Epargne : une révolution à petits pas se prépare

Les produits d'épargne de demain ne ressembleront plus à ceux d'aujourd'hui. L'arrivée d'Internet mais aussi les nouvelles règles prudentielles des banques sont en train de changer la donne. Les établissements bancaires fourbissent leurs armes pour proposer une un renouvellement de leurs produits. Tour d'horizon de ceux qui commencent à fleurir
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Et si l'épargne d'aujourd'hui ne ressemblait en rien à celle de demain ? Si les banques peaufinaient une nouvelle génération de produits de placements pour affronter les défis qui  les attendent? Il n'y a là rien de bien surpenant, car les banques n'ont en fait guère le choix : l'arrivée de nouveaux acteurs en ligne aussi bien dans l'assurance que dans la banque et le financement a transformé l'offre d'épargne. L'essor d'Internet transforme radicalement les comportements d'achat des épargnants, plus prompts à comparer les offres sur la toile et à se multi-bancariser. Ensuite,,l'image du secteur bancaire s'est dégradée imposant aux établissements bancaires à regagner la confiance de leurs clients. Enfin, et c'est sans doute l'élément le plus déterminant qui motive cette mutation : la future mise en application des ratios prudentiels de Bâle III les contraint à revoir leur stratégie de gestion de bilan. La collecte de fonds et de dépôts est devenue un enjeu capital.

Les rendements des placements classiques à l'épreuve du temps

Dans ce contexte, le cabinet Ailancy vient de réaliser une étude fort intéressante qui examine les pistes suivies par les principaux acteurs bancaires et les solutions déjà trouvées par certains protagonistes étrangers. Et ce, à partir d'une photographie édifiante de l'évolution des rendements des principaux outils d'épargne depuis 1995. Pour ceux qui auraient initié un placement de 10.000 euros cette année-là et l'auraient soldé fin 2011, ils en auraient récupéré une performance moyenne annualisée de 5,55% sur le CAC 40, de 3,9% en assurance-vie (fonds en euros), de 2,8% avec un livret A, de 3,91% avec un PEL et de 2,38% avec un compte sur livret.

Pour le même investissement mais initié en 2000, le placement en actions du CAC 40 recule de 2,63%, l'assurance-vie gagne 3,33%, le Livret A 2,51%, le PEL 3,27% et le compte sur livret 1,79%. Si l'on part de 2005, les actions rapportent 0,5%, l'assurance-vie 2,55%, le Livret A 2,36%, le PEL 2,18% et le compte sur livret 1,43%.

Ces performances mettent en avant trois caractéristiques fortes : les actions sont effectivement très volatiles et apparaissent comme les plus risquées; l'assurance-vie, au contraire, offre une belle régularité mais les écarts avec les autres placements se réduisent au fil des ans et son rendement tend à se banaliser; les taux du Livret A ne sont pas les plus attractifs mais sa liquidité et sa fiscalité toujours intéressante le rendent de plus en plus concurrentiel par rapport à toute la gamme des placements sûrs.

Des initiatives étrangères très intéressantes

Cette nouvelle donne a déjà contribué à l'appartion dans le monde d'une série d'initiatives innovantes en matière d'épargne à destination des ménages. En Espagne, certaines banques commercialisent des billets à ordre pour donner aux épargnants des solutions pour contourner la fiscalité des super livrets. Au Portugal, Best Banco a mis en place un système de souscription à des certificats de dépôts s'appuyant sur une vente aux enchères. En Belgique, différentes formes de primes de fidélité sont offertes par la quasi-totalité des banques. En Grande Bretagne, des établissements bancaires, tel BM Savings, proposent des comptes épargne dont la rémunération est indexée sur l'inflation afin de garantir un rendement réel positif aux épargnants.

Plus loin, en Australie par exemple, la banque BOQ propose à ses clients un compte épargne permettant à ses souscripteurs d'accéder à un tirage au sort mensuel. La banque met ici en jeu des lots pour un total de 30.000 dollars. Aux Etats-Unis, des établissements offrent la possibilité de placer son épargne sur un compte à taux fixe avec l'opportunité de placer une partie à taux variable sur une période fixe. « Cette hausse des encours de l'épargne bancaire s'explique par une convergence des intérêts des agents économiques », note Ailancy.

Des enjeux colossaux

« L'intensification de la concurrence sur ce marché oblige les acteurs à se démarquer par des solutions originales et personnalisées », explique le le cabinet Ailancy. Parmi celles-ci : des produits dont l'intérêt ne réside pas seulement dans le taux pour se démarquer ; des supports novateurs (à destination des jeunes et des retraités) ; des outils récompensant la fidélité des clients afin de limiter la volatilité des portefeuilles et de s'assurer une épargne de long terme. Des idées que l'on devrait, en effet, voir de plus en plus fleurir chez toutes les banques universelles mais aussi en ligne ou privée, ces prochains mois.

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Commentaires 3
à écrit le 11/03/2013 à 18:09
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Je ne comprends pas la phrase : en Espagne, certaines banques commercialisent des billets à ordre..... Des super livrets. Pourrais je avoir plus d'explications ? Merci

à écrit le 17/01/2013 à 13:51
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Allons-nous continuer quand même à choisir cette formule d?épargne ? Le livret A est plus avantageux car il est défiscalisé par rapport aux autres livrets bancaires qui présentes certes des taux beaucoup plus élevées cependant ils sont imposables en ...

à écrit le 12/01/2013 à 0:33
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On restera sur du proche d'un établissement à l'autre.

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