Axa Private Equity, un repreneur français aux ambitions mondiales pour le Club Med

La société de capital-investissement, qui s'est récemment émancipée de la tutelle de l'assureur Axa, est l'un des tout premiers acteurs mondiaux du private equity, avec 31 milliards de dollars d'actifs gérés. Sa montée en puissance dans le capital du Club Med incarne parfaitement sa stratégie.
"Nos valeurs résident davantage dans le dialogue avec les entrepreneurs que dans les montages financiers complexes", expliquait Dominique Senequier, présidente du directoire d'Axa PE, le 28 mars, au micro de BFM Business. Copyright Reuters

Qui est donc Axa Private Equity, ce fonds qui a annoncé lundi rien de moins que le lancement d'une OPA (offre publique d'achat) sur le Club Med, au côté du chinois Fosun ? Si ce nom est bien connu de la communauté financière, nul doute qu'il ne résonne pas familièrement aux oreilles du grand public. Contrairement aux apparences, Axa PE n'a plus grand-chose à voir avec Axa. Fin mars, cette société de capital-investissement a pris ses distances avec sa maison-mère, ses propres salariés rachetant une partie du capital détenu par l'assureur.

Une technique qu'ils maîtrisent parfaitement puisqu'il s'agit là de leur job de tous les jours. Le métier d'Axa PE consiste en effet à placer dans des entreprises l'argent confié par des investisseurs institutionnels, et à le faire fructifier au gré du développement des sociétés en question. Lesquelles sont revendues une dizaine d'années plus tard, avec une plus-value qui servira à rémunérer les fameux « zinzins » clients d'Axa PE.

Investir dans des entreprises françaises mais très internationalisées

A ce « jeu » du capital-investissement, Axa PE est fort. Très fort, même, puisque le groupe fondé par Dominique Senequier en 1996 n'est autre que le numéro un français du capital-investissement, et l'une des toutes premières sociétés de private equity mondiales, avec 31 milliards de dollars (24 milliards d'euros) d'actifs gérés. Son investissement dans le Club Med illustre parfaitement la stratégie d'Axa PE, qui, Dominique Senequier l'assure, ne changera pas, malgré la prise d'indépendance de la société d'investissement.

Le credo d'Axa PE, c'est d'investir dans des entreprises d'une valeur de 50 millions à 2 ou 3 milliards d'euros, basées en France, mais réalisant la plus grande partie de leur activité à l'étranger. Si Axa PE s'était invité dans le capital du Club Med, en 2011, c'était « pour accélérer sa stratégie au niveau mondial », rappelle ainsi Dominique Gaillard, membre du directoire d'Axa PE. De la même façon, l'entrée de ce dernier au capital de Fives, en octobre 2012, a permis à ce spécialiste français de la machine-outil de devenir l'un des principaux acteurs mondiaux de son secteur, via le rachat de MAG Americas, en mars dernier.

Une stratégie prudente

L'autre grand pilier de la stratégie d'Axa PE, c'est la prudence. Racheter des entreprises en jouant massivement sur l'effet de levier de l'endettement, très peu pour Dominique Senequier. « Nos valeurs résident davantage dans le dialogue avec les entrepreneurs, pour comprendre quels sont leurs besoins d'investissement, de croissance externe, que dans l'ingénierie financière, les montages complexes, qui correspondent davantage à la culture de Wall Street », expliquait la présidente du directoire d'Axa PE, le 28 mars, au micro de BFM Business. Et de se réjouir : « Nous figurons certainement parmi les gestionnaires qui affichent les meilleurs track records sur la période 2007/2012. » Une période pourtant noire pour nombre de fonds de LBO (Leverage Buy-Out : rachat par endettement), qui, crise financière oblige, ont vu fondre la valeur d'investissements réalisés au prix fort durant les années d'euphorie de 2005 à 2008.
 

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Commentaires 3
à écrit le 27/05/2013 à 17:27
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Une fonds de private equity qui investit dans des sociétés cotées, c'est inédit dis donc ! Renseignez-vous svp sur la terminologie avant de dire des absurdités.

le 27/05/2013 à 18:24
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Club Med sera delisté après le rachat Réfléchissez avant de d'écrire des absurdités...

le 27/05/2013 à 19:31
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et même si cela n'est pas fréquent, la prise de participation dans des sociétés cotées n'est pas si inconcevable, notamment sur des PME...tout dépend de niveau de contrôle . la vraie limite, en fait, c'est l'obligation de lancer une OPA sur 100% en ...

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