/10/2012 à 22:48
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Les responsables sont les politiciens corrompus qui font du clientélisme comme en grèce . Les banquiers juifs étaient déja utilisés comme boucs émissaires au moyen âge.

à écrit le 10/10/2012 à 10:55
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Pour Information. Le Groupe BPCE n'a été contacté par la rédaction de ce magazine pour participer à l'émission. Thierry Martinez Directeur des relations presse du Groupe BPCE

à écrit le 10/10/2012 à 9:40
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La réponse est "oui, les banques sont des boucs émissaires faciles". N'empêche que c'est la main-mise de la Finance (dont les banques font partie) sur la globalité du système qui nous a foutu dans la merde dont on n'est pas près de sortir ! Même si d...

à écrit le 09/10/2012 à 23:44
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Reportage totalement scandaleux de la part d'une chaîne publique comme France 3. Reportage 100% à charge sans aucune objectivité et plein de contre vérités. Ne mélangez pas les banques d'investissement et les banques de réseau. Ne mélangez pas les ba...

à écrit le 09/10/2012 à 19:05
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La spéculation c'est facile et ça rapporte. Parcontre ça détruit l'économie réelle. Ce qu'il se passe aujourd'hui est un remake de la crise d'octobre 1929. Banques et finance manipulent l'économie et ce sont les petites gens qui payent. L'histoir...

à écrit le 09/10/2012 à 18:07
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le lobbying bancaire est trop puissant et ne respecte surtout pas le petit client. Les gros clients n'y voient que du feu et protège leur banque chérie sans se rendre compte de qui paye tout en bas pour tout cela. Notre tante âgée n'a pas pu récupére...

à écrit le 09/10/2012 à 17:31
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les banques sont fautives à 150 pour cent. Depuis que la tarification existe elles font des bénéfices record qui leur ont fait perdre la téte. Le dramatique de l'affaire c'est qu'aucun de ces Messieurs n'est jugé pour ses erreurs qui ont coutés - à l...

le 09/10/2012 à 17:50
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chacun a pu comprendre l'origine des affaires liées aux banques (n'en déplaise à BNP Paribas), à savoir l'arrivée d'hommes peu dignes moralement et guidés par le lucre et l'absence de toute culture, naturellement le système éducatif US n'est pas exem...

le 09/10/2012 à 18:53
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ce n'est évidemment pas "la faute des banques", mais passer certains de ces messieurs en jugement est de la responsabilité du politique. et qui choisit le politique? hé oui, on réalise que voter et faire des choix peut avoir des conséquences dangeure...

le 10/10/2012 à 11:55
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à objection: Et le lobbying, tu connais?

à écrit le 09/10/2012 à 16:25
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Le pdg de societe general est dans son role de defendre ses interets,en attendant a part madoffet peut etre kerveil,aucun banquiers irresponsables/pourris ne sont en prison et la crise a plutot enrichis les banques qui sont encore la.... Dire que c c...

le 09/10/2012 à 16:44
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vraiment? Les particuliers qui ont souscrit a des produits offrant des 11% par an comme le faisait Madoff n ont aucune responsabilité? Les Etats qui ont déréglementé et poussé et leur population et les autres n en ont pas non plus?? Pas plus que les ...

le 09/10/2012 à 16:46
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Il y a eu un article sur la deuxième partie avec les propositions de Stiglitz : http://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/industrie-financiere/20121009trib000723749/secteur-bancaire-les-conseils-de-joseph-stiglitz-a-pierre-moscovici...

le 09/10/2012 à 17:21
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Sauf qu'une banque de detail fait aussi des operations speculatives,et il ya une porosite entre les 2 structures d'une meme banque.D'ou le probleme.Car elles utilisent l'epargne du client lambda(de la banque de detail) pour financer des operations sp...

le 09/10/2012 à 17:55
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qui a créer les subprimes ? Ben Laden + Greenspan + les emprunteurs américains peu solvables. Pourquoi ? Ben Laden a mis 2 avions dans les tours, du coup pour éviter la récession (systématique en cas de gros choc) et soutenir l'économie, Greenspan a ...

à écrit le 09/10/2012 à 15:49
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Ok les banques et les escrocs à la Madoff ne sont pas des enfants de coeur. Mais la crise de la dette que l'on vit actuellement c'est bien le fait des politiques tout autant responsables d'avoir distribué plus d'argent qu'ils en avait pour se faire é...

à écrit le 09/10/2012 à 14:44
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Merci aux banques d'avoir ouvert les crédit ainsi j'ai pu vendre de l' immobilier cinq fois plus chers.

le 09/10/2012 à 17:24
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vous avez tout compris: vous, vous réinvestissez (et achetez 5 fois plus cher) ou dépensez en consommation à celui qui vous a acheté et qui doit produire pour rembourser son crédit. c'est ça l'économie.

