Loi bancaire : c'est voté

Au terme d'un marathon législatif de près de six mois, le projet de loi de séparation et de régulation des activités bancaires a été définitivement adopté par le Sénat, jeudi. L'Assemblée nationale avait fait de même, la veille.
Après l'Assemblée nationale la veille, le Sénat a définitivement adopté le projet de loi bancaire, le 18 juillet 2013. Copyright Reuters

Le Parlement a définitivement adopté jeudi, avec un ultime vote du Sénat, le projet de loi de séparation et de régulation des activités bancaires. Le texte sépare des activités de dépôt, par le biais d'une filiale, les activités spéculatives d'une banque de détail jugées non utiles à l'économie, sans aller jusqu'à la scission, et crée un mécanisme de résolution des crises bancaires. Il entend limiter la spéculation sur les matières premières agricoles et le trading haute fréquence, obliger les banques à la transparence sur leurs activités dans les paradis fiscaux et limiter certains frais bancaires.

Le Sénat a voté à son tour après l'Assemblée nationale mercredi, par un très large consensus les conclusions de la Commission mixte paritaire (7 sénateurs, 7 députés) rendant l'adoption du texte définitive. La gauche PS, RDSE (à majorité radicaux de gauche), Ecologistes a voté pour ainsi que les centristes de l'UDI-UC. Les sénateurs UMP se sont abstenus ainsi que les communistes du CRC. Les députés UMP avaient voté contre et les députés centristes s'étaient abstenus.

Tous les intervenants et notamment le rapporteur PS, Richard Yung, se sont réjouis que la version du Sénat ait été retenue sur les frais bancaires, à savoir un mécanisme de double plafond des commissions d'intervention facturées en cas de découverts, avec un plafond plus bas pour les clients les plus fragiles. Les députés ne souhaitaient qu'un seul plafond.

>> Lire aussi:  Projet de loi bancaire: le Sénat et l'Assemblée finissent par tomber d'accord

"Aller plus loin dans un prochain texte"

Le ministre de la Consommation, Benoît Hamon, a indiqué que le décret fixant ces plafonds était en cours d'élaboration et que le ministre de l'Economie Pierre Moscovici allait "dans les heures qui viennent" en annoncer le contenu. La presse a avancé les chiffres de 8 euros par opération dans une limite de 80 euros par mois pour tous, et 4 euros dans une limite de 20 euros par mois pour les plus pauvres.

Le sénateur PS Yannick Vaugrenard, rapporteur pour avis, a toutefois regretté "l'abandon du projet de réforme sur la gouvernance des entreprises qui aurait dû généraliser en France le principe du +say on pay+" forme de contrôle des rémunération des dirigeants des banques par l'assemblée générale des actionnaires. "Dans un prochain texte il faudra aller plus loin et faire en sorte que le vote de l'AG des actionnaires intervienne avant et ne soit pas seulement consultatif mais décisionnel", a-t-il lancé.

"Cette loi laisse un certain goût d'inachevé et est trop timide", a aussi regretté Eric Bocquet (CRC, communistes). "Les citoyens attendent de nous des mesures fortes, ils ne supportent plus les scandales financiers à répétition et ne veulent plus être mis à contribution par les banques qui n'assument pas les conséquences de leurs choix financiers désastreux", a souligné Jean Desessard (écologiste) qui a largement approuvé le texte.
 

>> Lire aussi: Karine Berger: "la loi bancaire, un cessez-le-feu avec la finance folle, mais pas la fin de la guerre"

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Commentaires 10
à écrit le 21/07/2013 à 0:19
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On continue l'empilement des textes.

à écrit le 19/07/2013 à 13:20
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Super on a accouche d une souris...rachitique. La separation des banques de depots et d investissement....incroyable ils ont oublie le principal.....gagnants politiques et financiers et les miettes pour le contribuable pour lui faire croire...

à écrit le 19/07/2013 à 11:09
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Ce n'est pas cette loi de pure façade qui incitera les banques à retrouver le droit chemin au service de l'économie, et du crédit aux entreprises et à l'investissement réel. Tant que c'est possible, les banques ne peuvent renoncer à se gaver d'argent...

à écrit le 19/07/2013 à 10:54
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Vu que l'on ne sépare rien, on peut directement appliquer le "choc de simplification" en supprimant cette loi avant application.

le 19/07/2013 à 12:05
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Merci; (j'y ai pensé à cette pointe d'ironie) N'oublions pas les coûts pour monter un tel dossier...pour rien. C'est trop tard pour simplifier les choses. Comme dit "Au terme d'un enfumage" le rire des banquiers atteindra d'autres galaxies et il sera...

à écrit le 19/07/2013 à 9:25
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On sépare les activités mais elles demeurent au sein de la même entité juridique. Mais, ma parole, on se moque de nous! Les banques mondiales ont deux travers: elles sont TBTF et les activités de dépôts et le casino ne sont pas complètement séparées....

à écrit le 19/07/2013 à 9:19
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En réalité cette loi ne pertubera personne (certainement pas les banques), ne servira à rien sauf à prétendre qu'il y aurait une "volonté d'agir". En France, voter une loi est une cérémonie traditionnelle qui affiche le voluntarisme politique de la c...

à écrit le 19/07/2013 à 9:04
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édulcorant de plus d'un an. auquel ont participé les banques et leurs séides (nos ministres, nos "élus", bref les anciens et futurs salariés des établissements financiers). Le gouvernement normal(lement incliné vers ses maîtres) de notre président no...

à écrit le 19/07/2013 à 6:54
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je crois cette loi va bien augmenter l'inefficacite de systeme des banques!

à écrit le 18/07/2013 à 20:45
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Plus qu'a voir si l'effet produit vérifiera le résultat escompté... Au moins c'est une démarche, c'est mieux que rien.

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