Les assureurs français... assurent leurs profits à l'international

Face à un marché français atone, ils se développent, l'étranger, à l'exemple de BNP Paribas Cardif, dont les profits 2013 sont en nette hausse
Pierre de Villeneuve, PDG de BNP Paribas Cardif

Comment développer son business alors que l'économie française reste plongée dans le marasme - les signes de reprise sont encore bien minces- ? Simplement en allant voir ailleurs. C'est ce que font notamment les assureurs, qui, à l'exemple de BNP Paribas Cardif, la filiale assurance du groupe bancaire,  affichent des profits en nette hausse pour 2013, alors même que son activité a reculé en France.

Le résultat avant impôt de Cardif a atteint l'an dernier 1,2 milliard d'euros (+9%), en dépit d'un recul du chiffre d'affaires en France (-1%). A l'inverse, l'activité a fortement progressé en 2013, à l'étranger. De 10% pour l'épargne (assurance-vie….) et de 5% pour la protection des personnes (assurance emprunteur, auto, multi-risque habitation).

La moitié des marges à l'étranger

Alors même que l'activité est en phase de développement, d'investissement dans beaucoup de pays -la rentabilité devrait donc progresser notablement à l'avenir-, la moitié des marges dégagées globalement par Cardif le sont déjà à l'étranger (pour un chiffre d'affaires hors de France représentant 58% du total).

L'activité épargne se développe fortement dans des pays comme le Luxembourg ou à Taïwan, où le chiffre d'affaires atteint déjà 2,2 milliards d'euros. Au Brésil, l'activité protection a progressé de 20%, et c'eut été beaucoup plus sans la dévalorisation du Réal brésilien. Le Brésil représente déjà le troisième contributeur à l'activité « protection » de Cardif , après la Belgique et la France.

La Chine offre des perspectives importantes, depuis la signature d'un accord de co-entreprise avec la Bank of Beijing, qui doit être avalisé par les autorités politiques chinoises.

 Une collecte positive pour l'assurance-vie, en France

En France, Cardif s'attend pour 2014 à une activité épargne du même ordre que celle de 2013 -voire un peu supérieure- c'est-à-dire à une collecte positive pour l'assurance vie sur l'ensemble de l'année (800 millions d'euros de collecte nette en 2013).

Le fameux contrat d'assurance vie « eurocroissance » , dont les décrets ne sont pas encore publiés, et qui pourrait changer de nom, pourrait être distribué à partir de juillet, selon le PDG de Cardif, Pierre de Villeneuve. Mais de pas de révolution à attendre de ce côté : il correspond grosso modo aux contrats diversifiés déjà distribués.

L'assurance complémentaire santé collective... pour voir

Pierre de Villeneuve souligne la volonté de son entreprise de se lancer sur le marché de l'assurance complémentaire santé pour les PME (tous les employeurs devront offrir cette couverture à leurs salariés le premier janvier 2016). Il s'agit de pouvoir offrir ce « produit » au réseau BNP Paribas et aux courtiers qui souhaiteraient le proposer. Mais cette activité reposera sur un partenariat avec un spécialiste de l'assurance santé collective. Et Pierre de Villeneuve se refuse à fixer le moindre objectif chiffré pour l'année de démarrage de la distribution de ces produits. Il s'agit surtout d'être présent.

 

 

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