à écrit le 09/10/2012 à 13:59
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Mais c'est quand même goldman sachs qui a "bidouillé" les comptes de la grèce pour qu'elle puisse entrer dans l'euro! GM a diminué artificiellement et fortement les dettes de la Grèce !

le 09/10/2012 à 14:25
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exact..mais cela ne dispensait pas l?Europe d'une analyse plus approfondie (les bidouilles auraient peut être été vues ) . et surtout, il n'en reste pas moins que c?est la Grèce, et personne d'autres, qui a emprunté ces sommes, sans forcement avoir ...

le 09/10/2012 à 15:05
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Elles ont été vues mais quand Eurostat a voulu dépêcher une mission d'audit en 2005 la France et l'Allemagne s'y sont opposé de concert.

le 09/10/2012 à 16:49
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je recommandes aux gens que ca interesses et qui ne s arretent à l info version TF1 le documentaire (qui a été primé d un Oscar) "Inside Job" ainsi que le film documentaire " To big to fail" ( un peu trop gentil avec Paulson mais sinon retracant ...

le 09/10/2012 à 17:20
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c'est le gouvernement grec qui a "bidouillé" les comptes de la Grèce et c'est l'UE qui l'a fait entrer en euro (pas goldman sachs).

à écrit le 09/10/2012 à 13:35
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Les banques ne sont qu'un symptome de la derive d'un systeme, mais un symptome dont certains profitent plus que d'autres... Ce systeme mutera et d'ailleurs a deja mute voire evolution des banques aux US. Victime ou pas n'est donc pas la bonne questio...

à écrit le 09/10/2012 à 12:57
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emission naz fermer goldman sachs +taxe importations chinoises et autres diviser banques et ca ira mieux

à écrit le 09/10/2012 à 12:41
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les banques sont elles responsablent de notre grand notre grand nombre d'élus , de fonctionnaires,d'aides injustifiées etc unexemple dans ma communauté de communes 13 000 habitants seulement 5 communes 5 maires 25 adjoint 1 président 5 vices préside...

à écrit le 09/10/2012 à 12:23
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Bien sûre qu'elles sont responsables mais les politiciens aussi. C'est de leur faute la crise des subprimes, ils font n'importe quoi et attende juste qu'on les renfloue, on dit bien too big to fail c'est pas pour rien et ils le savent très bien!!!!!!...

le 09/10/2012 à 13:14
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Les politiciens aussi parce qu'il sont aux ordres des banques (puisque c'est elles qui financent leur élection)

le 09/10/2012 à 13:36
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Pathétique... vous confondez tout... c'est quoi une banque ? quelles sont leurs missions ? c'est quoi la crise des subprimes ? qui a renfloué qui ?

le 09/10/2012 à 15:01
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"elles sont responsables mais les politiciens aussi": les politiques font ce que le peuple veux! c'est le peuple qui est responsable. les pb des politiques est de faire ce que veulent ceux qui gueulle le plus veulent et non la mojorité.

à écrit le 09/10/2012 à 12:21
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Affligeante cette emmission, des sujets traités superficiellement, à la limite du n'importe quoi, on y melangeait tout, même le presentateur etait completement à coté de la plaque, il aurait pu mieux preparer son sujet, plutot que de relayer des bana...

le 09/10/2012 à 12:57
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La télé c'est pour endormir le peuple, pas pour le réveiller, faut pas rêver non plus devant la télé.

le 09/10/2012 à 15:06
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La télé critique les banques qui veulent juste faire de l'argent alors qu'eux sont exactement pareil, quitte à désinformer ou mentir par omission. le pire dans tout ça est qu'ils y a des gens pour tout croire sans reflechir

à écrit le 09/10/2012 à 12:18
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Il faut différencier banque et finance à proprement parlé. Comparer un hedge fund et une banque de réseau n'a pas de sens. Concernant la finance occulte, improductive et prédatrice il est bon de rappeler qu'en Europe la directive Mifid de 2007 a tota...

le 09/10/2012 à 15:26
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Le souci, Fatcat, est qu'une banque de réseau est obligée de faire du hedge fund pour des questions de rentabilité par rapport à ses concurrentes... Vous voulez que je vous donne le nombre de "filiales" en paradis fiscaux (surtout les "gris"... vous ...

le 09/10/2012 à 16:51
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c'est vous qui confondez tout, l'agence de votre quartier et ceux qui y travaillent n'ont rien à voir avec ce que vous décrivez. Vous n'y connaissez pas grand chose en réalité.

le 09/10/2012 à 17:31
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Sources? Pour avoir étudié les bilans non consolidés et les rapports annuels de plusieurs grandes banques françaises pas de gisements de rentabilité dans des prises de participation dans des HF. C'est donc faux. Faut pas confondre des opérations offs...

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